À PLEIN TEMPS

en VOD

Julie (Laure Calamy) se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C’est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée au risque de sombrer… Tel est le synopsis de A plein temps, le second long métrage d’Eric Gravel. 

A l’origine du film et de son scénario, l’interrogation de l’auteur-réalisateur sur le rythmes de nos vies quotidiennes qui ont bien souvent l’allure de combats toujours renouvelés. Comme son héroïne, il habite la campagne et il a ainsi souhaité évoquer ce pari d’habiter loin de la capitale  pour une meilleure qualité. De son propre aveu, il s’est inspiré de ses voisins et des gens croisés dans la train chaque jour pour dresser le portrait de cette mère-courage. 

S’il na pas écrit le rôle pour une actrice en particulier, Eric Gravel confesse volontiers qu’une fois le scénario terminé,  le choix de Laure Calamy s’est imposé à lui de façon évidente : « Le côté pétillant qu’insuffle Laure à ses rôles, permettait d’équilibrer le personnage de Julie qui, tout en traversant une période difficile, laisse apparaître de la lumière à son personnage. » De fait, l’actrice incarne à la perfection cette femme confrontée à une avalanche de problèmes qu’elle doit impérativement  résoudre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DEUX JOURS, UNE NUIT (Comme celle de A PLEIN TEMPS, l'héroïne de ce film réalisé par Luc et Jean Pierre Dardenne joue une course contre la montre pour préserver son avenir et celui des siens.) ou encore LA LOI DU MARCHÉ (Stéphane Brizé, comme Eric Gravel, explore en profondeur les règles du jeu social au sein du monde du travail actuel.).

Eric Gravel, au moment de l ‘écriture du scénario s’est beaucoup documenté sur le métier qu’exerce son héroïne, celui de première femme de chambre dans un palace parisien. Soit une profession qui exige performance et perfectionnisme au quotidien. Il faut, raconte-t-il ainsi, « connaître beaucoup de choses, des gestes précis et des codes à respecter notamment. » Lors de la préparation du film, il a demandé à Laure Calamy de suivre, avec d’autres comédiennes, une formation auprès de femmes de chambre qui leur ont expliqué chaque geste à accomplir. Et le cinéaste d’ajouter : « C’est une vraie chorégraphie. Ces femmes ont la passion du travail bien fait. » 

Imaginant le pays plongé dans un grand mouvement social revendicatif, Eric Gravel s’est inspiré à la fois des grandes grèves parisiennes de 1995 où s’est créée une solidarité entre Parisiens et banlieusards, mais également du mouvement des Gilets jaunes lequel a précisément pris naissance alors que le cinéaste écrivait son scénario. Depuis Sens où il habite, il a pu observer les premières occupations de ronds points et intégrer à son histoire ce climat social singulier et explosif. 

Pour mieux accompagner son héroïne prise dans une sorte de mouvement perpétuel angoissant, Eric Gravel a choisi de confier la bande originale de son film à une artiste de la scène électro, Irène Drésel. Cette dernière n’est intervenue que le film entièrement terminé et même monté. Elle s’est donc retrouvée, selon l’expression du cinéaste, avec « un espace de travail vierge, sans une tonalité imposée. » Il en a résulté une continuité musicale en tension qui correspond parfaitement au propos général du film.

Du petit matin à tard le soir, Julie, l'héroïne de A plein temps, ne cesse de courir. C'est le prix à payer pour quelqu'un qui a choisi de vivre à la campagne, mère séparée avec enfants, et qui travaille à Paris. Le film frappe par son réalisme et son rythme haletant, ...

Depuis le temps que l’on dit et que l’on répète que le travail est l’un des plus beaux sujets qui soient, et que le cinéma, en particulier hollywoodien, évite de le traiter, c’est un bonheur de voir un réalisateur français construire avec "A Plein Temps" un pur thriller ...

Le portrait d’une mère courage dans l’enfer social du quotidien n’a en soi rien de révolutionnaire au cinéma : d’autres s’y sont déjà frottés, que ce soit chez les frères Dardenne ou plus récemment dans Ouistreham de Carrère, qui aborde lui aussi la cadence imposée ...