LE DÉTECTIVE

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Réalisé en 1968, Le Détective est l’un des plus beaux films noirs de la période, qui raconte l’aventure d’un flic de New York qui en a vu des vertes et des pas mûres. Mais ce n’est rien à côté de ce qui l’attend… L’espace du film, il envoie de bonne foi un innocent à la chaise électrique, il rompt avec sa femme et perd ses illusions quant à l’intégrité des siens.

Autant dire que le film répond parfaitement à ce que l’on attend de lui, à savoir dresser un inventaire des tares de son époque. Nous sommes en 1968, mais l’ère Kennedy, réformatrice sinon libératrice, n’a pas balayé, loin de là, toutes les crispations d’une société américaine étriquée, aussi raciste qu’homophobe.

Car justement la façon dont le film parle de l’homosexualité est à cet égard assez neuve. La question est abordée de manière frontale. Même s’il n’est pas certain que les auteurs du film soient vraiment gay friendly, ils condamnent clairement l’ostracisme qui frappe ceux qui n'entrent pas dans le moule de supposées bonnes mœurs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND SOMMEIL (L'enquêteur devient la cible de ceux qu'il pourchasse) ou encore DÉTECTIVE PRIVÉ (Un autre film noir des années 60 mettant en lumière les turpitudes de la société).

La grande période du film noir américain est sans conteste celle qui couvre les années 40 et 50, quand Lang, Siodmak ou Huston signent leurs plus beaux films et apportent un supplément d’âme, même si elle est sombre, à la description du monde qui les entoure. Puis le genre a peu à peu laissé la place à des polars plus remuants, qui eux-mêmes ont débouché sur des films d’action pure. Mais le genre noir a survécu. Les remuantes années 60 se sont jetées dans la brèche pour contester un monde qui était en train de basculer. Fleischer, Penn ou Lumet ont donc pris le relais, souvent avec beaucoup de savoir-faire. Notre Détective fait partie de la vague, il en est même l’un des fleurons.

Au centre du film, Frank Sinatra. On savait que le natif d’Hoboken était l’un des plus grands chanteurs du XXe siècle et qu’il méritait amplement qu’on l’appelle The voice. On peut d’ailleurs l’entendre, d’une façon ou d’une autre, dans plus de trois cents films… Mais notre homme était également metteur en scène, même s’il n’a signé qu’un seul film, L’Ile des braves. Et bien sûr comédien. Il a débuté dans des comédies musicales, Escale à Hollywood ou Un jour à New York, mais pour déborder rapidement sur d’autres genres. De Tant qu’il y aura des hommes à Comme un torrent, en passant par L’Homme au bras d’or, il compte nombre de grands films à son palmarès.

Derrière la caméra ce devait être Mark Robson. Mais Sinatra s’était un peu embrouillé avec lui pendant le tournage de L’Express du Colonel Von Ryan, et il l’a fait remplacer. C’était en ce temps-là un privilège dont abusaient les stars. Mais nous n’avons pas perdu au change, Gordon Douglas n’étant pas un débutant. Ce prolifique, et très inégal, cinéaste a signé plus de soixante films entre le milieu des années 30 et celui des années 70. Mais on se souvient volontiers des trois films policiers tournés à la suite avec Sinatra, Tony Rome est dangereux et La Femme en ciment encadrant chronologiquement Le Détective.

Le Détective (The Detective) est un très bon film policier américain réalisé par Gordon Douglas, écrit par Abby Mann, d'après le roman de Roderick Thorp sur une musique composée par Jerry Goldsmith qui met en scéne un excellent Frank Sinatra qui joue le Detective Joe ...

Gordon Douglas signe un de ces polars des années 60, réaliste, sombre, trouble et très injustement méconnu, c'est une réussite qui échappe au produit de série. Le film appartient à la tradition du genre, le style noir mais rhabillé selon les critères des sixties, avec ...

« Le détective » film policier crépusculaire clôt de belle manière le cycle des Tony Rome tournés par le duo. Le scénariste Abby Mann adapte un roman de Roderick Thorp (dont le roman Nothings lasts forever inspirera la saga « The hard » avec Bruce Willis) qui tourne complètement ...