LES HOMMES DU PRÉSIDENT

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Aujourd’hui, quand le cinéma américain parle de politique, c’est pour des biopics de présidents. En juin 1972, un fait divers en apparence anodin rejoint les préoccupations d’un cinéma hollywoodien alors des plus engagés.

En enquêtant sur un cambriolage mineur au QG du parti démocrate, Bob Woodward et Carl Bernstein, deux journalistes du Washington post, vont remonter jusqu’à l’implication de Richard Nixon, candidat alors en place à la Maison blanche, se représentant à l’éléction présidentielle.

Quatre ans plus tard, Nixon, réélu, a démissionné depuis belle lurette quand Alan J.Pakula, Robert Redford et Dustin Hoffman, rappellent les faits avec Les hommes du président, film qui va révéler au public américain les coulisses peu glorieuses d’une affaire décryptant les zones d’ombres d’un système politique, mais qui continue d’étonner en faisant la part belle à des faits authentiques, plus ahurissants que n’importe quelle fiction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A CAUSE D'UN ASSASSINAT ou encore UN CRIME DANS LA TÊTE .

Dès la révélation de leur scoop dans les pages de leur journal, Bob Woodward et Carl Bernstein eurent l’envie d’en raconter un peu plus dans un livre. Qu’ils n’écriront que lorsque Robert Redford manifesta l’envie de tirer un film du scandale du Watergate.

L’implication de l’acteur changea profondément la trame, en se concentrant non plus sur les évènements en soi mais sur l’enquête des deux journalistes. Toujours dans l’idée d’un point de vue neuf, Redford proposa à John Schlesinger, réalisateur de Macadam Cowboy de réaliser Les Hommes du président. Le réalisateur, anglais, déclina estimant que cette histoire ne pouvait être racontée que par un Américain. Redford se retourna alors vers Alan J.Pakula, qui venait de faire sensation avec A cause d’un assassinat, thriller politique réaliste inspirée par les théories du complot autour de la mort de John Fitzgerald Kennedy. L’étape du scénario fut mouvementée, Bernstein tentant régulièrement d’imposer son propre script, coécrit avec Nora Ephron, la future réalisatrice de Nuits Blanches à Seattle, alors sa petite amie, contre l’avis de William Goldman, le scénariste officiel du film, mais aussi de Bob Woodward, puisque la version de son collègue le dépeignait comme un journaliste novice et naïf.

La rumeur veut qu’à la sortie du film en juin 76, Jimmy Carter, en pleine campagne pour les nouvelles élections présidentielles, chercha a tout prix à savoir qui se cachait derrière Gorge profonde, le mystérieux informateur des deux journalistes. Il aura attendu jusqu’en 2005, année ou Mark Felt, N°2 du F.B.I à l’époque des faits révéla qu’il s’agissait de lui. Comme un retour de bâton, c’est aussi Hollywood qui révéla des zones d’ombres chez Carl Bernstein. En 1986, Mike Nichols réalisait La brûlure, racontant sur un scénario de Nora Ephron, les multiples infidélités et mensonges du journaliste dans sa vie privée… Une autre rumeur veut que Richard Nixon n’ait pas caché qu’il avait particulièrement savouré ce film. On a les petites vengeances que l’on peut…

"Les hommes du président" fait partie de ces films nés sous la bonne étoile : ils rassemblent les bonnes personnes au bon moment et parviennent à transformer ce qui est au départ une suite d’heureux accidents en un tout parfaitement lié et nécessaire. La politique n'y ...

L'histoire de ce film pourrait être celle d'une putain de fable. Celle de deux pêcheurs à la ligne qui ferrent le Gros poisson. Comme le dit Gorge Profonde, "il faut y aller pas à pas, pour resserrer l' étreinte..." Et voilà comment une petite affaire de cambrioleurs minables ...

Film enquête, Les hommes du président a un double intérêt : celui de revenir, à l’époque, sur l’histoire de façon contemporaine et de dévoiler les coulisses de l’affaire du Watergate ; et aujourd’hui de nous instruire sur une page de l’histoire mais surtout sur ...