Quels sont les meilleurs films européeens de 2015 ?
3000 membres de la European Film Academy (EFA) vont élire les meilleurs films européens de l'année 2015. Remise de1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Avec les propres mots d’Amy Winehouse et des images inédites, un documentaire (Oscar 2016) qui puise dans les archives intimes et inédites de la star
Qui était Amy Winehouse, authentique artiste jazz, brusquement portée au sommet du succès et disparue d'une overdose ? Présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2015, ce documentaire puise jusque dans les archives intimes et inédites de la star. Un portrait fait de ses propres mots autant que les notes. Oscar 2016 du meilleur documentaire.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Jadis, Lou Reed avait intitulé un album Growing Up in Public. “Grandir en public”, c’est ce qui arrive aux
" Jadis, Lou Reed avait intitulé un album Growing Up in Public. “Grandir en public”, c’est ce qui arrive aux célébrités, surtout à celles qui le deviennent précocement. Ce phénomène est aussi ancien que la médiatisation des “people” mais il s’est accentué avec le progrès technologique comme le prouve Amy. Le réalisateur Asif Kapadia n’a filmé que les témoins. Il n’a pas tourné un seul plan d’Amy Winehouse mais a recherché, collecté puis ordonné une profuse banque d’archives consacrées à la chanteuse prématurément disparue.
Les sources sont multiples : Kapadia utilise des images de provenance “classique” (concerts filmés, talk-shows, émissions musicales, séances en studio, extraits de sujets ou reportages de JT…) et d’autres qui n’auraient pas pu exister avant l’âge digital (séquences intimes, sans enjeu de diffusion, filmées à la dérobée, à la DV ou au smartphone). Enfin, on voit des images qui appartiennent aux deux époques : celles qui étaient faites autrefois en super-8 (où l’on aperçoit Amy enfant) et aujourd’hui au Camescope, à l’appareil photo ou à la caméra numérique. Avec cette nuance importante : la labilité du digital rend ces family movies numériques beaucoup plus aisés à fabriquer et à faire circuler que les vieilles et fragiles bobines analogiques qui nécessitaient un appareillage complexe…
L’un des aspects les plus saisissants du film de Kapadia est donc de se rendre compte qu’Amy Winehouse a été filmée quasiment durant toute sa courte vie, dans des moments publics et privés. On peut ainsi la découvrir dans les situations classiques de son métier (sur scène, en coulisses, en studio…) que dans des moments intimistes et habituellement non médiatisés (conversations avec ses copines ou son amoureux, vacances, voyage de noces…). Les fabricants de ces images intimes sont parfois extérieurs (équipes télé ou ciné) mais le plus souvent, il s’agit de la chanteuse elle-même ou de son très proche entourage. La frontière public/privé a souvent été franchie par les médias “people” depuis des décennies mais Amy prouve que les technologies numériques tendent à faire disparaître complètement cette ligne de démarcation essentielle à l’équilibre mental des êtres. On peut supposer que cette tendance va s’accentuer, et que bientôt fleurira ce nouveau genre : le docu biopic uniquement composé d’archives qui documenteront la vie du sujet de sa naissance à sa mort, sous toutes les coutures possibles de son existence. Ce qui est à la fois excitant et effrayant: où s’arrêtera notre voyeurisme prédateur ? Car la profusion polysémique des images d’Amy Winehouse n’est pas seulement la forme du film, mais aussi son sujet. Entre autres choses, le film montre bien l’évolution de la chanteuse dans son rapport aux images : au début désirant, à la fin terrorisé. Amy Winehouse est passée de l’image miroir flattant son narcissisme ordinaire de girl next door à l’image prédatrice omniprésente menaçant sa santé mentale et sa vie. Ce qui a tué Amy est un cocktail très complexe de fragilités personnelles, de mauvaises rencontres, d’abus de drogues et de pressions liées au succès : les images, sorte de cinéma permanent doublant la vie, ont sans doute fait partie de ce mélange détonant. “Growing up and dying in public”…"
" Amy Winehouse est morte à 27 ans, au pic de sa jeunesse, comme Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin. La di
" Amy Winehouse est morte à 27 ans, au pic de sa jeunesse, comme Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin. La disparition de ces idoles rock, à la fin des années 1960, avait donné prise aux fantasmes et aux légendes les plus folles. Quarante ans plus tard, peu de zones d'ombre demeurent autour de la mort de la diva soul londonienne : les images pullulent et s'échangent à flux continu sur la Toile. La caméra suivait déjà la chanteuse bien avant ses premiers enregistrements, quand elle sortait de l'enfance et prenait des poses de princesse sexy pour chanter Happy Birthday à une copine. Elle ne l'a pas quittée, jusqu'au zoom final sur son cadavre roulé dans un drap, disséminé sur les écrans du monde entier.
