Drive My Car

Acteur et metteur en scène de théâtre, Yusuke Kafuku partage sa vie avec Oto, une scénariste de séries à succès pour la télévision. Cimenté par le deuil de la petite fille qu’ils ont perdue, leur couple s’est installé dans une routine paisible, même si Yosuke sait qu’Oto voit d’autres hommes. Un jour, alors qu’il rentre chez eux à l’improviste, Yusuke surprend sa femme avec Kôshi Takatsuki, un jeune acteur qu’elle lui a récemment présenté, et s’esquive sans rien dire. Mais peu après, la mort brutale d’Oto le laisse désemparé. Deux ans plus tard, Yusuke, invité à Hiroshima pour monter une version internationale et multilingue d’Oncle Vania de Tchekhov, recroise au casting Kôshi, qui espère décrocher le rôle d’Astrov. Sa vision étant altérée par un glaucome, la production embauche la jeune Misaki pour accompagner Yusuke dans ses déplacements. Au fil des trajets en voiture, une relation de confiance s’installe entre eux, les invitant à livrer une part de leur passé…

Réparation réciproque
Comment surmonter la perte d’un être cher et la culpabilité qui l’accompagne ? Comment reprendre sa route et tourner la page de la jalousie ou du chagrin ? Au travers de ces thèmes universels, Ryûsuke Hamaguchi (Asako I & II, Contes du hasard et autres fantaisies) s’attache à dévoiler l’envers du décor qui préside à la création artistique, des rituels sexuels du couple bientôt brisé à l’élaboration du processus théâtral et aux pièges de la notoriété. Tandis que, dans l’habitable de la Saab 900 rouge, à mesure que les paysages défilent autour d’eux, un metteur en scène (Hidetoshi Nishijima) et une jeune conductrice hors pair (Tôko Miura) s’offrent par leurs échanges la possibilité d’une réparation réciproque. Couvert de prix aux quatre coins du monde, et notamment à Cannes et aux Oscars, un film en état de grâce.