MAPS TO THE STARS

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Maps to the stars est la dernière bombe que le cinéaste terroriste David Cronenberg envoie à la face de la société américaine. L’action se situe à Hollywood où les thérapeutes, les coachs, les acteurs, les enfants stars et les gens de télévision partagent les piscines, les drogues et les dépressions. Une galeries de narcisses que le cinéaste étrille avec comme fond crépusculaire Los Angeles, la nouvelle Sodome.

Le film a été présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2014, où Julianne Moore a obtenu le prix d’interprétation féminine. Robert Pattinson, Carrie Fisher dans son propre rôle et John Cusak sont de l’aventure. Vivez donc l’ultime névrose, celle du showbiz hollywoodien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAGNOLIA DE PAUL THOMAS ANDERSON (1999) (Un film exposant au travers une multiplicité de destins et dans une logique de hasards et coïncidences l'état de solitude collective de l'homme (et de la femme) américains. Traumatismes, souffrances, amours difficiles, indifférence et rédemption sont au coeur de cette oeuvre inspirée, parfois mystique, qui ausculte avec une belle empathie la condition humaine.) ou encore SUNSET BOULEVARD DE BILLY WILDER (1950) (Le crépuscule d'une star de cinéma qui glisse vers la folie dans une orgueilleuse solitude, loin de sa gloire passée. Un extraordinaire mélodrame qui relate l'âge d'or d'Hollywood, sa noblesse et sa culture dérisoire de la notoriété et du pouvoir.).

David Cronenberg retrouve Robert Pattinson deux ans après Cosmopolis. L’ironie de la chose c’est que dans le précédent film l’acteur jouait un milliardaire bloqué dans sa limousine et que dans celui-ci il incarne un chauffeur de limousine. Tout est dans la limousine comme lieu d’enflure mégalomaniaque et symbole d’une société du spectacle devenue psychotique.

Le cinéaste Canadien a tourné comme souvent dans sa bonne ville de Toronto mais a concédé quelques jours à Los Angeles, la ville du péché. Il voulait initialement Viggo Mortensen dans le rôle principal, un acteur avec qui il avait travaillé avec bonheur pour A history of violence (2005) et A dangerous Method (2011). Mais pour des raisons de planning il dut se rabattre sur John Cusack et qui aurait l’outrecuidance de s’en plaindre ? 50 ans de carrière et plus de vingt longs métrages n’ont pas entamé la précision maniaque de ce cinéaste, véritable médecin légiste de la décadence nord-américaine. Il est au cinéma ce que Bret Easton Ellis est à la littérature : un véritable Cassandre.

Les riches Californiens répliquants du show bizness ou du capitalisme junkie, bronzés et les dents saines sont les nouveaux avatars de ce qu’il observe depuis toujours chez l’homo americanus : les individus doubles possédés par leur part d’ombre. On l’avait vu dans Crash et son masochisme automobile, dans A history of violence où l’honnête homme s’ignorait en monstre, dans Existenz aussi où l’individu jouait en virtuel, sa propre vie. Cronenberg c’est l’american way of death.

Maps to the Stars reprend là où s’était terminé Cosmopolis. La société, son absurdité, sa consommation, sa chute vertigineuse dans l’auto-saturation reprennent vie dans une œuvre malade à la densité narrative évidente et à l’opacité visuelle oppressante. Cronenberg ...

-- Pour les plus pressés, prière de se téléporter directement au dernier paragraphe -- Dire que j'étais impatiente de voir ce film relève de l'euphémisme. Dire que je fus désappointée lorsque je constatais lors de sa sortie en salle qu'il ne ferait l'objet que de deux ...

Au fil de sa carrière, Cronemberg semble aiguiser le tranchant de son cinéma par un traitement de plus en plus clinique. Aux excès insolites d’un Crash ou Faux semblants, aux saillies violentes des deux films avec Mortensen succède la période Pattison. Acérée comme du ...