Amy Winehouse est l'une des premières icônes filmées partout et par tout le monde, de sa naissance (ou presque) à sa mort au coeur de l'été 2011. En piochant dans ce foisonnement de séquences, le cinéaste britannique d'origine indienne Asif Kapadia tisse une chronique dérangeante et triste à pleurer, qui met en lumière, avec une crudité rare, la foire aux célébrités brûlant une jeune femme en peu d'années. (...) Elle dépérit mais doit alimenter le business qui tourne à pleins tubes. Son père l'emmène se reposer sur une île mais invite une équipe de télé-réalité. « Papa, si c'est de l'argent que tu veux, je t'en donne... », lui dit sa fille, excédée, devant les caméras. Ensuite, rideau. Son coeur lâche. Le nôtre avec."
" On connaît la fin de l'histoire, et elle est triste. Cela donne à Amy, exemplaire documentaire sous amphétam
" On connaît la fin de l'histoire, et elle est triste. Cela donne à Amy, exemplaire documentaire sous amphétamines de plus de deux heures, signé Asif Kapadia (Senna) et consacré à la brève vie d'Amy Winehouse, icône calcinée, la dimension d'un conte prophétique. Cruel, le conte, bien sûr. Vingt mois de montage pour ordonner le désordre créateur de celle qui disait : « Mon côté destructeur fait 1 km de large », et illustrant de profuses archives les confidences de 25 témoins. Des films de famille tremblotants d'abord, où l'on découvre une belle enfant brune, déjà rebelle. Mais surtout la voix, la parole, les paroles d'Amy, bouleversant petit phénix aux yeux charbonneux qui n'a jamais mis que sa vie dans ses chansons, atteignant la gloire planétaire avec son album Rehab, désintox... Et qui lorsque son amoureux la quitte avant de devenir son mari pour le pire et le pire, écrit : Back To black. « On ne dit au revoir qu'avec des mots/Je suis morte cent fois/Tu es revenu vers elle/ Et je retourne au noir. »
La drogue, l'alcool, les hauts, les bas, de plus en plus de bas, la célébrité dont elle n'avait rien à faire, son talent - grand -, le crépitement féroce des flashs de paparazzi. Enfin, le naufrage grandiose de Belgrade, le concert qui devait marquer sa énième renaissance. Son entrée trébuchante devant des milliers de fans en chaleur, et elle, recroquevillée sur la scène comme un bébé qui a trop sommeil, qui dit non, je ne chante pas, je ne chante plus. Après, c'est ce matin de juillet 2011 où Amy Winehouse ne se réveille pas, rejoignant le poignant club des 27, toutes les idoles mortes à 27 ans, Brian Jones, Janis Joplin, Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain... Cet épisode-là aussi est traité par Kapadia, avec pudeur, avec la bonne distance de ferveur et de respect."
" C'était un moment attendu du Festival de Cannes, et il n'a pas déçu (...) le film retrace la court
" C'était un moment attendu du Festival de Cannes, et il n'a pas déçu (...) le film retrace la courte vie de l'artiste, décédée d'une overdose en 2011, et arrive au festival marqué du sceau de la désapprobation de sa famille. En sortant de la projection ce samedi, les journalistes et festivaliers ont partagé leur émotion à la vue du documentaire. "Très beau", "touchant", "déchirant"... A lire ces tweets, les larmes ont coulé durant la projection d'Amy. A la fois émouvant et "cru", le film d'Asif Kapadia semble à la hauteur du destin tragique de la chanteuse de soul."
Thierry ChèzeNos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE