THE FACE OF LOVE

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Peu connu en France, et pour cause The Face of Love est le premier de ses deux films à arriver sur nos écrans, Arie Posin est un jeune réalisateur d’origine israélienne. Il n’est pas très célèbre non plus aux Etats-Unis alors c’est à force de persuasion et d’un bon script qu’il a réussi à convaincre trois grandes stars américaines de le rejoindre sur ce long métrage.

Avec un budget très limité de 4 millions de dollars, le jeune cinéaste est parvenu ainsi à convaincre Ed Harris, Annette Benning et Robin Williams de tourner pour lui en baissant très fortement leur salaire. Un tour de force aussi que de faire accepter, dans ces conditions, à Robin Williams de n’être qu’un second rôle. Et pourtant il a réussi.

Dans The Face of Love, Annette Bening tombe amoureuse du sosie de son défunt mari. Avec ce pitch évoquant Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock, Arie Posin tire un mélo envoutant, toujours au bord du trouble mais qui parvient surtout à éviter les tropismes du genre et ne tombe jamais dans les clichés larmoyants sans passer outre les émotions. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUEURS FROIDES D'ALFRED HITCHCOCK (Les deux films partagent un scénario assez similaire et The Face of Love y fait régulièrement référence.) ou encore SOUS LE SABLE DE FRANÇOIS OZON (Les deux films s'intéressent au même trouble : le déni.).

Joli casting que celui-ci pour ce drame amoureux mettant en scène les plus de 40 ans. Un choix original et, paradoxalement, une cure de jouvence dans le jeunisme habituel des films romantiques. Mieux, on a vraiment la sensation que les acteurs s’éclatent dans ce petit film au petit budget, comme l’occasion, à nouveau, de revenir les héros d’un mélo d’un autre temps. Car c’est un peu l’effet que fait The Face of Love. Alors qu’il ne s’agit que de son second film et malgré le jeune âge du réalisateur au moment de la sortie du film, à savoir la fin de la trentaine, tout, du cadre au choix des acteurs, semble dater d’un autre temps. Un anachronisme que l’on remarque particulièrement dans la référence à Sueurs Froides.

En effet, l’histoire de The Face of Love évoque très directement le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock : une femme éplorée par la mort de son mari tombe sur le sosie de celui-ci. Elle fait alors tout pour le séduire mais petit à petit, elle transforme la relation en une redite de la précédente et tente de transposer son histoire passée sur celle-ci. Tout comme le fait James Stewart avec Judy, poussant le vice à la modifier physiquement pour qu’elle ressemble exactement à sa défunte Madeleine. D’ailleurs la référence ne s’arrête pas à la simple comparaison des deux synopsis car même la musique de Bernard Hermann est citée dans le long métrage d’Arie Posin. 

Mais si le réalisateur passe par un hommage appuyé à Hitchcock, il n’en reste pas moins que The Face of Love fait également penser à un autre film, français celui-ci. Un film qui évoque le même trouble : le déni. Il s’agit de Sous le sable de François Ozon, sorti en 2000. Dans ce long métrage, Charlotte Rampling perd, littéralement, son mari sur la plage. Il ne sait pas s’il est simplement parti, s’il s’est noyé ou autre. Sans corps pour pleurer, elle va continuer à vivre dans son appartement parisien comme s’il était toujours bien présent auprès d’elle. C’est ce même déni face au deuil, cette incapacité à gérer une nouvelle situation avec de nouvelles données que ces deux films mettent en scène. Et provoquent dans le deux cas, le même trouble chez le spectateur. 

Pas trop emballé au départ pour voir ce film aux critiques plus que négatives (pour info je ne lis jamais de critiques sur un film avant de le voir...)...et puis au fur et à mesure (une mesure d'une certaine lenteur il faut bien l'avouer...) on se laisse prendre au jeu par ...

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