LE TEMPS DE L'AVENTURE

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Le Temps de l’aventure est à la fois une histoire d’amour et une course contre la montre. Comme dans Brève rencontre, de David Lean, il y est question d’un coup de foudre, de gares, de moments de bonheur volés et de trains qui n’attendent pas. Elle est française et comédienne, il est anglais, prof de littérature, et sensiblement plus âgé qu’elle. Il suffit d’un regard dans un Calais-Paris et c’est la naissance d’une passion.Emmanuelle Devos incarne cette jeune femme prête à faire basculer son existence face à l’acteur irlandais Gabriel Byrne, vu dans Miller’s Crossing des frères Coen comme dans la série En analyse.

Jérôme Bonnell, le réalisateur, avait déjà dirigé Emmanuelle Devos dans J’attends quelqu’un et il a écrit ce film en pensant précisément à l’actrice qui a pris ce rôle sur mesure comme un très beau cadeau. "On y retrouve tout ce que je pense représenter au cinéma, explique-t-elle : la mélancolie, le côté loufoque, la sensibilité. Quand j'ai vu le film en projection, j'ai pleuré pendant deux jours... de reconnaissance".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BREVE RENCONTRE (Une histoire d'amour à la suite d'une rencontre dans une gare.) ou encore J'ATTENDS QUELQU'UN (Une réalisation de Jérôme Bonnell également interprétée par Emmanuelle Devos).

Emmanuelle Devos est omniprésente dans Le Temps de l’aventure et son interprétation réserve de véritable moments de bravoure, comme la scène de l’audition. Cette scène a été tournée en plan-séquence le premier jour des prises de vues. Elle est donc filmée en continu et dure pas moins de six minutes sans coupe. Une belle prouesse pour la comédienne d’autant que le metteur en scène a choisi de garder la première prise !

Si impressionnante que soit son interprétation, l’actrice n’en était pas moins prise d’un trac tenace et elle a été très troublée de jouer le coup de foudre, le désir violent. Elle raconte que lorsqu’elle rejoint le personnage interprété par Gabriel Byrne, pour la première fois dans sa chambre, son coeur battait si fort que l’ingénieur du son l’entendait dans le micro.

En fait, le film n’entend pas raconter une histoire d’adultère classique reposant sur le mensonge et la culpabilité, mais accompagner des personnages amenés à surmonter leur timidité, à faire preuve de courage. Comme le rappelle Jérôme Bonnell : "Tout le monde n’est pas capable de se jeter sur un inconnu." C’est là que se joue le suspense, plus que dans la situation elle-même. La vraie transgression, c’est d’oser se retrouver dans la chambre d’un inconnu et non de mentir à son compagnon.

Concernant les influences, le réalisateur Jérôme Bonnell déclare qu’il s’est servi de films d’Hitchcock pour construire le suspense de cette histoire qui se déroule sur une journée. Il a notamment revu L’Ombre d’un doute ou Le Grand alibi. Il avoue qu’il a revu aussi des Walt Disney et plus particulièrement Alice au pays des merveilles et Pinocchio, parce qu’ils sont tous deux des parcours initiatiques. "Il y a quelque chose de cet ordre dans mon film, le côté on avance on ouvre des portes, le désir, la transgression. Et Pinocchio est un film rempli d'horloges, comme le mien."

Enfin, dans cette histoire où le téléphone joue un rôle si important, la voix de la mère du personnage d’Emmanuelle Devos que l’on entend au bout du fil est celle de la comédienne  Françoise Lebrun, l’interprète de Veronika dans La Maman et la putain de Jean Eustache.