LES CHOSES DE LA VIE (VERSION RESTAURÉE)

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Les Choses de la vie marque un tournant dans la carrière de Claude Sautet. En 1969, le réalisateur a trois films à son actif dont, le premier, une comédie qu’il a finalement reniée… Sa carrière de cinéaste patine et il travaille surtout comme scénariste. En lisant l’adaptation que Jean-Loup Dabadie a tirée d’un roman de Paul Guimard, Sautet va avoir envie de mettre en scène à nouveau. Un nouveau départ et toute une série de succès à venir.

Avec cette histoire d’un architecte déchiré entre son épouse et sa maîtresse qui hésite à changer de vie, Sautet aborde la thématique du couple. Le sujet le passionne et il le traitera ensuite à plusieurs autres reprises, dans César et Rosalie, par exemple, ou Une histoire simple.

Initialement les producteurs voulaient confier les rôles principaux à Yves Montand et Annie Girardot, les interprètes de Vivre pour vivre de Claude Lelouch. Le cinéaste a d’autres idées : « Je ne voyais qu’un seul acteur qui puisse rester dans le coma allongé sur l’herbe, avec une voix : Piccoli ». Pour sa femme, il a prévu Léa Massari. Reste le rôle d’Hélène. Jacques Deray lui suggère Romy Schneider qu’il vient de diriger dans La Piscine. Sautet oubliera vite l’image de Sissi qu’il avait en tête et dirigera la comédienne dans quatre autres films après Les Choses de la vie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INTERSECTION (Remake américain des Choses de la vie avec Richard Gere et Sharon Stone) ou encore MAX ET LES FERRAILLEURS (Une autre réalisation de Claude Sautet qui réunit Michel Piccoli et Romy Schneider).

Les Choses de la vie raconte une histoire toute simple en apparence. La force du film tient pour beaucoup dans la construction brillante de son récit alternant moments du passé et instants présents et dans l’écriture des personnages que Claude Sautet a travaillé minutieusement et étroitement avec Jean-Loup Dabadie. Lors d’une avant-première, un journaliste avait cru utile d’expliquer au réalisateur que si son personnage avait braqué dans l’autre sens, il aurait évité l’accident. La réponse de Sautet a été cinglante l « Je n’ai pas fait un film sur la prévention routière, pauvre con. Je ne m’occupe pas du code de la route, je m’occupe d’un personnage qui essaie de mourir, et qui essaie d’accepter la mort. Imbécile ! »

La séquence de l’accident a nécessité une bonne dizaine de jours de tournage. Au bord d’un tronçon de route construit exprès par les Ponts et Chaussées du côté de Thoiry en région parisienne, le cinéaste a fait placer de faux pommiers. L’accident est filmé par trois caméras sous des angles différents. La séquence a été coordonnée par le cascadeur Gérard Streiff qui avait fait ses débuts en doublant Jean Marais dans les cascades aériennes de Fantômas avant de participer à La Grande vadrouille, entre autres. Streiff ne remplace Michel Piccoli que dans les plans les plus dangereux. Il a d’ailleurs confié que la plus belle cascade de sa carrière a été cette éjection de l’Alfa Romeo Giuletta Sprint !

Les Choses de la vie est la première bande originale de Philippe Sarde, alors tout jeune compositeur, qui travaillera ensuite régulièrement avec Sautet mais aussi avec Georges Lautner, Bertrand Tavernier ou André Téchiné. Dès cette première composition pour l’écran, Sarde dispose d’un orchestre symphonique de 70 musiciens. Claude Sautet n’a pas voulu intégrer au film la fameuse chanson d’Hélène qui a été enregistrée en une seule prise par Romy Schneider et Michel Piccoli à partir du thème du film sur des paroles de Jean-Loup Dabadie. Le metteur en scène, qui avait été critique musical, refusait de mettre des chansons dans ses films par refus de sentimentalisme.

En adaptant le roman de Paul Guimard, Les Choses de la Vie, Claude Sautet signe l'une de ses œuvres 8majeures, abordant la vie d'un Homme peu de temps avant un accident, où les apparences peuvent paraître trompeuses. C'est avant tout un bouleversant et passionnant portrait ...

Un scénario d'une simplicité frappante et d'une construction atypique : succession de tranches de vie, d'épisodes isolés ou d'impressions relatées en flash-back entrecoupant la scène centrale de l'accident, qui ouvre le film. Le tout magnifié par le style épuré de Sautet ...

Il est amusant de constater à quel point un titre aussi programmatique puisse résumer toutes les audaces que contient le film, tout en annonçant un désir de coller à une banalité qui pourrait rebuter. Avec Les choses de la vie, Claude Sautet trouve son style et installe la ...