CRY BABY

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Les amours impossibles ont nourri la fiction d’aussi loin qu’on s’en souvienne. Shakespeare en a tiré sa pièce la plus populaire avec « Roméo et Juliette ». Et John Waters, son film le plus fun et accessible : l’endiablé Cry-Baby, avec Johnny Depp et Amy Locane ! 

Amérique des années 50 : Cry-Baby est le type le plus cool du lycée. Il fait partie des « frocs moulants », des blousons noirs au style impeccable qui conduisent des caisses d’enfer. Les « coincés » ne les aiment pas trop, parce que toutes les filles en pincent pour les « frocs » et leurs mœurs délétères. 

Y compris Alison, une « coincée » elle aussi. Cry-Baby et Alison tombent amoureux mais ça ne plaît pas à tout le monde. Débute une guerre sans merci sur fond de pento, de grosses cylindrées, de jupes plissées et de rock du bagne ! Du cinéma qui a la grosse classe.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GREASE (La comédie musicale créée sur scène en 1971 fut un des grands succès de Broadway. Le film avec John Travolta a rencontré la même ferveur et reconstitue avec humour la grande époque des blousons noirs.) ou encore OUTSIDERS (Pour ce film consacré aux bandes de jeunes des années 60, Francis Ford Coppola a réuni un casting de futures stars : Tom Cruise, Matt Dillon, Emilio Estevez, Patrick Swayze...).

Cry-Baby est le huitième long-métrage de John Waters, révélé par ses collaborations mythiques avec Divine, Mondo Trasho et Pink Flamingos. Par la suite, ce sont Polyester et Hairspray qui érigeront John Waters comme le réalisateur le plus trash d’Amérique, quoi qu’il y ait toujours un vrai cœur tendre derrière ses excès de mauvais goût. À l’époque de Cry-Baby, 1990, Johnny Depp lui est une star… de la télé ! Bien qu’ayant déjà joué pour le grand écran, notamment dans Les Griffes de la nuit et Platoon, il est très célèbre pour être depuis trois saisons le flic infiltré Tom Hanson de 21 Jump Street ! Son sex-appeal est au summum au moment où sort en salles le génial Cry-Baby. La même année, six mois plus tard, les spectateurs du monde entier se prennent Edward aux mains d’argent de Tim Burton de plein fouet, ce qui finit d’asseoir le statut de superstar de cinéma de Johnny Depp. 

C’est d’ailleurs parce que Johnny Depp était un aimant à jeunes filles grâce à 21 Jump Street que John Waters l’a repéré. La légende dit que pour caster le personnage de Wade Walker alias Cry-Baby, il a acheté pour 30 dollars (de l’époque) de magazines pour ados ! L’acteur faisait la couverture de l’un d’entre eux et le réalisateur fut convaincu. Mais avant que Johnny Depp soit choisi, John Waters avait pensé à Robert Downey Jr., Tom Cruise (période Jour de Tonnerre) et même Jim Carrey ! Et pour information, Drew Barrymore avait été considérée pour le rôle d’Alison, avant que Amy Locane ne signe pour le film. 

Cry-Baby est le fruit du beau succès qu’a connu John Waters avec Hairspray, son précédent long-métrage (8,3 millions de dollars de recettes pour 2,7 millions de dollars de budget). Ainsi, le budget de Cry-Baby a pu s’élever jusqu’à 12 millions de dollars, les fonds affluant grâce à la bonne réputation de John Waters. Hélas, le succès n’a pas été complètement au rendez-vous et le film ne s’est pas remboursé à sa sortie. Mais comme son prédécesseur Hairspray, qui est devenu une comédie musicale à succès en 2002, Cry-Baby a lui aussi connu une version à Broadway – c’était en 2008. Mais si les représentations de Hairspray sont régulières depuis plus de 20 ans, le musical Cry-Baby a connu un sort plus contrasté, avec des critiques mitigées et seulement deux mois de représentations.

D'un ridicule consommé dans son exagération potache, Cry-Baby est moins une parodie grasse de Grease que le pastiche plus global d'une époque trop souvent idéalisée au cinéma, ces fameuses années cinquante où une jeunesse dorée se rebellait sans cause, balbutiait un rock ...

Pape d'un certain cinéma trash et underground, maître incontesté d'un pur mauvais goût assumé, John Waters met de l'eau dans son vin dans ce film un peu plus commercial, produit par un gros studio comme Universal. Ce n'est pas pour autant que le metteur en scène de "Pink ...

Indispensable pour se donner une crédibilité rock'n'roll. C'est bourré de clichés, c'est trash, kitsch, drôle, plein de balais dans le cul et de gros rebelles de la vie (rebelle mais pas trop quand même), ça balance sur la société américaine, du bon gros John Waters quoi. ...