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En 1918, la fin de la guerre approche grâce à des soldats comme Conan. Mais l'âme des guerriers ne se déshabitue pas si facilement des exaltations du combat...
Quelque part dans les Balkans, novembre 1918. La victoire des alliés sur le front de Salonique conforte et complète la victoire sur les autres fronts. Conan n'y est pas pour rien. Tuer un type, tout le monde pouvait le faire. Mais en le tuant, loger la peur dans le crâne de dix mille autres, ça c'était son boulot, le boulot de Conan et de sa bande, précurseurs des commandos des corps-francs. Mais quand cette saloperie de guerre s'est arrêtée, on a exigé d'eux qu'ils cachent leurs couteaux, leurs mains pleines de sang, leurs gueules et leurs souvenirs de tueurs et d'assassins. Presque leurs médailles. L'ennui, c'est que les guerres peuvent cesser du jour au lendemain. L' âme des guerriers ne se déshabitue pas dans le même temps des exaltations du combat.
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"Bertrand Tavernier ne s'y est pas trompé en adaptant ce roman oublié de Roger Vercel : sept ans après La Vie
"Bertrand Tavernier ne s'y est pas trompé en adaptant ce roman oublié de Roger Vercel : sept ans après La Vie et rien d'autre, il y avait dans l'aventure guerrière de ce bonhomme de quoi exhumer quelques vérités occultées de la guerre de 14-18. (...)
En prenant de la hauteur, Tavernier pouvait donner une vision panoramique de cette période oubliée et faire oeuvre d'historien. Il fait mieux, beaucoup mieux : il prend la tangente pour suivre les hommes dans leurs pérégrinations et ne plus les lâcher. Vivre au milieu d'eux et capter ce qui peut l'être des événements qui les dépassent : c'est le parti pris fort de ce Capitaine Conan, où l'ampleur de la fresque se dessine à coups de scènes quotidiennes, souvent dérisoires, pathétiques, grotesques. Et pourtant décisives. Parce qu'il est cinéaste et pas historien, Tavernier sait que c'est en collant aux basques des moins que rien que, parfois, on met à nu de la grandeur d'âme. (...)
Car en regard de ce qu'ils ont subi, personne, selon lui [Conan], n'est en droit de les condamner. Ni l'institution militaire, ce collectif anonyme de gradés qu'il méprise, ni celui qui est appelé à dresser le réquisitoire : Norbert, l'intellectuel pondéré, compréhensif, si différent de Conan mais qui est devenu son ami au front. La tripe contre les principes. Superbe affrontement de deux caractères, deux visions de la vie. Tavernier joue avec finesse de cette amitié qui vire à l'orage, menacée par le drame. C'est le principal ressort dramatique de l'intrigue, et les interprètes y jouent leur va-tout : Philippe Torreton, magistral Conan toujours au bord d'exploser, déborde de sincérité brute ; et Samuel Le Bihan, qui distille les doutes de Norbert, ses cas de conscience avec une belle subtilité.
Dans ce film grave et acerbe, où Bertrand Tavernier s'attarde moins sur les coupables de l'absurde boucherie que sur les victimes, les plaies sont à vif. Celles des supposés braves types comme celles des soi-disant salauds. A l'image des scènes de bataille, sèches, violentes mais sans la moindre emphase héroïque, le cinéaste désamorce toute tentation lyrique. Pour donner toute leur importance aux personnages. Au fil d'une histoire qu'il explore dans les moindres recoins (et au risque assumé de quelques longueurs), apparaissent des silhouettes subsidiaires mais jamais anecdotiques.
Si avec ce film « d'époque », Bertrand Tavernier déjoue, finalement, tous les pièges de la reconstitution millimétrée, c'est parce qu'il est constamment dans le mouvement, dans la noirceur, dans l'absurde où se débattent Conan et les autres. Il ne cherche pas à les plaindre, il ne pousse ni à les détester ni à les admirer. Mais il livre les clefs, toutes les clefs, pour les comprendre. C'est tout l'art de Bertrand Tavernier : hisser des antihéros au rang de grandes figures de cinéma."
"Tavernier prouve qu’on peut avoir été critique de cinéma et virer mal : il est devenu cinéaste. Pis
"Tavernier prouve qu’on peut avoir été critique de cinéma et virer mal : il est devenu cinéaste. Pis : bon cinéaste. Son nouveau film, Capitaine Conan, est une saga emportée, un brûlot lyrique. (...)
Le roman de Roger Vercel - prix Goncourt 1934 - lui trottait dans la tête. Ce livre, qui a traîné dans toutes les bibliothèques bourgeoises il y a trente ans, avait disparu des librairies. Le titre figurait, mystérieusement, au dos des Livres de Poche des années 60. Capitaine Conan s’en allait doucement. Puis, il y a quelques années, Tavernier s’en est emparé : l’odyssée du bonhomme Conan (inspiré d’un certain Jean des Cognets) est revenue. (...)
Capitaine Conan est filmé du point de vue de l’homme de troupe : la caméra ne précède pas les soldats, elle ne les situe pas. Ils sont là, égarés, (...) saignants, parfois paralysés. Tavernier les regarde : depuis son premier film, depuis cet Horloger de Saint-Paul tourné en 1973, il prend le contre-pied du cinéma français habituel. Tavernier aime la province, les moustaches, la rocaille, les trognes, les regards. Il filme la Régence (Que la fête commence), la solitude du meurtrier (Le Juge et l’assassin), les colonies (Coup de torchon), le jazz (Autour de minuit) ou, déjà, la guerre de 14 (La Vie et rien d’autre). Mais toujours il saisit le cœur des hommes..."
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