PARASITE

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Après dix ans d’absence en Corée, correspondant à une escapade hollywoodienne qui lui a permis de réaliser deux films à gros budget, Bong joon Ho revient avec Parasite, un film 100% coréen mais dont le sujet universel lui a valu un succès mondial.

On y voit le hasard favoriser la rencontre de deux familles qui n’auraient jamais dû se croiser. L’une, super riche, habite dans une villa somptueuse au sommet de la ville et l’autre survit d’expédients dans un entresol insalubre. Alors que les seconds profitent de l’absence des premiers, un rebondissement inattendu remet chacun face à lui-même.

Sous des dehors qui franchissent plus d’une fois le domaine de la comédie populaire, Parasite est aussi une satire sociale impitoyable qui révèle que le plancher de quelqu’un est le plafond de quelqu’un d’autre, mais que toute le monde est concerné. C’est drôle, mais ça fait mal.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOS OLVIDADOS (Un constat impitoyable sur la pauvreté comme facteur de méchanceté.) ou encore TITANIC (La structure du bateau reproduit l'organisation sociale en fonction des revenus: les riches en haut, les pauvres en bas.).

L’idée de Parasite est probablement inspirée de l’époque où Bong joon Ho, encore au lycée, donnait des cours particuliers au fils d’une famille très aisée. A cette occasion, il a pu entrevoir quelques éléments d’un univers qu’il n’aurait jamais imaginé pouvoir approcher. Il se souvient notamment d’un sauna privé. Il était tellement impressionné qu’il rêvait de pouvoir faire visiter la maison à ses amis. Mais il n’en a jamais eu l’occasion : il a été renvoyé au bout de deux jours parce qu’il parlait trop avec son élève. Quelques décennies plus tard, le cinéaste s’est souvenu de cette maison et s’en est inspiré pour construire celle qu’il utilise dans Parasite.

Une autre source d’inspiration est la maison de Norman Bates dans Psychose, dont Bong joon Ho a retenu en particulier l’escalier, pour sa fonction précise. Mais la dimension verticale de la maison des riches n’apparaît pas immédiatement. On est surtout frappé par l’horizontalité de l’espace, qui est également accentué dans l’entresol de la famille pauvre. Cet agencement sert aussi le format cinemascope, qui a été choisi pour une raison très pratique, c’est qu’il était le plus approprié pour faire entrer dans le même cadre une famille entière, et a fortiori des personnages nombreux. Parasite est éclairé par le directeur de la photo Kyung-pyo Hong, qui travaille pour la troisième fois avec Bong-joon Ho après Mother et Le transperceneige.

Bong Joon Ho a déclaré avoir volontairement brouillé les pistes entre les bons et les méchants. Même les riches ne sont pas les ennemis typiquement rapaces, arrogants et avares qu’on voit habituellement. Il précise : « J’ai essayé d’être sympathique avec chacun. J’ai essayé de m’identifier à chacun des personnages, jusqu’à un certain degré, tout en gardant une certaine distance ».  Il s’agit du premier film coréen à obtenir une Palme d’or à Cannes.

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