Artisanal et audacieux
Une association de passionnés de cinéma organise le festival du film artisanal et audacieux de Joyeuse (Ardèche) a1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Un cinéaste rencontre une femme. Par petites touches, il capture avec sa caméra vidéo des moments de leur vie. Peu à peu va en naître un film.
Un cinéaste rencontre une femme. Par petites touches, il filme avec sa caméra vidéo des moments de leur vie, des objets, des lieux, puis se rend compte qu'il ne stocke pas des souvenirs mais qu'il construit un film. Il demande à la personne l'autorisation de continuer... Après un an de tournage, 75 minutes de vidéo racontent l'histoire d'un lien tissé dans le quotidien et sublimé par le sentiment.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" La Rencontre est une déclaration d'amour à une femme, mais aussi à la vie. La vie passe, des objets se cass
" La Rencontre est une déclaration d'amour à une femme, mais aussi à la vie. La vie passe, des objets se cassent, une montre s'arrête, des oiseaux meurent, un chat s'éteint. Tout est voué à disparaître un jour. Mais ce n'est pas triste. C'est la vie. Et le miracle du cinéma, c'est de saisir les instants qui ne reviendront plus. De les saisir pour toujours.
(...) A la fois célébration et exorcisme, La Rencontre est aussi une réflexion de cinéaste. Peut-on saisir l'amour, filmer son évidence et sa force ? Voix off : « Mon père aurait dit : Couillon de la lune enfariné ! L'amour, impossible à filmer ? Mais c'est une couillonnade ! (...) Tu fais ton petit journal avec elle et puis tu filmes ce qui te touche et ce que tu aimes filmer. Et ce que tu filmes, c'est un peu comme l'amour de l'amour. Et qu'est-ce que tu en feras, bonhomme ? Et je lui réponds : je n'en sais rien, papa. »
(...) Dans La Rencontre, expérience étrange et envoûtante, chaque plan, dans sa rigueur dépouillée, stimule l'imaginaire du spectateur. Un bocal rempli de billes multicolores, ça peut n'être qu'une jolie image, joliment éclairée. Mais ça peut être aussi l'histoire de la petite fille qui a jeté ces billes dans un jardin, et l'histoire de la personne qui les a ramassées, jour après jour, et réunies dans ce bocal. Tout l'art de Cavalier est là : faire surgir les émotions derrière les choses."
" Si c'était un livre, ce serait un journal intime, écrit à quatre mains. Les deux voix d'un couple tressa
" Si c'était un livre, ce serait un journal intime, écrit à quatre mains. Les deux voix d'un couple tressant les fils miniaturistes de leur histoire à partir des micro-événements et petits objets de leur quotidien. On serait sur le fil du rasoir de l'intimité, à la frontière subjective et délicate entre, comme disent les juristes, ce qui relève de la sphère privée et ce qui relève de la sphère publique. Cela donnerait le genre de dialogue suivant (cité de mémoire) : "Oh ! Un petit oiseau mort. Je le mets dans sa boîboîte." "Ça, c'est une pierre que tu m'avais offerte pour mon anniversaire"... le tout énoncé avec un ton gagateux et sur fond d'idéologie poisseuse style "les petits bonheurs simples de la vie". On est loin des prises de risques d'une Sophie Calle, plus proche de l'univers d'un collectionneur de timbres. Seul instant de dérapage où l'on quitte les confessions gnangnan pour se confronter à la violence de l'intime, un échange où l'homme commente les talents pétomanes de sa compagne. Là, malaise : on aurait envie de se boucher les oreilles, de fuir la salle à toutes jambes ; nul film de Lynch n'aura réussi à nous mettre en position aussi inconfortable que cette mini-séquence gastrique. Une petite crête dans un océan de mignardises, de quant-à-soi amoureux étriqué.
