BONE TOMAHAWK

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Deux brigands égorgent de sang froid des hommes endormis. Sans crier gare, les premières images de Bone Tomahawk montrent que le réalisateur ne craint pas de représenter la violence dans toute sa cruauté. Pourtant, rapidement, la tension redescend et le film va lorgner plus classiquement vers une intrigue qui rappelle celle de La Prisonnière du désert, le chef-d’oeuvre de John Ford : une poignée de personnages s’élance sur la piste d’Indiens qui ont enlevé la femme de l’un d’eux.

Qu’on ne s’y trompe pas, Bone Tomahawk n’est pas un western comme les autres. Et s’il a été récompensé aux festivals de Sitges et de Gérardmer, bien connus des amateurs de frissons, c’est parce que la dernière partie du film tourne au pur cauchemar dans le repaire d’une tribu anthropophage.

Kurt Russell, ici dans le rôle d’un shérif, a tourné ces aventures gore juste avant d’être dirigé par Quentin Tarantino dans Les huit salopards et le comédien affirme que le scénario de ce "western graphique", comme il le qualifie, est l’un des meilleurs qu’il ait lus depuis des années, "même si l’histoire est un peu bizarre" ajoute-t-il.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CANNIBAL HOLOCAUST (Une autre fiction qui met en scène la découverte d'anthropophages) ou encore LES HUIT SALOPARDS (Un western interprété par Kurt Russell peu après BONE TOMAHAWK).

Bone Tomahawk est la première réalisation de S. Craig Zahler, qui avait vendu pas moins d’une bonne vingtaine de scénarios à Hollywood sans qu’aucun d’entre eux ne soit tourné. Créateur multicartes, Zahler  a cependant plus d’une corde à son arc : il est dramaturge, a travaillé comme directeur de la photographie, mais il est aussi musicien et parolier d’un groupe de metal et auteur de polars ou encore romans de science-fiction.

Fan de westerns, il aime particulièrement La Horde Sauvage et Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah ou encore Il était une fois dans l'ouest de Sergio Leone. Pourtant quand il devait expliquer à ses producteurs potentiels quelles étaient ses références stylistiques, c’est John Cassavetes, Larry Clark, Wong Kar-wai et Takeshi Kitano qu’il citait…

Pour ce qui est de la représentation de la violence et notamment de la dernière partie du film, le réalisateur reconnaît qu’en la matière il aime montrer ce qu’on n’a jamais vu et surprendre le spectateur. Il assure pourtant qu’il n’aime pas la violence gratuite, celle qui ne vise qu’à choquer. Pour lui, la violence qui fait partie du monde des troglodytes devait être représentée pour aller jusqu’au bout de l’aventure des personnages. Il s’agissait de les confronter avec une menace extrême et terrifiante au terme de leur expédition. Cela dit, il reconnaît sans mal que son film ne s’adresse pas à tous les publics.

Lors du générique final, on peut lire que le film est dédié à la mémoire de Joseph Sonnier et Becky Balentine. Après avoir été mariés et formé une famille sans histoire pendant des années, l’un et l’autre ont été  assassinés à deux ans d’écart et se sont retrouvés au coeur de la chronique judiciaire américaine d’une façon troublante. Le couple s’était séparé et la femme a été tuée en 2010 par son second mari qui s’est lui-même suicidé après son crime. Quant à Joseph Sonnier il a été abattu sur commande d’un ancien petit ami de sa nouvelle compagne. Les enquêtes ont montré que les deux meurtres n’ont en fait aucun rapport entre eux. Joseph Sonnier et Becky Balentine étaient les parents du producteur du film, Dallas Sonnier.

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