VIAJE

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C’est l’histoire d’une mère et de sa fille. Elles ont leur petit confort de vie, elles se sont transformées en soeur, la grande, la petite. Mais peut-être que l’aventure existe à l’extérieur et qu’il serait temps de sortir.

« Viaje », traduire par voyage, est un film espagnol sorti en 2018 et signé de Celia Rico Clavellino. Dans le cocon familial deux femmes interprétées par Lola Duenas et Ana Castillo.

C’est un premier film éminemment autobiographique où la jeune cinéaste évoque la solitude des mères au moment de l’envol des enfants. Une sorte de petite mort avant la lettre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT SUR MA MÈRE DE PEDRO ALMODOVAR (La version trash et transgenre des rapports mère-fils vus par le cinéaste baroque espagnol. Entre théâtre, deuil, sida, maternité une sorte de circulation des âmes et de la réincarnation finalement très mystique. Le film idéal pour détruire les oedipes.) ou encore LES YEUX DE SA MÈRE DE THIERRY KLIFA (2011) (Un mélodrame français sur les surprises de la généalogie et les médias scandaleux. Pour l'écriture d'une biographie non-autorisé un journaliste manipule une famille et ses trois générations de femmes fortes. La culture espagnole pointe un peu sa corne en la présence de Marisa Paredes.).

La machine à coudre du film appartient à la maman de la réalisatrice Celia Rico Clavellino. Cet objet symbolique est dans le film parce que le son de cet outil domestique est, depuis toujours, dans la tête de la cinéaste. Sa mère, en effet, était couturière comme l’est l’héroïne du film et cette activité méticuleuse raconte aussi le paysage d’une enfance. D’ailleurs la maman, embauchée pour l’occasion a enseigné ses gestes de cousette à l’actrice Lola Dueñas qui interprète, en quelque sorte, son rôle.

Celia Rico Clavelino a construit son premier long métrage à partir de « films de chambres » petites histoires écrites avec une contrainte de huis clos. C’était déjà l’inspiration de son cours métrage « Luisa n’est pas chez elle » dont le thème était minimaliste : être dehors ou dedans. Et une de ces histoires évoquait l’angoisse d’avoir à appeler ses parents quand on vit loin et cette dépendance culpabilisante du téléphone.

Au travers des rituels quotidiens, des mécaniques de vie, l’observation quasi clinique de la cinéaste se retrouve dans le sens du titre originel qu’on pourrait traduire par « Voyage autour de la chambre d’une mère ». La cinéaste est une andalouse de 38 ans qui a entamé sa carrière comme décoratrice avant de passer à la réalisation. Et son cinéma de chambre a été applaudit en Espagne.

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