LES POUPÉES RUSSES

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5 ans après le carton de L’Auberge Espagnol, Cédric Klapisch décide de ne pas s’arrêter là sur les aventures de Xavier, son personnage véhicule d’une génération entière. Car, en effet, le terme « générationnel » revient souvent lorsque l’on parle du réalisateur de Chacun cherche son chat. Il suffit de taper le terme « film générationnel » sur un moteur de recherche pour voir à quel point il est lié au cinéaste.

Ici, Xavier a atteint la trentaine et a enfin décidé de ce qu’il voulait faire de sa vie : écrivain. Or, faire un choix, c’est aussi dire au revoir à l’esprit libertaire de l’époque de sa colocation barcelonaise et faire face à certaines responsabilités. Mais afin de ne pas trop en avoir sur le dos, seulement professionnelles, Xavier ne fait pas de choix amoureux et papillonne, au risque de se griller les ailes.

Comparé à Antoine Doinel, le héros de François Truffaut, par Klapisch lui-même, Xavier est devenu une représentation de la fameuse génération X à la fois paumée sur le marché professionnel mais profondément nomade, aventureuse, cynique et adepte de la contre-culture comme le montre Xavier, bien décidé à ne pas se conformer comme ses ainés. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AUBERGE ESPAGNOL DE CÉDRIC KLAPISCH (Car c'est le premier volet de la trilogie) ou encore CASSE-TÊTE CHINOIS DE CÉDRIC KLAPISCH (Car il vient clôturer la trilogie).

Comparer Xavier, le héros de la trilogie initiée par l’Auberge Espagnole, à Antoine Doinel ne paraît vraiment improbable. Comme Antoine que l’on voit grandir au fur et à mesure de la filmographie de  François Truffaut, des 400 coups à L’Amour en Fuite en passant par Baisers Volés, Xavier vieillit aussi un peu à chaque film, représentant la fameuse Génération X à plusieurs stades de sa vie. D’ailleurs, Les Poupées Russes reprend un peu le système de l’Amour en Fuite. Comme dans le film de 1979, le héros écrit un livre autobiographique qui est en train de prendre vie à l’écran. Le narrateur est ainsi le héros de sa propre histoire, obligeant le spectateur à n’avoir que son point de vue sur sa propre vie.

Mais sa vie, Cédric Klapisch essaye de la rendre la plus juste possible. Juste au sens générationnel et universel. Car le Xavier des Poupées Russes, c’est un petit peu tous les trentenaires des années 2000, tout comme le Xavier de Casse-tête chinois est le quadra des années 2010. Il s’agit d’un homme né dans les années 70, ou un peu autour, qui souhaite fuir le conformisme de ses parents, les baby-boomers. Il veut s’affranchir des codes. Ce l’on voit concrètement dans le film quand le personnage de Xavier se moque des clichés disséminés dans la série, style feuilleton de l’été, qu’il écrit de façon alimentaire, à défaut d’un boulot qui lui plaise et qui paye. En même temps, il est lui-même client de ces préconçus de l’amour quand il embrasse finalement Wendy sur les canaux de Saint-Pétersbourg, à défaut de Venise.

Mais Les Poupées Russes portraitise également les défauts de cette génération perdue. Perdue dans le sens des repères mais en quête de perfection. Cette recherche est symbolisée dans la récurrence à l’écran de la Rue Parfaite, à savoir la rue Rossi située à Saint-Pétersbourg et dont les dimensions parfaitement proportionnées en font un modèle de classicisme. Car si Xavier rejette, à-priori, le modèle de ses parents, il a des envies d’absolu, finalement classique, comme le Grand Amour ou la Grande Vie et craint juste de passer à côté. Il refuse donc de faire des choix, comme le montre son accumulations d’aventures sans lendemain. Et la grande qualité de l’œuvre de Klapisch est de savoir faire passer ces réflexions qui taraudent une génération entière sous la forme de l’humour et de montrer aux personnes concernées, au cas où elles seraient inquiètes, qu’il s’agit bien là de la norme. 

Cédric Klapisch possède un vrai talent pour capter l'air du temps et saisir l'essence d'une génération et d'un milieu social. A l'occasion de la sortie DVD de "Casse-tête chinois", je viens de revoir "Les poupées russes", et je dois dire que j'ai été charmé, davantage ...

Le film démarre, premier plan. Toute la joyeuse coloc de Barcelone sur un trottoir de Saint-Pétersbourg. Argh ! Ce sera donc un copié collé de l'auberge espagnole, délocalisée en Russie ? Je suis sur le point de renoncer à peine le film lancé mais je résiste à cette ...

Près de quatre ans après "L'auberge espagnole", nous retrouvons le jeune Xavier qui approche dangereusement de la trentaine et dont la vie est toujours aussi bordélique, d'un point de vue aussi bien professionnel que sentimental, courant après les jobs ingrats et les aventures ...