RUE DES DAMES

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Quand le quotidien vous rattrape et qu’il n’a rien de doux, il ne reste plus que l’imagination et la débrouille pour tenter de vous en sortir. Mais attention alors à l’écart de trop... Voilà ce que va vivre Mia, la jeune héroïne du film de Hamé Bourokba, Ekoué Labitey qui va suivre. Mia est employée dans un salon de manucure parisien.  

Son compagnon, en liberté conditionnelle a du mal à trouver un emploi et l’arrivée annoncée d’un enfant n’a rien d’une bonne nouvelle, d’autant que le couple a besoin d’un nouvel appartement. Mia va alors imaginer monter une combine dans laquelle des clientes du salon et une star du ballon rond vont jouer les premiers rôles...  

Le film navigue constamment entre ce Paris métissé où les voyous côtoient les nouveaux riches, où la police fraye avec les indics et ou chacun tente (enfin) de trouver une place à la hauteur de ses rêves. A noter la remarquable interprétation de Garance Marillier qui apporte au personnage central toute sa fragilité et sa force... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN MONDE SANS PITIE (Ils sont jeunes, ils galèrent en amour comme au travail mais ,ils continuent de rêver à une vie meilleure... Le destin va-t-il enfin leur sourire ?) ou encore PARIS (La capitale française a tellement servi de décor au cinéma qu'il est compliqué de se renouveler. Ces deux films prouvent que c'est possible !).

Hamé Bourokba, Ekoué Labitey signent avec « Rue des dames » un deuxième long-métrage dont les héros sont tout autant les habitants de la capitale et la ville elle-même. Dans « Les derniers parisiens » déjà en 2017, le duo de réalisateurs offrait à Reda Kateb le rôle d’un homme sortant de prison, bien décidé à retrouver son statut d’antan au cœur des rues de Pigalle... Avec « Rue des dames », il s’agit encore de celles et ceux qui flirtent avec les limites de la marginalité mais avec au cœur et au corp une furieuse envie de connaitre des lendemains heureux... Une thématique qui rappelle celle de « Le monde après nous » de Louda Ben Salah-Cazanas en 2022, premier film consacré aux jeunes précaires vivant à Paris. On y découvrait la galère journalière d’un écrivain rencontrant l’amour sans toutefois parvenir à rompre avec sa maîtresse : la débrouille ! Labidi, dans une émouvante fuite en avant, sombrait alors dans la spirale des jobs précaires et des magouilles pas toujours sans danger...  

Au registre de la comédies sociale, souvenons-nous également de « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache et Hervé Mimran en 2010 dans lequel deux amies de Puteaux en proche banlieue rêvaient des lumières de Paris en tentant par tous les moyens de trouver leur place dans une jet-set factice mais objet de tous leurs fantasmes... Géraldine Nakache et Leïla Bekhti interprétaient ce duo fantasque et tendre qui connut un vrai succès au box-office, ( 1 million 400 mille entrées), faisant sans doute écho à l’idéal de la jeunesse des cités...  

Avec « Paris à tout prix », Reem Kherici imaginait elle l’épopée d’une jeune styliste arrivée du Maroc avec la promesse d’un début de carrière fracassant dans une maison de haute couture mais dont l’ascension allait être stoppée par une affaire de visa... Comment concilier les rêves d’une autre vie et la réalité d’une mégapole dont on ignore tous les codes ?  

J'en profite pour apporter ma contribution critique à ce film, qui revêt à bien des titres l'avant garde de cinéma d'auteur.A l'aune des manichéisme à temps plein, voilà un film qui s'attache à montrer des femmes autrement que dans un rôle supposé ...

Bluffé par Garance Marillet. Ce film est un pur bijou de cinéma sur bien ders aspects. Son casting composé pour l'essentiel d'actrices et acteurs amateurs crèvent l'écran. Tout sonne particulièrement vrai.La lumière naturaliste offre un tension sur les visages ...