HONEYLAND

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En Macédoine, dans un petit village reculé, Atidze prend soin de sa mère malade et produit du miel. Elle le fait en parfaite harmonie avec la nature et l’écosystème dans lequel elle travaille, en respectant les abeilles sauvages dont elle ne récupère que la moitié de la production.

Un jour, une famille nomade d’éleveurs s’installe non loin. Elle est musulmane et d’origine turque comme Atidze ; ça rapproche. Atidze leur apprend la production de miel raisonnée. Mais le père opte pour une production massive, avec des abeilles domestiquées.

L’engrenage du capitalisme se met en place, implacable. Ce qu’a inculqué Hatidze à son voisin va être perverti par l’appât du gain. On croirait une fable moderne du XXIe siècle, c’est un documentaire, époustouflant, impitoyable sur l’écologie mais pas que. À voir d’urgence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver POUR SAMA (POUR SAMA a remporté l'Oscar du meilleur documentaire, l'année où HONEYLAND a été nommé.) ou encore CANDYMAN (Quand on évoque les abeilles au cinéma, CANDYMAN est le plus emblématique des films.).

Honeyland, réalisé par deux Macédoniens Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov – qui avaient déjà collaboré sur le court-métrage Lake of Apples –, a marqué l’histoire des Oscars en 2020. Il a en effet été nommé dans la catégorie Meilleur film documentaire face à The Cave et Pour Sama notamment. Mais également dans la catégorie Meilleur film étranger face aux Misérables de Ladj Ly et évidemment Parasite de Bong Joon-ho. Il n’a gagné aucune des deux statuettes qu’il briguait mais l’exploit reste mémorable – aucun film avant lui n’avait réalisé ce doublé. Et il s’agit d’ailleurs de la première nomination d’un film macédonien depuis 1995.

Les circonstances de la naissance de Honeyland sont des plus singulières. Initialement, les deux réalisateurs avaient été chargés par l’état macédonien de mettre en boîte un court-métrage environnemental sur la rivière Bregalnitsa. Sur place, Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov font la connaissance d’une femme atypique, Atidze, en face de chez qui ils plantent la tente. Rapidement, ils décident de consacrer un documentaire à Atidze et la relation qu’elle entretien avec sa maman. Ils n’anticipent évidemment pas l’arrivée de la famille nomade qui change alors toute la configuration du propos du film qui non content d’être écolo, touche aussi aux dangers du capitalisme. Depuis la fin du tournage, et la mort de sa maman, Atidze a déménagé et vit plus près des infrastructures urbaines dans une maison où il y a l’eau et l’électricité. Une maison qui aurait été achetée, dit-on, par les cinéastes.

Le tournage de Honeyland a duré trois ans, à Bekirlijia – à 55 kilomètres de Skopje –, et 400 heures de rush ont été mises en boîte. L’équipe du film ne parlait pas la langue, un dialecte turc, avec laquelle conversent Aditze et ses voisins – ils ne se fiaient qu’à ce qu’ils pouvaient observer. Ce n’est qu’en salle de montage, lorsque les deux réalisateurs ont fait appel à un traducteur, qu’ils ont réalisé ce qui se jouait parfois dans leurs discussions. Ils avaient déjà réalisé un premier ours qui fonctionnait visuellement puis ont affiné la narration une fois qu’ils ont compris les dialogues. La postproduction de Honeyland a duré plus d’un an.

« L’histoire d’ Honeyland commence bien avant que les humains n’occupent cette région montagneuse de Macédoine du Nord, mais notre récit débute avec ses deux dernières habitantes : Hatidze et sa mère Nazife. Tout comme les abeilles ouvrières passent toute leur ...

Laissez-moi d’abord parler de moi. Pas que ce soit vraiment le sujet, quoique. Il y a en Nouvelle-Calédonie le festival Anûû-rû Aboro, dans une petite commune appelée Poindimié. Chaque année y sont diffusés gratuitement des documentaires de création. Si j’ai toujours ...

Il aura fallu 3 ans de tournage à Ljubomir Stefanov et Tamara Kotevska pour récolter le matériau nécessaire à l'élaboration de ce documentaire de 1h30, réalisé aux confins des Balkans, dans les montagnes isolées de Macédoine. Honeyland est en premier lieu le portrait ...