IMPITOYABLE

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« C’était le sujet idéal pour le dernier des westerns » déclarait Clint Eastwood peu après la sortie d’Impitoyable. Une bonne façon de résumer l’ambition du scénario écrit par David Webb Peoples à travers des thèmes chers à l’acteur-réalisateur : le déchaînement tragique de la violence, le mécanisme fatal de la vengeance et le traumatisme du déni de justice.

Mais c’est également une véritable balade dans l’histoire du western à laquelle nous convie Eastwood : on y passe du romantisme de La Charge héroïque de John Ford aux démystifications du Gaucher d’Artur Penn, en passant par La Horde sauvage de Sam Peckinpah. Dans ce western ultime, le shérif et le hors-la-loi se comportent de la même façon outrancière et violente. Disparus les grands duels au soleil et à la loyale, ici et désormais on torture, on tire dans le dos et on exécute des gens sans défense. La violence est partout et détruit tout.

Impitoyable marque ainsi un véritable tournant dans l’histoire du western comme si ce dernier perdait définitivement toute trace d’innocence, de pittoresque et de mythologie. Comme dirait l’autre, c’est du brutal, un brutal qui décape l’Ouest américain une bonne fois pour toutes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’HOMME DES HAUTES PLAINES ou encore THE CHASER .

C’est en mars 1993 qu’Impitoyable reçut pas moins de 4 Oscar lors de la fameuse cérémonie hollywoodienne après avoir été nommé neuf fois : celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur montage et du meilleur acteur dans un second rôle pour Gene Hackman.

Une véritable et surprenante moisson pour un film sans concession et pour un western, genre pourtant tombé en désuétude ou presque en cette fin de siècle dernier. Un beau parcours pour ce film dédié à Sergio et à Don, c’est à dire concrètement à Sergio Leone et à Don Siegel, deux figures tutélaires du cinéma d’Eastwood, deux réalisateurs que le cinéaste admire profondément et qui furent pour lui de véritables formateurs. Il convient même de rappeler qu’à l’origine le scénario avait été développé pour Francis Ford Coppola. Une fois les droits rachetés, Clint Eastwood mit dix ans avant de pouvoir passer à la réalisation d’Impitoyable.
Revenant sur son film, Clint Eastwood déclarait, je le cite : « Le western est toujours un miroir. Aujourd’hui, notre société est devenue incroyablement permissive à l’égard de la violence. Impitoyable parle de cela et de l’effet de la violence sur celui qui l’exerce comme sur celui qui la subit. » Fin de citation. Et de fait, c’est le shérif qui dans le film se conduit de la pire des façons quand il n’hésite pas à torturer ses prisonniers.

Pour Eastwood, les choses sont claires : qui exerce la violence en est aussi profondément marqué que celui en est la victime. Et l’auteur des violences restera toujours hanté par un sentiment de culpabilité. Chez Eastwood, le moraliste n’est jamais très loin du cinéaste.

Unforgiven fait date dans l'Histoire du cinéma pour plusieurs raisons. Déjà sur le marché français, il a bénéficié de la PIRE TRADUCTION DE TITRE DE TOUS LES TEMPS. Non mais franchement, "Impitoyable", comment peut-on à ce point tromper le spectateur gaulois sur la marchandise ...

Un western-testament, au goût âcre, comme un nuage de poussière qui t'assèche la gorge. Il y a du John Ford dans ce film. Peut-être son plus Fordien. Et puis du Leone. Peut-être son plus Léonien. Ce que Clint a cru bon d'en prendre. Et puis beaucoup de lui. Comme s'il ...

La carte postale qui ouvre et ferme Impitoyable, accompagnée d’un texte résolument littéraire, résume admirablement la splendeur noire qu’il programme. Au sein d’une image d’un classicisme à l’épreuve du temps, s’impriment sur un crépuscule flamboyant un arbre, ...