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Piaf et Cerdan : la rencontre de deux destins dans la mythologie du XXe siècle, la collision de deux mondes, le music-hall et la boxe.
Piaf et Cerdan : la rencontre de deux destins dans la mythologie du XXe siècle, la collision de deux mondes, le music-hall et la boxe, le carrefour où se croisent les coïncidences, les signes, les miracles peut-être. Une belle histoire d’amour, comme Piaf les chantait, comme Margot les rêve et telle que Lelouch les raconte, croisant au cœur d'une fresque passionnée les destins célèbres et ceux des anonymes, ensemble dans le même tourbillon de la vie.
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" Regarder Piaf, ça fait mal : cette petite silhouette cassée sur laquelle le ciel semble s être effondr
" Regarder Piaf, ça fait mal : cette petite silhouette cassée sur laquelle le ciel semble s être effondré, et qui se débat avec une énergie infernale. Ce petit visage pâle qui porte les stigmates de cette litanie de malheurs dont cette enfant de la rue était hantée. Ce petit corps malingre secoué par les hoquets de la déchéance.
Ecouter Piaf, ça fait du bien : c’est tout un univers de poisse et de sanglots qui bascule dans le néant, une exaltante incantation qui transforme un cri d’amour en prière, une poussée d’allégresse, grave mais propre à vous transfigurer, et qui vous donne le frisson. C est un hymne à la vie. Le trémolo vociférant d’une agonie qui se mue en triomphe. Le chant rauque d’une môme blessée qui s’accroche avec rage à ses pieuses exaltations.
Claude Lelouch a donc eu bien du culot. Il ne s’est pas contenté d’utiliser le pouvoir d’émotion de cette voix de Pieta furieuse, de cette plainte si exigeante d’espoir qu’elle transforme la douleur en ivresse. Avec Charles Aznavour, il a imaginé d’autres chansons, à la manière de Piaf, et les a fait chanter par la rockeuse Marna Béa. Surtout, il a voulu ressusciter cette dame de cœur en chair et en os, au risque de basculer dans la reconstitution sordide et ringarde.
" Les esprits chagrins vous diront qu’Evelyne Bouix ne ressemble pas à Edith Piaf. Physiquement, c’est peut-être vrai. Et pourtant, c’est bien Piaf que nous avons sous les yeux. Pas seulement cette petite robe noire, cette auréole de cheveux crépus et ébouriffés. Les jambes écartées, les mains plaquées sur les cuisses, Evelyne Bouix est habitée par la gaîté, la gouaille, le feu intérieur de Piaf. Elle nous restitue sa démarche et ce côté saignant qui la faisait vous livrer tout à trac, sans civilités ni trucages, son rire et ses chagrins.
S il est d’abord et surtout un hommage (réussi) à Edith Piaf, Edith et Marcel est aussi une histoire d’amour. Lorsqu’il évoque l’amour fou de la beuglante de la Butte Montmartre promue reine de Paname pour Marcel Cerdan, paysan du Maroc sacré champion du monde de boxe, (le rôle de ce grand gosse désarmé au cœur gros comme ça et aux poings d’acier est interprété avec modestie par le fils du champion), Lelouch nous comble. Jamais cet obsédé de la romance sentimentale n’aura dépeint la joie, la fougue, l’exigence de l’amour entre un nomme et une femme avec une telle force.
Lorsqu’il plonge tête baissée dans l’histoire d’amour qui unissait Piaf à son public et Cerdan au sien, Lelouch joue encore gagnant. Il a compris que c’est une véritable osmose qui s opérait entre tout un public populaire et ce couple de conquérants des faubourgs promus demi-dieux. Il a compris que cette passion du tonnerre de Dieu (Piaf passait son temps à implorer et remercier sainte Thérèse de Lisieux), cette soif de jouir du bonheur toujours et encore, de vivre le guinche de l’amour à temps complet, était la projection des désirs secrets de milliers d’anonymes ; et que l’histoire d’amour tragique Piaf-Cerdan était comme un gigantesque show pathétique, un rêve sublime honoré par les médias.
Parce qu’il semble pour tant de gens si beau et si inaccessible, l’Amour, ce mélange d’innocence et de désir fou, devient un spectacle. Et Lelouch s’en donne à cœur joie : les deux amants descendent ensemble dans l’arène (l’un vers la scène, l’autre vers le ring) dans une atmosphère de ferveur. Comme deux apôtres de la plus belle religion du monde, ils scandent une messe poignante au cours de laquelle la foule extasiée communie dans une sorte de besoin de revanche sur une existence ordinaire, et dans un culte patriotique exacerbé.
Moins exaltante est la troisième histoire d’amour : celle qui unit Margot et Jacques, couple mal assorti né du hasard, qui finira par se contenter d’uns bonheur sage et modeste. Cette histoire-là illustre la philosophie pessimiste d’un Lelouch (rappeliez-vous Mariage, avec Rufus et Bulle Ogier) qui souligne l’écart entre l’irremédiable banalité des petits destins et l’éclat grandiose des récits romanesques sur des destins exceptionnels.
Mais même si cet épisode nous fait retrouver le Lelouch midinette, le cameraman abusant gratuitement de sa maîtrise technique et s’attardant sur ses comédiens, il faut saluer Edith et Marcel comme son film le plus brillant et le plus inspiré."
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