THE GRANDMASTER

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Quand on parle de kung-fu, on imagine forcément des films de castagne, ponctués de hurlements suraigus et de grands coups de gong…  The grandmaster, que vous allez découvrir, répond certes à une partie de ce cahier des charges mais il remonte surtout aux origines de cet art martial…

Vous allez être plongés dans la Chine des années 30 et suivre les pas de Ip Man, le maître légendaire du Wing Chun, autrement dit une des branches les plus nobles du kung-fu. Au programme, une lutte à mort pour la succession du chef incontesté de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois et en filigrane, une passion amoureuse impossible bouleversée par l’invasion japonaise durant la seconde guerre mondiale.

C’est Wong Kar Wai qui signe cette fresque historique et culturelle impressionnante. Il y impose un rythme infernal mais laisse également le temps aux sentiments de s’installer. Une histoire chorégraphiée comme un ballet et dans laquelle vous allez retrouver Tony Leung, l’un des acteurs asiatiques les plus réputés…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TIGRES ET DRAGONS (Mêler le sentiment et le combat, c'est tout l'art (martial!) du cinéma asiatique. Ces deux films réussissent avec brio ce grand écart (facial) qui n'est pas donné à tous...) ou encore JOHN RABE (La guerre sino-japonaise est un des épisodes méconnus du second conflit mondial. Ces deux films permettent de mieux comprendre cet événement majeur, à travers l'histoire tragique de ceux qui l'ont vécu...).

Cela faisait quelques temps que l’on avait plus de nouvelles de Tony Leung ! C’est valable pour ceux qui ne suivent pas de très près les sorties de films chinois mais aussi pour les fans de ce comédien hong-kongais. De son nom complet Tony Leung Chiu-Wai, il ne faut pas le confondre avec Tony Leung Ka-Fai, révélé lui par L’amant de Jean-Jacques Annaud en 1992.

Non non : le Tony Leung de The grandmaster a tourné dans une soixantaine de films, principalement sous la direction de réalisateurs asiatiques et pas des moindres : Hou Hsiao Hsien dans La cité des douleurs en 1989, Lion d’or au festival de Venise, John Woo notamment dans Une balle dans la tête et  A toute épreuve mais aussi Ang Lee, Johnnie To, Tsui Hark, Zhang Ymou et donc Wong Kar Wai, qu’il retrouve ici pour la 7e fois ! A ce stade, on peut parler de collaboration fraternelle sans risquer de se prendre un daochabu ou un pamabu en pleine tête : ce sont quelques-unes des figures les plus dangereuses du kung fu !

Wong Kar Wai aura mis plus de dix années à finaliser le montage financier puis le tournage du film que vous venez de voir. Il affirme avoir réalisé là l’œuvre de sa vie, bien loin il est vrai de ses films précédents. C’est en 2000 que le grand public international a découvert son cinéma grâce au magnifique In the mood for love. Tony Leung, (déjà) et Maggie Cheung y interprétaient deux voisins de palier découvrant que leurs conjoints respectifs entretenaient une liaison amoureuse, avant eux-mêmes de s’éprendre l’un de l’autre. Le film a connu un immense succès international, récompensé à Cannes, aux Césars et lancé la réputation sentimentale du cinéaste.  Réputation confirmée en 2007 avec My Blueberry nights dans lequel Norah Jones se laissait aller à une balade amoureuse à travers les Etats Unis, croisant notamment la route de Jude Law. Mais c’est oublier que Wong Kar Wai aime et pratique tous les genres de cinéma : la science-fiction avec 2046 en 2004 et donc The grandmaster…

A première vue, le dernier film de Wong Kar Wai parait raté et semble ne pas savoir quelle direction prendre tant son écriture se révèle éclatée. The Grand Master est une œuvre particulière et sensible où Ip Man, figure emblématique du kung-fu, est le personnage central ...

Avant de se lancer dans un film de Wong Kar Wai, il faut être prêt à signer un pacte avec le réalisateur. Pour une photo sublime, une mise en scène touchant à la perfection et une ambiance sans pareille, il faut être prêt à savoir prendre son mal en patience et être prêt ...

Wong Kar Wai n’a pas fini de séduire et si le réalisateur prend son temps pour réaliser ses films, on comprend mieux pourquoi en voyant le résultat époustouflant : après un My Blueberry Nights en demi-teinte, il revient et prouve qu’il est toujours aussi doué. Un biopic ...