SHINE A LIGHT

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Avec Shine a Light, Martin Scorcese réalise son rêve de toujours : filmer les Rolling Stones ! Si le réalisateur mythique de Taxi Driver avait déjà utilisé plusieurs fois des titres du groupe pour la musique de ses films – notamment Mean Streats, Les Affranchis, Casino et Les Infiltrés – c’est la première fois qu’il filme les Rolling Stones en concert : en l’occurrence, deux dates de la tournée A bigger Band, enregistrées à l’automne 2006 au Bacon Theatre de New-York.
Shine a Light se compose donc de titres enregistrés en live – parmi les plus connus, citons Jumpin'Jack Flash, As Teras Go By, Start Me Up et Brown Sugar - mais aussi  d’images d’archives et d’interviews du groupe. Le tout monté par David Tedeschi, avec qui Martin Scorcese avait déjà  travaillé sur le documentaire No Direction Home, consacré à une autre icône des sixties : Bob Dylan.
Shine a Light vient donc confirmer à quel point Martin Scorcese est un cinéaste rock : assistant réalisateur sur Woodstock, rappelons qu’il fut aussi le producteur de la collection The Blues, sept films documentaires consacrés à la naissance et aux icônes du blues... source d’inspiration numéro 1 des Rolling Stones. Il a d’ailleurs réalisé le premier opus de cette série: Du Mali au Mississippi.
Avec Shine a Light, Martin Scorcese réaffirme donc une bonne fois pour toute l’importance de la musique dans sa vie comme dans son œuvre. Le résultat est un concentré d’énergie rock et cinématographique : Get Satisfaction !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ONE + ONE ou encore NO DIRECTION HOME .

Pour être sûr de capter l’énergie des Rolling Stones, Martin Scorcese n’y est pas allé de main morte : il a placé 16 caméras Haute Définition sur scène et parmi le public, faisant dire à Mick Jagger : " Il y avait plus de caméras que de guitares ! ". Derrière l’objectif, on retrouve certains des plus grands chefs-opérateurs du cinéma contemporain : Robert Richardson, oscarisé pour Aviator et JFK, qui était aussi à l’affiche des deux Kill Bill de Tarantino; John Toll, le directeur photo de La Ligne Rouge de Terrence Mallick; et Robert Elswitt à qui l’on doit la lumière, entre autres, du There will be blood de Paul Thomas Anderson.
Quant aux Rolling Stones, ils disputent aux Beatles et à David Bowie le titre des chansons les plus utilisées dans des bandes originales. On retrouve ainsi l’énergie de Mick Jagger et Keith Richards dans des films aussi divers que Zabriskie Point, Apocalypse Now, Christine, Full Metal Jacket, Assassins, Basquiat, Jerry Maguire ou C.R.A.Z.Y. A la télévision, même succès, avec Les Sopranos, Life On Mars, Entourage et surtout L’Enfer du Devoir, dont le générique se déroulait sur le fameux Paint In Black.
En signant Shine a Light, Martin Scorcese ajoute enfin son nom à la liste des cinq réalisateurs qui ont consacré un film aux ROLLING STONES. Le plus connu d’entre eux s’appelle Jean-Luc Godard, qui a tourné en 1968 One + One, également connu sous le titre Sympathy For The Devil, dans lequel on peut apercevoir le regretté BRIAN JONES. Notons que le destin de cet ancien guitariste des Rolling Stones a également inspiré Stephen Wooley, producteur attitré de Neil Jordan, pour son premier long métrage : Stoned.
On pourrait continuer des heures à énumérer les liens unissant l’histoire des Rolling Stones à celle du cinéma contemporain. Retenons toutefois que Mean Streats, selon Martin Scorcese lui-même, doit beaucoup au groupe en termes de rythme et d’énergie, tant le cinéaste, à l’époque où il le réalisa, baignait dans la musique des Rolling Stones. Clairement, le cinéma y a beaucoup gagné...