La Playlist UniversCiné de João Pedro Plácido
VIDEO | 2015, 10' | Auteur de Volta A Terra, présenté à Cannes en 2015 dans la section ACID, João Pedro Plácido év1
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Dans sa voiture, un homme traverse la banlieue de Téhéran et cherche quelqu'un pour l'accompagner...Palme d'or au Festival de Cannes 1997.
Dans sa voiture, un homme de 50 ans traverse la banlieue de Téhéran. Il cherche quelqu'un qu'il paiera pour l'accompagner dans un voyage très particulier. Un soldat, un étudiant en théologie, un gardien de musée... Chacun réagit différemment à l'étrange proposition. Palme d'or au Festival de Cannes 1997.
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" Des hommes qui parlent dans une voiture qui roule. Une pensée qui chemine. En art, on utiliserait le mot installation : ici, c'est un pro
" Des hommes qui parlent dans une voiture qui roule. Une pensée qui chemine. En art, on utiliserait le mot installation : ici, c'est un procédé narratif quasi hypnotique. Il faut s'accrocher : mais, à l'arrivée, l'esprit est stimulé. Pas besoin d'être un habitué des films de Kiarostami pour goûter à la richesse de cette fable, Palme d'or 1997. Face à l'embrigadement du soldat et au dogme du religieux, le héros du Goût de la cerise cherche à exercer son libre arbitre.
Rarement mise en scène aura été aussi évidente. Tout fait sens, ouvre le champ des interprétations. Et il suffit de quelques plans pour composer un magnifique regain, rappeler la beauté du ciel, le chuchotement de la pluie, bref, vanter le « goût de la cerise » qui ramènera, peut-être, le héros vers la vie. Un film qui fait le pari de l'intelligence."
" Kiarostami signe un film d’une beauté inimaginable et réinvente les règles de son art. En suivant un homme qui veut s’effacer du monde, i
" Kiarostami signe un film d’une beauté inimaginable et réinvente les règles de son art. En suivant un homme qui veut s’effacer du monde, il dévoile la noirceur de son inspiration et l’exigence de son épicurisme.
C’est le privilège des génies de donner à l’art ses règles et le premier choc asséné par Le Goût de la cerise est qu’il semble n’obéir à aucune règle connue.
Soit, en prégénérique, un prélude assez long où un automobiliste essaie de faire monter des hommes dans sa voiture en leur proposant de l’argent. S’agit-il d’un homosexuel qui drague ? D’un individu louche qui cherche des hommes de main ? D’un entrepreneur qui cherche des ouvriers ? Le générique passe et ce qui suit nous fait paniquer : on est toujours dans la voiture et le prélude s’éternise, nous donnant l’impression d’un film qui n’en finit pas de commencer. La levée du mystère nous laisse sur le carreau pour un moment : M. Badii cherche un homme pour reboucher au petit matin le trou qu’il a lui-même creusé et où il entend passer sa dernière nuit. Badii a besoin d’un homme pour refermer le tombeau et sceller le secret, comme s’il voulait qu’on ignore sa mort, qu’on le suppose disparu.
Plus qu’un désir de mort, son désir est de s’effacer tel un Lord Jim qui s’enfoncerait dans la jungle, loin du souvenir des hommes. Différentes figures de style tendent toutes à briser l’effet de réalisme, à rappeler au spectateur que le film est une représentation. Autant d’occasions pour le spectateur de se dégager de l’emprise du récit et de retrouver une liberté par rapport au film."
"... la liberté, elle est là, sur l'écran, et sous le signe de ces cerises dont nous, compatriotes de Jean-Baptiste Clément, savons quelle s
"... la liberté, elle est là, sur l'écran, et sous le signe de ces cerises dont nous, compatriotes de Jean-Baptiste Clément, savons quelle saveur elles invoquent. On voit quoi ? On voit un type, au volant de sa voiture figure classique de ce cinéaste qui (dans le sillage du Rossellini de Voyage en Italie) a fait depuis Et la vie continue du voyage automobile une machine cinématographique extraordinairement simple, puissante et poétique.
Il roule, cet homme, dans la ville et dans cette zone de construction où se mélangent campagne et banlieue, chantier et désert. Il s'arrête quand il voit des hommes seuls, leur propose de monter avec lui, leur offre de l'argent (...) Ce qu'il en adviendra, il faut le taire. Mais il faut dire en revanche, bien haut bien fort, quelle formidable aventure de cinéma se met en route à partir de ce tout petit dispositif. Une formidable aventure de cinéma, telle que la conçoit Abbas Kiarostami, ce n'est pas un film qui surenchérit sans cesse sur les péripéties, qui accumule les effets, les surprises et les scènes choc. C'est la construction, entre le film et le spectateur, d'un échange d'une fécondité sans commune mesure avec les moyens mis en oeuvre.
Rarement un film aura aussi magnifiquement démontré le paradoxe qui veut qu'un grand film est moins fait des histoires qu'il raconte que de celles que, littéralement, il ne raconte pas. Sinon, il faudrait laisser tomber caméras et micros, venir s'asseoir sur la scène et parler.
Le cinéma à son sommet, celui que pratique ici l'un des plus grands metteurs en scène vivants, est un cinéma de l'invisible, où l'essentiel est au-delà (ou en deçà, n'importe) de ce qui est montré. Le Goût de la cerise sera, comme il vous plaira, étude de moeurs, parabole sur l'humaine condition, métaphore du suicidaire isolement d'une nation, méditation sur le cinéma, retour d'un artiste sur son oeuvre, ode à la diversité humaine, réflexion métaphysique à l'ère des machines omniprésentes, hymne à la nature ou éloge du lien social et du langage.
Que chacun y amène ses réflexions, ses désirs, ses angoisses, pourquoi pas ? Puisqu'ici la mise en scène se fait accueil fraternel et stimulant, dans sa composition en apparence linéaire. Non qu'il s'agisse d'une auberge espagnole. Sous ses dehors économes (de moyens matériels comme d'outillage romanesque), le travail du cinéaste élabore une forme très solide, où l'éthique du regard et la justesse des mises en relation des divers éléments narratifs (personnages, lieux, idées) ne prêtent le flanc à aucune dérive en ce sens, l'allusion du titre au dernier chef-d'oeuvre d'Ozu, Le Goût du saké, est parfaitement justifiée (...) son film semble ne reposer que sur des éléments premiers (la terre, le ciel, la lumière, les mots de tous les jours, les émotions essentielles).
(...) Au-delà de la perfection de la réalisation, d'une fluidité et d'une précision indépassées, au-delà des thèmes mêmes que le film convoque avec subtilité (et qui sont de nature à déranger tout pouvoir autoritaire, y compris la question du suicide comme ultime possibilité de reprendre en main son destin sujet d'ailleurs interdit par le récent code de la censure iranienne), c'est bien cette manière de construire la place disponible, responsable, du spectateur qui fait du Goût de la cerise un admirable chant de liberté."
Ciné Phil au sujet de
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