Si c'était une peinture (ou une photo), ce serait une nature morte. Suivant une ligne esthétique du rétrécissement, le caméscopeur a filmé les détails de son proche environnement : pieds, mollets, épaules de sa compagne, bijoux, poisson, bibelots, serrures, fenêtres... La conjonction de l'image vidéo et du gros plan a pour effet de brouiller les repères. On n'identifie pas toujours du premier coup ce qui est filmé : une tête de poisson ressemble d'abord à un vague bijou, les nervures d'une feuille morte sont prises pour la musculature d'un dos humain. Et là, est-ce sur une cheville, un repli de hanche ou un segment de clavicule que le filmeur a collé son caméscope ? La succession de gros plans et d'inserts finit par fondre le minéral, le végétal et l'humain dans une même pâte abstraite. Ces illusions d'optique, ces accidents de perception, cette hypothèse de l'abstraction figurent la vraie réussite de La Rencontre. Même si tout cela est plutôt de l'ordre de la photo ou de la peinture que du cinéma.
Si c'était un geste, une prise de position (économique, esthétique, politique), ce serait (par exemple) un chanteur indé qui diffuserait sa demo 4-pistes au porte-à-porte chez les disquaires. Au départ, La Rencontre est un home-movie, un enregistrement au caméscope à usage strictement domestique. Puis Alain Cavalier décide que cette histoire peut être partagée avec un public. Mais toute la chaîne de distribution doit être conforme à l'éthique de fabrication, donc rester artisanale. Pour le transfert sur le support cinéma, Cavalier passe la vidéo sur sa télé et filme le petit écran en 35 mm. Un accord est passé avec le Saint-André-des-Arts : le film sera diffusé dans une salle unique, à raison de deux séances par jour, mais pour une période d'un an, ou plus si affinités un pari sur la singularité et la durée tout à fait à l'opposé des pratiques économiques courantes en matière de cinéma. Le but étant d'éliminer au maximum les intermédiaires entre l'œil du cinéaste et l'œil du public.
Si c'était un film, ce serait La Rencontre d'Alain Cavalier, œuvrette singulière au propos horripilant à force de mièvrerie et d'exhibitionnisme étriqué, mais formellement intéressante par sa tentation de l'abstraction. Quant au geste gouvernant la création et la diffusion du film, il mérite d'être salué bien bas par son souci d'instaurer un rapport différent entre le cinéma, le cinéaste et le spectateur."
"Alain Cavalier murmure en filmant. Il chuchote ses perceptions, ausculte les visages et les corps de ceux qui l’entourent (...)
"Alain Cavalier murmure en filmant. Il chuchote ses perceptions, ausculte les visages et les corps de ceux qui l’entourent (...) Il saisit à chaque image les minuscules composantes de nos vies. Objets, paroles, souvenirs flottent et dansent devant son objectif. Les détails fondateurs d’une vie, parfois d’une rencontre, comme celle avec Françoise, sa compagne. Des moments si intimes qu’on est gêné de les regarder. Puis on sourit. Et on savoure ces magnifiques preuves de confiance que nous accorde le cinéaste (...)
... paradoxes, les délices et autres petits riens de la vie. À l’instar de cette aspirine effervescente, filmée de si près qu’on finit par y voir le temps qui passe, qui s’échappe et qui nous échappe. Le cinéma de Cavalier réaffirme sans cesse son attachement aux êtres vivants. Tous ces animaux, ces chats, ces oiseaux qui se posent dans la courette. D’autres qui viennent y mourir. La tristesse et le deuil font partie de ce cinéma-là.
Jamais un cinéaste ne s’est adressé aussi intimement à ses spectateurs. Jamais cinéaste n’a divulgué avec autant de grâce ses faiblesses. Il fait corps et âme avec sa caméra. Extension de lui-même, elle finit par s’effacer. Et pourtant, c’est uniquement par elle, grâce à elle, que le cinéaste nous touche. Il possède le don de nous donner à voir ce qui est hors champ. Tout devient horizon rêvé. Moments exquis."
Ciné Phil au sujet de
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE