MA VIE DE COURGETTE

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Petit message tout d’abord : le film d’animation qui va suivre n’a rien à voir avec « Top chef », « Master chef » et consorts, programmes fétiches de Tatie Clara qui essaye depuis des lustres de passer les castings pour y caser sa recette de lasagnes aux Ferrero Rochers… Non, Ma vie de courgette est une histoire qui a peu de choses à voir avec la cuisine, si ce n’est celle des sentiments. 

C’est l’histoire d’un petit garçon, placé dans un orphelinat à la suite de la mort de sa maman, disparition dont il se sent coupable. Au contact des autres enfants et d’un policier qui le prend sous son aile, Courgette va s’éveiller à la vie et retrouver des raisons d’espérer…

Le film est un improbable enchantement : poétique, drôle, émouvant, rude aussi… Il est né de l’imagination du réalisateur suisse Claude Barras et de la scénariste française Céline Sciamma elle-même cinéaste remarquée grâce à Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK (Comment faire de la mort un spectacle enfantin de divertissement ? Claude Barras comme Tim Burton y parviennent avec force et douceur...) ou encore L'AIGLE ET L'ENFANT (La perte d'une mère peut être une douleur insurmontable pour un enfant, surtout quand il se sent responsable du drame... Un animal ou des amis peuvent alors l'aider à retrouver le goût de vivre...).

Traiter du deuil et de la culpabilité à travers un film d’animation relevait du pari fou… A sa sortie en salles pourtant, l’œuvre de Claude Barras a reçu un très bel accueil public, précédé d’une formidable critique. Mieux, « Ma vie de courgette » a vu son parcours en festival récompensé de plusieurs prix prestigieux : le Cristal du long métrage à Annecy, le Valois de Diamant à Angoulême, le titre de meilleur film européen à Saint Sébastien, sans parler des nominations aux Golden Globes , aux Oscars et aux Césars…

Autre écueil magnifiquement franchi : le choix de proposer une animation non pas basée sur le numérique mais sur le procédé image par image. Certes, un peu de 3D a été rajoutée, notamment pour figurer les yeux de Courgette et ses amis, mais l’essentiel du film a été fabriqué artisanalement… Claude Barras n’avait jusque-là réalisé que des courts métrages mais en choisissant d’adapter à l’écran le roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris, il a placé très haut et à raison la barre de ses ambitions.   

Son modèle revendiqué ? Tim Burton… Le prince américain du gothique a régulièrement fait appel à la technique du stop motion pour mener à bien ses projets animés. Les noces funèbres en 2005, inspiré de la légende de « La mariée morte », comptait les mésaventures d’un jeune homme amoureux se retrouvant malgré lui uni au cadavre d’une jeune fille et entraîné dans le monde des morts… On est bien loin vous en conviendrez des thèmes classiques du cinéma d’animation mais les choix esthétiques de Burton, le soin apporté à la lumière, aux dialogues, (à la fois désespérés et irrésistibles), font de cet essai un coup de maître. Le cinéaste récidive d’ailleurs en 2012 avec le concours inattendu de Disney pour Frankenweenie, version canine du mythe de Frankenstein, avec en vedette le chien mort du petit Victor, lequel apprenti savant va ramener l’animal à la vie… On peut bien entendu ajouter à cette liste morbidonnante le film L’étrange Noel de monsieur Jack, sorti en 1993, scénarisé et produit par Tim Burton…

Courgette Camille Simon Ahmed Alice Jujube Béatrice Qui n'aiment pas les flics... sauf Raymond L'abandon La perte Le deuil La différence L'enfance L'amitié La solidarité L'espoir Le bonheur L'amour La « vraie » famille La résilience " Sauf si tu l'abandonnes. ...

A mesure que se déploie une animation d’auteur, celle-ci investit des champs nouveaux : l’étude de mœurs pour adulte avec Anomalisa, la philosophie contemplative dans la Tortue Rouge, l’étude esthétique avec Tout en haut du monde… Autant de preuves que ce genre ne ...

L'abandon de l'enfance, l'isolement, la négligence, sa maltraitance, la première scène de Ma Vie de Courgette n'a pas besoin de mots pour les porter. Il suffit d'une mansarde vide au mur nu et blanc, tapissé de dessins aux traits incertains, du ramassage de cannettes de bières ...