MA FAMILLE AFGHANE

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En août 2021, l'Afghanistan a vu le retour des talibans. Le second avènement de ces religieux fondamentalistes marque un tragique retour en arrière pour ce pays. Au même moment Michaela Pavlatova met les dernières touches à Ma famille afghane, film d'animation remontant lui aussi le temps, pour aller revisiter le Kaboul de 2001, celui qui retrouve une certaine émancipation quand les talibans ont été écartés du pouvoir mais aussi celui où s'installe Herra, une Tchèque tombée amoureuse de Nazir. 

Pavlatova part de Peshta, roman de fiction très documenté, écrit par Petra Prochazkova, une journaliste de guerre, pour déboulonner les clichés sur la société afghane telle que perçue en Occident. Herra va faire la connaissance de sa belle-famille, d'un grand-père féministe à une nièce qui refuse le mariage arrangé qui se profile et à Maad, garçon handicapé dont la culture et l'intelligence la surprend. 

Chronique d'un quotidien avant une seconde débâcle, Ma famille Afghane, regarde avec simplicité, sans a priori, un Afghanistan intime. Rien qui n'empêche la lucidité : Pavlatova n'évacue pas une condition féminine contrariée par des traditions, mais propose un regard aquarelliste, et malgré lui, vu la tournure prise par l'Histoire, nostalgique d'une vie apaisée même en milieu hostile.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES HIRONDELLES DE KABOUL (Un autre dessin animé sur la réalité de l'Afghanistan, cette fois-ci sous régime taliban.) ou encore PARVANA, UNE ENFANCE EN AFGHANISTAN (Toujours en animation, le parcours d'une enfant afghane...).

A priori rien ne rapprochait la réalisatrice Michaela Pavlatova de Kaboul. Encore moins les courts métrages qui l'ont fait connaître, notamment Tram, évocation érotique transformant une rame de tramway en territoire de fantasmes. La directrice du département cinéma de l'académie des arts performatifs de Prague se reconnaît pour autant dans le roman de Petra Prochazkova par ce portrait d'une femme européenne s'intégrant dans le Kaboul du début des années 2000 pour mieux découvrir les aspirations à l'émancipation des afghans, qu'ils soient hommes ou femmes. Mais tout autant dans ce regard qui s'essaie à une certaine neutralité, y compris dans l'observation de situations ou comportement inacceptables pour une Européenne.

Pavlatova décalera à peine la Herra du roman, une Russe du Tadjikistan, pour la rapprocher d'elle en la faisant Tchèque. Mais aussi, toutes proportions gardées, pour le reflet d'une expérience similaire, la réalisatrice ayant suivi une trajectoire sentimentale similaire : alors qu'elle pensait avoir rencontré l'homme de sa vie, elle avait fait le choix de le rejoindre dans son pays d'origine, les USA, où elle a tenté comme Herra, de se construire une seconde vie, tout en éprouvant un choc des cultures. Notamment dans son rapport à son compagnon, qui comme Nazir, une fois de nouveau au contact de ses racines, a changé de comportement. 

 Ma famille afghane s'essaie donc à poser ses enjeux au-delà de la situation géopolitique propre à l'Afghanistan. Il s'essaie avant tout de parler donc d'une famille universelle dans les relations complexes voire triviales entre ses membres, en dépit d'un contexte particulier ou la violence contre les femmes est un ordinaire. L'ambition de Pavlatova sera donc de pouvoir y immerger les spectateurs en faisant le choix d'une animation stylistiquement dépouillée, d'un graphisme le plus réaliste possible pour être au plus près de la réalité afghane, y compris dans ses ambiguïtés.

Herra choisit de quitter son pays, la Tchéquie, par amour pour son mari, Nazir, un Afghan rencontré sur les bancs de la fac, Elle ne se sentait plus à sa place en Tchéquie, elle avait envie d'ailleurs.Le film nous plonge dans le quotidien de sa famille afghane entre tradition ...

C’est Michaela Pavlatova, qui pour son premier long métrage, adapte le roman Freshta de Petra Procházkova. L’expérience de la réalisatrice tchèque est tout de même importante dans le domaine de l’animation, lui valent d’être sélectionné aux Oscar pour la statuette ...

Le point de départ est simple et probablement autobiographique (car adapté du livre "Freshta" de Petra PROCHÁZKOVÁ, journaliste tchèque, correspondante de guerre dans les zones de conflit de l’ex-U.R.S.S.) : Helena, étudiante tchèque en économie, tombe amoureuse ...