LES ANARCHISTES

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Né en 1980, Elie Wajeman avait signé un premier film avant Les anarchistes. Il s’agissait d’Alyah, avec Pio Marmaï, une chronique ténébreuse sur la nécessité, ou pas, d’appartenir à un clan, à une famille. Les anarchistes se présente comme une nouvelle variation sur le sujet. Ayant situé l’action dans le Paris de 1900, on y suit un jeune brigadier interprété par Tahar Rahim, choisi par sa hiérarchie pour infiltrer un groupe d’anarchistes.  Tout flic qu’il est, il finira par se sentir des affinités avec ces "voyous".

Le projet est né de sa passion pour les films d’infiltrés et spécialement pour Donnie Brasco (1997) où Johnny Depp se glissait dans l’univers mafieux d’Al Pacino. Le jeune réalisateur cite aussi Traitre sur commande  de Martin Ritt (1970) où Richard Harris infiltrait un commando de mineurs irlandais dirigé par Sean Connery. L’action se déroulait à la fin du XIXe siècle et c’est aussi l’époque choisie par Elie Wajeman. 

Au générique, quelques uns des acteurs et actrices les plus prometteurs du moment. Tahar Rahim, Adèle Exarchopoulos, mais aussi Guillaume Gouix, et Swann Arlaud, nommé aux César 2016 pour Ni le ciel ni la terre, tourné en même temps que Les Anarchistes. "A travers les portraits d’anarchistes du XIXe a expliqué Elie Wajeman, je voulais surtout faire ceux de grands acteurs de ma génération."

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DONNIE BRASCO (1997) (Mark Newell met en scène l'infiltration d'une mafia par un flic qui prend tout les risques.) ou encore TRAITRE SUR COMMANDE (1971) (Une histoire assez semblable, située à la même époque, ou un policier infiltre une communauté de mineurs irlandais afin de les faire chuter.).

Le film que vous venez de voir marie différents genres cinématographiques avec un certain bonheur. C’est à la fois un film d'époque, un thriller et une romance, que Elie Wajeman transcende par une mise en scène habile et dominée. L’utilisation des plans serrés sur les visages, caméra sur l’épaule, ou le travail de la lumière de David Chizallet dans les scènes crépusculaires, peuvent rappeler, toute proportion gardée, le travail de James Gray, qui est un de ses modèles.

Film d’époque, Les anarchistes n’est pas pour autant un film daté. Le langage utilisé, plutôt contemporain, nous rend ces personnages familiers. "Je me suis autorisé certaines libertés reconnaît le réalisateur, mais sans jamais avoir voulu faire du parler "caillera" à tout prix. J’ai fait très attention, je devais être juste".

Mais c’est le travail sur la musique qui finit par faire des Anarchistes un film vibrant et moderne. Là aussi les genres s’y croisent, du bal popu à la pièce néoclassique en passant par la pop, voire le reggae. Elie Wajeman décrit sa démarche comme "affective" car ces personnages du XIXe siècle dit-il ressemblent surtout à des gens qui l’entourent et dont il peut saisir la mélancolie aujourd’hui. Pour mémoire, le procédé avait déjà fait ses preuves chez Bertrand Bonello dans L’Apollonide et chez Sofia Coppola dans Marie-Antoinette.

Les anarchistes Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent La plupart fils de rien ou bien fils de si peu Qu'on ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux Les anarchistes Ils sont morts cent dix fois Pour que dalle et pourquoi ? Avec l'amour au poing « Leo Ferré » Comme ...

Tahar Rahim, jeune policier solitaire, va devoir, à la manière d'un DiCaprio dans les Infiltrés, infiltrer, justement, un réseau d'anarchistes, dont fait partie Adèle Exarchopoulos, dont il va tomber amoureux. Le reste de l'intrigue, on la connait: va-t-il retourner sa veste? Le ...

Encore un film dont la carrière a sans doute été plombée par sa date de sortie. C'est à mon avis plutôt dommage (je suis assez surprise par un jugement dans l'ensemble défavorable sur ce film). La reconstitution est crédible. Le film ne cherche pas à se poser en oeuvre ...