SOUS LE CIEL D'ALICE

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Le talent et le charme d’Alba Rohrwacher font encore des merveilles dans Sous le ciel d’Alice, un film français qui lui doit beaucoup à elle et aussi à la fraîcheur de Chloé Mazlo, dont c’est ici le premier long-métrage, après une série de courts très remarqués. 

Alba incarne Alice, une jeune femme qui part de son pays natal, la Suisse, pour faire sa vie au Liban, ce pays qu’on appelait la Suisse du Moyen Orient. Elle fait la rencontre de Joseph, un astrophysicien dont elle tombe amoureuse autant qu’elle tombe amoureuse du pays. Nous sommes à la fin des années 50 et le sort du Liban va basculer dans la crise politique. 

Avec son style visuel unique et son élégance chevillée à l’image, Sous le ciel d’Alice a mis Chloé Mazlo en un film sur la carte du nouveau cinéma français. Son regard sur le Liban est singulier, poétique. C’est pour ça que le film a été sélectionné en 2020 à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA SCIENCE DES REVES (Le charme et l'astuce du cinéma de Chloé Mazlo évoquent l'art poétique de Michel Gondry.) ou encore NEVER RARELY SOMETIMES ALWAYS (Un autre film auquel la directrice de la photo Hélène Louvart prête son talent.).

Pour justifier le style visuel de Sous le ciel d’Alice, réalisé en prises de vue réelles mais aussi en animation, Chloé Mazlo, ancienne étudiante aux Arts décoratifs de Strasbourg, explique à TV5 Monde : « Il faut amener une dimension un peu burlesque à cette guerre. Et d’autant plus dans ce film parce qu’on est dans les souvenirs du personnage d’Alice. On est dans le fantasme qu’elle a de son pays, des événements, et dans son interprétation. À aucun moment, je dis que c’est la vérité. C’est sa perception… qui est un peu la mienne. Ce n’est pas une vérité, c’est sa vérité. Il fallait qu’il y ait ce décalage avec le naturalisme. Et c’est aussi parce que c’est ma façon de parler. ». 

Le projet que Joseph a dans le film d’envoyer le premier Libanais dans l’espace, et plus particulièrement sur la Lune, a bel et bien existé, dans les années 60, à l’initiative d’un professeur de physique à l’université d’Haigazian et certains de ses étudiants. Cette entreprise a été racontée dans un film franco-libanais, réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, intitulé The Lebanese Rocket Society – il est sorti dans les salles françaises le 1er mai 2013. 

Née en 1983 en région parisienne, Chloé Mazlo est franco-libanaise, puisqu’elle vient d’une famille de joailliers libanais (son père est joaillier et sa mère professeure de musique), des origines auxquelles elle est très attachée même si « elle ne s’est rendue au Liban que deux fois dans son enfance », précise le site de La Croix. D’où son envie d’évoquer le pays et ses conflits dans ses propres films. « C’est quelque chose de pas résolu et qui a été transmis d’une génération à l’autre. C’était nécessaire pour moi d’en parler. C’était quelque chose de très viscéral. Les Libanais de ma génération ont souvent envie d’en parler, de comprendre », dit-elle. Pour écrire le couple formé par Alice et Joseph, elle dit s’être inspirée de ses propres grands-parents.

La belle surprise de la semaine que ce film, qui choisit un ton tout à fait original pour parler du Liban et plus précisément des premières années de la guerre civile qui démarra en 1975 (et dura 15 ans) et contraignit beaucoup à l'exil. Il le fait à travers le récit d'Alice, ...

La teneur douce-amère de Sous le ciel d’Alice transparaît d’autant plus clairement quand on effeuille le film de Chloé Mazlo. Dans un premier temps, la Suissesse Alice se voit gratifiée de plusieurs offres d’emploi ; elle considère à peine l’opportunité de rejoindre ...

Si la promesse visuelle des 20 premières minutes s'efface de manière justifiée par l'histoire tout en créant un regret de spectateur, cela ne change rien à la justesse et la beauté du film, fort et doux à la fois ...