Disparition du critique Jacques Siclier
Il a longtemps été une signature incontournable de la critique française, rédigeant ses notes pour Télérama ou Le1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Drame passionnel à la gare centrale du Caire. Le boiteux et simple d'esprit Kenaoui convoite la pulpeuse Hanouna, vendeuse de limonade.
Grâce à la protection d'un vieux marchand compatissant, le boiteux et simple d'esprit Kenaoui a trouvé un petit boulot à la gare centrale du Caire. Disgracieux, il vit sa frustration sexuelle en découpant des silhouettes de femmes nues qu'il épingle dans sa cabane. Il tombe amoureux de la pulpeuse Hanouna, vendeuse de limonade, mais celle-ci doit épouser Abou-Serib. Kenaoui, témoin d'une dispute entre les deux amants, déclare son amour à Hanouna et lui donne sa seule richesse, un bijou qui lui vient de sa mère...
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
"... Le style est fondé sur une virtuosité du cadrage et du montage, qui aboutit à une étonnante concision
"... Le style est fondé sur une virtuosité du cadrage et du montage, qui aboutit à une étonnante concision du langage cinématographique. On peut citer à cet égard la scène où nous est révélé la frustration sexuelle de Kennawi : la caméra nous montre une jeune fille qui attend dans le hall de la gare en remontant depuis ses pieds jusqu'à son corsage légèrement entrouvert, image à laquelle succède un gros plan des yeux de Kennawi : la jeune fille gênée par le regard insistant reboutonne son chemisier et s'en va. Hormis les recadrages, la caméra bouge assez peu, et c'est le montage qui fait le film (…)
La plupart des films de Chahine donnent à voir la dialectique qui saisit l'homme lorsque son attachement à son milieu, à son environnement, aux siens, se trouve confronté au désir de découvrir l'inconnu, l'étranger, ou de réaliser ses rêves les plus fous. Sur le plan dramatique, la scène qui exprime le mieux cette dialectique est celle du départ, sorte de leitmotiv de l'oeuvre (...)
Dans Gare centrale, la jeune fille venue dire au revoir à son ami devra se contenter de faire un petit signe d'adieu discret à cause de la présence des parents du jeune homme. Le départ est souvent le moyen de réaliser un rêve irréaliste, voire utopique..."
" C'est avec Gare centrale que Youssef Chahine a fait son entrée dans les histoires du cinéma. Il s'agit d'un
" C'est avec Gare centrale que Youssef Chahine a fait son entrée dans les histoires du cinéma. Il s'agit d'un récit éclaté, aux multiples personnages, centré sur la gare du Caire et les divers échantillons de la population qui s'y retrouvent. Gare centrale mélange les genres, les sentiments et les inspirations. Tout le rapport à la fois généreux et inquiet de Chahine au cinéma et au monde est déjà là."
Jean-François Rauger"... C'est bien le style direct, efficace, du grand cinéma américain, qu'il a acquis au cours de ses étude
" En 1956, Nasser provoque une crise mondiale en nationalisant la Compagnie universelle du canal de Suez. C'est donc sous un r&eac
" En 1956, Nasser provoque une crise mondiale en nationalisant la Compagnie universelle du canal de Suez. C'est donc sous un régime autoritaire - il le désavouera en s'exilant au Liban de 1964 à 1967 - que Chahine manifeste sa volonté d'indépendance par rapport aux conventions du cinéma égyptien, ainsi que son humanisme et son intérêt profond pour les déshérités de la société, en réalisant Gare centrale, qu'il a longtemps considéré comme son œuvre la plus importante.
Tourné en 1957, Gare centrale sort au début de 1958. Son anticonformisme cause un scandale en Egypte et attire sur son auteur, désormais placé dans le peloton de tête des cinéastes arabes “modernes”, l'intérêt de la critique internationale. Chahine a vingt-huit ans (...)
Kenaoui vit dans une cabane, du côté de la gare de triage. Madbouli raconte comment il s'est rendu compte que le boiteux tapissait les murs de sa baraque de photos de pin-up en tenue légère. Kenaoui, dit-il, «est frustré, au point de devenir obsédé». Obsédé du sexe, bien sûr, ce qui, dans un film du Moyen-Orient à cette époque, relève du tabou. Le générique se déroule alors, et l'action - très ramassée dans le temps - commence. Madbouli n'y est plus le conteur mais un personnage comme les autres de ce microcosme humain à côté duquel Ies voyageurs ne font que passer. On ne quittera plus le décor - réel - de la gare, où un drame se joue en quelques heures. (…)
On remarquera, d'ailleurs, la technique “à l'américaine” du metteur en scène, qui ne laisse jamais traîner l'action, n'utilise qu'à bon escient les gros plans des visages, n'isole jamais ses personnages du contexte qui les définit, monte les plans d'une manière très serrée dans les moments de haute tension, utilise une musique très hollywoodienne pour créer une atmosphère sentimentale ou inquiétante, et filme la poursuite finale dans la gare sur un rythme haletant, avant de conclure sur une scène déchirante. Ce qui avec cette technique, n'aurait été à Hollywood qu'un thriller par- faitement agencé est, chez Youssef Chahine, un puissant drame social enraciné dans les aspects noirs de la société égyptienne.
La grande gare, lieu de passage et de rencontres, est un révélateur. En captant quelques détails pittoresques, Chahine ironise sur les fondamentalistes barbus réprouvant les mœurs modernes ou sur le port du voile pour les femmes. Il déchaîne un orchestre et des danses à l'occidentale dans un wagon où Hanouma se déhanche en proposant ses boissons. Mais il revient constamment aux «misérables» humiliés, offensés, exploités (...) toute la misère matérielle, sexuelle, sociale et morale se cristallise sur le personnage de Kenaoui, l'étemel exclu, que Chahine interprète avec une fièvre intense, en jouant surtout de ses yeux, exprimant des sentiments divers jusqu'à une terrible désillusion qui conduit à la folie. Quel acteur ! "
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE