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En juin 2009, dès l'annonce des résultats de l'élection présidentielle iranienne, des milliers de manifestants envahissent les rues du pays pour les dénoncer.
Téhéran, juin 2009. À l'approche de l'élection présidentielle, les étudiants iraniens rêvent d'une transition démocratique possible en Iran. Mais quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, la désillusion est grande à l'annonce de la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. Tandis que les trois candidats battus dénoncent des fraudes massives, des milliers de manifestants envahissent les rues du pays pour demander l'annulation de cette élection qu'ils estiment truquée. Malgré la violence de la répression, ces opposants vont raconter leur combat au travers d'images prises sur le vif et de textes publiés sur les médias sociaux et les réseaux alternatifs...
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"Réalisé par une poignée d'Iraniens exilés en Allemagne, Le Printemps de Téhéran est à n'en pas douter un objet cinématographique singulier. Montage d'images clandestines glanées sur Internet, d'entretiens et de séquences animées en motion comic (sorte de bande dessinée en mouvement) à partir de scènes jouées par des acteurs, il construit en mosaïque un unique récit : l'histoire d'une révolution.
En 2009, en Iran, la couleur verte fut celle de l'espoir. Aux poignets, dans les cheveux, sur les ongles, elle porta les manifestations d'étudiants comme une grande vague, jusqu'à ce 12 juin qui maintint, par la fraude, Mahmoud Ahmadinejad au pouvoir. Drapeau des conquérants, le vert devint brassard des condamnés, ceux qui osaient encore poser la question : "Où est mon vote ?", pensant "Où donc est mon histoire ?".
Reconstituer l'histoire que l'on n'a pas vécue : loin de l'Iran, l'oeuvre des Iraniens vaut un acte de foi. Leur énergie propre, qui frappe juste et fort, prend sa source dans un désespoir coupable. Car cette histoire qui devait être la leur, ils ne l'ont pas vécue, pas jouée, ils ne l'ont même pas vue. La censure l'a cachée à tous les regards. Seules reliques : des fragments dérobés, l'histoire enregistrée sur téléphone portable, et en courant. Précieuse, cruellement partielle, floue.
Patiemment repris aux espaces virtuels (les blogs clandestins, forêt de Sherwood des temps modernes), ces fragments demandaient à être tissés de lignes noires et ranimés par la fiction. Les deux étudiants dont nous suivons la route, Azedeh et Keveh, n'existent pas : ils sont tous les visages de Téhéran rajeunie et blessée. Nuls mots ne sont plus simples que les leurs. Leur récit est universel, comme répété depuis des siècles par d'autres voix, qui leur ressemblent.
Toute révolution mort-née parle un langage de partisans. Puisque la censure a voilé les traits de ses bourreaux, le tortionnaire redessiné porte sur son visage toutes les haines. La ligne noire du dessin, avec violence, instaure une justice qui se passe des mots, rêve que le crime se lise sur le corps. Mais rien n'est aussi simple. Entre deux séquences animées, dans la nuit de la ville filmée d'un téléphone, une voix brisée de femme s'élève sans colère, et longuement s'interroge. Elle se demande si Dieu tremble comme elle.
Les seuls visages que l'on a pu filmer n'ont - volontairement - pas de noms. De ces témoins dont l'histoire forme la dernière strate du récit, on ne sait presque rien : qu'ils ont tous cru à la révolution. Qu'ils ont été torturés, parfois, et durent fuir à leur tour. Qu'ils souffrent encore. Si l'on ignore leurs noms - et certains sont illustres -, c'est que tous les exilés se ressemblent.
Mêlant les voix des adoptés de l'Europe à celles des Iraniens dont le pied foule encore une terre qui n'est plus la leur, ce Printemps de Téhéran donne à entendre un choeur plein d'harmonie et de tristesse. L'expérience est belle, et à de quoi laisser songeur."
"Le genre est didactique, persuasif, raconté à la première personne par plusieurs intervenants, dont deux journal
"Le genre est didactique, persuasif, raconté à la première personne par plusieurs intervenants, dont deux journalistes interviewés, avec des notes de bas de scène par Shirin Ebadi, entre autres. On est dans l’ordre de la reconstitution, puisque pour les parties animées, Ali Samadi Ahadi a choisi d’illustrer quinze blogs iraniens (d’où le sous-titre : l’histoire d’une révolution 2.0). Ses images ont du coup cet étrange statut de documentaire et de fiction à la fois. Qui parle ? On ne sait pas. Le garçon qui raconte comment il a été enfermé et entassé dans une prison par la milice puis tabassé, comment ses camarades sont morts, comment ils ont été torturés à coups de bouteilles et de matraques dans le cul : est-ce Mehdi Mohseni, assistant du candidat à l’élection présidentielle Mir Hossein Moussavi, que nous voyons ensuite en vrai ? Ou est-il le héros d’un récit tiré d’un blog ? Si l’on nous demande de croire ce qui n’est pas montrable, il nous faut connaître le statut exact du témoin. Sinon, il y aura toujours le doute de la falsification, insoutenable pour ceux qui ont vécu l’horreur de la répression.
Donc, le Printemps de Téhéran raconte bien, peut-être trop bien, les rafles, les meurtres, les interrogatoires, les arrestations. Pour les parties animées, il demande la foi du spectateur, sa confiance. Plus convaincantes (à la limite du soutenable) sont les images des militaires dans la rue, insectes d’outre-mort posés comme une erreur sur le paysage urbain, ou des patrouilles de miliciens à moto cognant sur tout ce qui bouge.
A côté de l’intérêt purement factuel de son récit, le film d’Ahadi montre aussi la construction et les variations du sentiment national, puisque la question qui agite aussi bien les blogueurs que les interviewés est celle de l’exil. Partir ou rester ? Etre opposant, d’une certaine façon, c’est assumer la réalité d’un territoire, d’une identité, d’un devenir commun (sinon, il suffirait de se tirer et d’être citoyen du monde). De ce point de vue, le Printemps de Téhéran donne aussi une forme à ses désirs : l’ordre chronologique des événements y est asservi à un ordre théorique qui promet un avenir démocratique et religieux à la fois, reposant sur la «foi dans le peuple»."
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