LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS

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Pour Le promeneur du champs de mars, le réalisateur Robert Guédiguian abandonne un temps le sud de la France et ses habitants pour se pencher sur la vie de l’ancien Président de la République François Mitterrand. Mais au lieu donner dans le « biopic » boursouflé de bons sentiments, Guédiguian signe un film mettant la pédale douce sur le côté épique inhérent à la destinée de tout chef d’Etat, pour se concentrer sur le moment où la flamme du pouvoir (et de la vie) vacille juste avant de s’éteindre.

C’est Michel Bouquet qui donne corps au dirigeant en fin de règne, et qui du même coup incarne peut-être là le rôle de sa vie. Cela dit, là où il aurait été aisé de tomber dans l’imitation flamboyante qu’un La Mome n’est pas parvenu à éviter, l’interprétation de Michel Bouquet est, elle, tellement subtile qu’elle évoque au contraire avec beaucoup de justesse et de retenue le président socialiste sans jamais le singer.

Face à lui, c’est Jalil Lespert qui campe le jeune journaliste ambitieux et sous le charme. Jalil Lespert qui, rôle après rôle, de Ressources humaines de Laurent Cantet à VIRGIL de Mabrouk el Mechri (pour ne citer que ceux-là), n’en finit pas de s’imposer comme un acteur incontournable du cinéma français.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver W. ou encore LE PETIT LIEUTENANT .

Le promeneur du champs de mars est l’adaptation du livre Le Dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou, journaliste de gauche dans les années 80, fondateur du magazine mensuel "Globe", et passé depuis dans le giron du Président Sarkozy, notamment à l’occasion de l’élection présidentielle de 2007. Georges-Marc Benamou a publié deux autres ouvrages concernant le président Mitterrand : "Mémoires interrompus" en 1996 et "Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez" en 2001, abordant entre autre la position de Mitterrand vis-à-vis du régime de Vichy.

Toujours concernant le président Mitterrand, il existe d’autres films où il est question de lui, de près ou de loin, et de manière plus ou moins détournée. Nous retiendrons Le bon plaisir de Francis Girod, où il est question d’un président tentant de cacher sa maîtresse et l’enfant né de cette union ; le téléfilm de Tonie Marchall Tontaine et tonton où Emmanuelle Devos incarne une véritable groupie du Président ; ou encore Operation Corned-beef de Jean-Marie Poiré où apparaît sa silhouette, doublée pour l’occasion par l’imitateur Didier Gustin.

Pour écrire le scénario du Promeneur, Robert Guédiguian a travaillé avec le scénariste Gilles Taurand, collaborateur régulier d’André Téchiné, sur Les roseaux sauvages, Hotel des Amériques ou encore Alice et martin. Taurand et Guédiguian ont retravaillé ensemble ensuite sur L’armée du crime.