IP MAN : KUNG FU MASTER

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Les moines de Shaolin n’ont qu’à bien se tenir. Alors qu’ils ont assuré au cinéma de kung fu une riche source d’inspiration, Ip Man est en train de leur voler la vedette. On ne compte plus les films consacrés à ce grand maître chinois des arts martiaux né en 1893 et mort en 1972, qui forma Bruce Lee dans les années 1950.

Ip Man : Kung Fu master se situe à Foshan, une ville du sud de la Chine au moment de l’occupation japonaise. Spécialiste du wing chun, Ip Man gagnait alors sa vie comme officier de police. Le scénario en fait surtout un justicier qui affronte à mains nues des gangs armés de haches, se bat contre la corruption et résiste aux exactions des occupants japonais. Le réalisateur Liming Li qualifie d’ailleurs son film de patriotique.

Après Tony Leung et Donnie Yen, le comédien Dennis To incarne Ip Man pour la troisième fois. L’acteur s’est pourtant interrogé quand il a reçu le script de Ip Man : Kung Fu master. Il a finalement accepté le rôle, persuadé que cette fois il allait non seulement faire profiter son personnage d’un « niveau en wing chun encore plus élevé mais aussi d’une interprétation tout aussi approfondie.»

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IP MAN : LE COMBAT FINAL (Une autre réalisation mettant en scène le fameux maître des arts martiaux, Ip Man) ou encore IP MAN (Dans cette production de 2008, c'est Donnie Yen qui incarne Ip Man tandis que Dennis To tient un rôle secondaire).

Selon Ip Chun, le fils d’Ip Man, Dennis To (ou Yu-Hang To) serait l’interprète le plus proche du modèle. Ip Chun, qui a d’ailleurs participé à une scène de combat avec le comédien dans Ip Man : la légende est née (2010), avait été son maitre avant même qu’il ne se lance dans le cinéma. Natif de Hong Kong, Dennis To a en effet mené une carrière de sportif de haut niveau qui lui a valu de multiples récompenses. En 1999, âgé de 18 ans, il devient  le plus jeune champion de Wushu en remportant une médaille d’or aux Championnats du monde. Il décrochera  plusieurs autres titres internationaux jusqu’en 2005. Sa première apparition au cinéma en 2008 se fait dans Ip Man (déjà) où il tient un rôle secondaire.

Devant la profusion de films plus ou moins hagiographiques consacrés à Ip (ou Yip) Man, on peut s’interroger sur la part de réalité historique dans ces productions.  Ip Man n’était pas un surhomme mais son aura offre aux scénaristes un fabuleux réservoir de fictions. Manifestement,  Ip Man : Kung Fu master n’est pas vraiment à cheval sur l’exactitude ou la précision biographique. L’épisode de la naissance du fils d’Ip Man en est un exemple  :« dans la vraie vie » du maitre, l’aîné de ses enfants est né en 1924 soit plusieurs années avant la période décrite dans le film….

Véritable légende en Chine, Ip Man inspire sans cesse de nouvelles réalisations. Si The Grandmaster de Wong Kar-wai a été retenu pour les Oscars en 2014, d’autres productions restent moins largement connues. C’est le cas de Ip Man and the Four Kings, sorti en 2019 en Chine, où le maître du wing chun est interprété par Michael Tong. De son côté, Kevin Cheng, qui interprétait le jeune Ip Man dans Ip Man : the Final Fight de Herman Yau, a repris le rôle dans une série TV chinoise d’une cinquantaine d’épisodes consacrée aux exploits du personnage.