CALIGULA (VERSION LONGUE)

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Est ce que des acteur aussi éminents que Malcolm Mc Dowell, Helen Mirren, John Gielguld ou Peter O’ Toole auraient pu se douter un jour qu’ils joueraient – à leur insu – dans un film pornographique ?

C’est pourtant ce qui leur est arrivé  en acceptant d’apparaître dans Caligula, péplum outré, fou, friqué, érotique et violent produit pour 22 millions de dollars (soit de 9 de plus que la Guerre des étoiles réalisé à la même époque) par Bob Guccione, richissime patron de la revue de cul Penthouse,  réalisé par Tinto Brass, le plus grand maestro du cinéma érotique italien, scénarisé par le célèbre romancier Gore Vidal et décoré par Danilo Donati resté célèbre pour ses collaborations avec Federico Fellini.

En racontant la vie de Caligula, empereur fou qui régna sur Rome dans un festival de despotisme et de débauche, Tinto Brass réalisait un des films les plus controversés et provocateurs de l’histoire du cinéma. 

D’autant plus que son producteur Bob Guccione, considérant que Caligula n’était pas assez hot, se permit - au détriment et à la fureur de Tinto Brass -  d’aller faire des re-shots  dans le studio, de nuit et dans le plus grand secret, de séquences hards additionnelles avec la complicité de quelques playmates de son célèbre magazine. Ce qui donna lieu à plusieurs versions plus ou moins chaudes du film, dont la plus complète est celle que nous vous proposons maintenant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES ORGIES SEXUELLES DE CLÉOPATRE (Un exemple amusant de cinéma d'exploitation des années 70 qui "dévoile" la vie intime de la célèbre reine d'Egypte.) ou encore LA TUNIQUE (Premier film tourné en CinémaScope (en 1953 par Henry Koster), ce classique du péplum historique fut l'un des premiers à montrer la folie de l'empereur Caligula.).

Né à Milan le 26 mars 1933, Tinto Brass  commence sa carrière en assistant plusieurs maîtres du cinéma italien comme Fellini ou Rosselini avant de passer lui même derrière la caméra au début des années 60 avec des films restés inédits dans les salles françaises comme la comédie satirique Il Disco Volante ou le western Yankee.  Et puis, tout comme son collègue Lucio Fulci qui avait tâté de tous les genres pendant une décennie avant de se trouver à l’aise dans l’horreur et le gore, Tinto Brass se révèle dans le cinéma érotique.

Après le succès/scandale de son Salon Kitty en 1976, un film qui lança la vogue des svastika porno (en gros des film de cul se passant pendant la période nazie), Tinto se spécialise à vie dans la fesse pelliculée en réalisant une douzaine d’oeuvres puissamment érotiques, frisant  certes des fois avec la pornographie, mais  dont le filmage totalement jovial, fétichiste et décomplexé, font de lui un vrai maître du cul cinématographique. Surtout avec son meilleur film, la Clef, où il offre à Stefania Sandrelli, actrice italienne très en vogue dans les années 60/70, le rôle d’une quadragénaire sexuellement libérée. Dans feu le magazine Starfix, Tinto Brass accorda au futur réalisateur Christophe Gans une interview dans laquelle il expliquait comment le spectateur pouvait ressentir son travail. Il disait : « Mes films, qui ne sont pas des films à message, ont besoin d’être bus. Et il est même nécessaire de s’en enivrer pour les comprendre ».

(NB : là je fais le mec bourré en disant "je crois bien que les ai compris Tinto !". )

Un budget immense pour autre chose qu’un naufrage : pour une catharsis. Aujourd’hui encore Caligula demeure controversé, raillé, déconsidéré. Pourtant ce film est l’une des meilleures représentations de la décadence que le cinéma ait engendré. Sa genèse commence ...

Les scandales que traîne ce film sulfureux ne doivent pas faire oublier l'aspect esthétique, avec des décors somptueux et gigantesques de Danilo Donati, le décorateur de Fellini, des milliers de costumes et figurants, de même que l'alibi culturel cautionné par l'écrivain ...

J’en suis encore à me frotter les yeux, en me demandant comment un truc pareil à pu passer toutes les barrières de la censure. Ce film à les qualités de ses défauts, ce qui est assez rare, force est de le constater. Péplum ? Pas vraiment, ou alors péplum grotesque. Erotique ...