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Le retour des morts vivants, c'est là, maintenant, et ces étudiants en cinéma qui tournent un petit film en forêt savent ce qu'ils vont désormais filmer...
Des étudiants en cinéma tournent, dans une forêt, un film d’horreur à petit budget, lorsque la nouvelle tombe au journal télévisé : partout dans le pays, on signale des morts revenant à la vie. Témoins de massacres, de destructions et du chaos ambiant, ils choisissent alors de braquer leurs caméras sur les zombies et les horreurs bien réelles auxquels ils sont confrontés afin de laisser un témoignage de cette nuit où tout a changé. Signée George Romero, auteur de l'originale "Nuit des morts vivants" (1968), puis de "Zombie" (1978), une nouvelle variation sur son thème préféré, où politique, ironie et satire de la société des images se glissent entre deux scènes d'horreur.
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"Les deux monstres, la nouvelle subjectivité et le vieil objet de son désir, sont devenus, le temps d'une fusion inou
"Un film magistral et audacieux qui confronte la génération Youtube à une nouvelle invasion de zombies."
" ... Si Diary of the Dead est de son temps, c'est d'abord dans la manière de décrire un monde désormais
" ... Si Diary of the Dead est de son temps, c'est d'abord dans la manière de décrire un monde désormais entièrement médiatisé par les images de la communication moderne. Cinéma, télévision, vidéos amateurs, Internet surtout, témoignent d'un univers où la représentation de la réalité n'obéirait plus à aucun monopole de l'expression.
La catastrophe est surreprésentée, ses images sont démultipliées ainsi que les discours qui veulent l'expliquer, la commenter ou l'analyser. Romero énonce à la fois une critique progressiste et individualiste de l'information (pour échapper aux discours du pouvoir, il faut filmer soi-même les événements et envoyer ses propres images sur des canaux "libres") et en même temps la dénonciation de cette illusion, car la multiplication des réseaux et l'apparente liberté que permettrait cette profusion apparaît aussi comme la meilleure manière d'augmenter les mensonges et de relativiser toute vérité, rendant ainsi impossible une quelconque certitude.
Mais derrière ce discours sans ambiguïté se cache un formidable film d'action. Diary of the Dead est un western (le scénario suit une des structures du genre, soit un périple en territoire hostile), mais un western situé au temps de la surabondance d'informations et de la transparence généralisée. Les protagonistes sont très vite définis par leurs gestes et leurs actions, face à un ennemi qui n'obéirait plus à des réflexes humains. Le film se réduit progressivement à une série de réactions primitives, de chocs violents. Aux règles de l'horreur moderne s'est, en effet, adapté le comportement de l'homme d'action, représenté par le personnage du professeur alcoolique, ancien du Vietnam, qui excelle dans le maniement de l'arc pour éliminer quelques créatures monstrueuses.
Le héros "romérien" est ce qu'il fait, règle d'or du cinéma classique hollywoodien adaptée ici à l'ère du tout-à-l'image. Que cette confusion de l'être et du faire soit aussi et toujours une leçon de survie pour temps de chaos n'est pas une des moindres qualités du nouveau film de George Romero."
" ... plus encore qu’à cette nouvelle mode de thriller hybridé à l’amateurisme YouTube, c’est a
" ... plus encore qu’à cette nouvelle mode de thriller hybridé à l’amateurisme YouTube, c’est au Redacted de Brian De Palma que se mesure Diary of the Dead (on pourrait ajouter que le film évoque en plusieurs endroits le De Palma hitchcockien des années 80, en reprenant par exemple la structure de Body Double, qui commençait aussi par une scène de tournage de film d’horreur ringarde et ratée, et voyait au final le comédien de cette scène affrontait dans le réel la réplique exacte de cette scène). Romero interroge donc à son tour les liens entre événement et information, à l’ère où le grand socle des médias traditionnels se dissout dans une constellation de canaux parallèles (...) Romero se montre à la fois plus sceptique envers ces nouveaux médiums (envisagés comme un accroissement des puissances du faux) et plus classique dans sa façon de contaminer son cinéma par cette privatisation généralisée de la production d’images.
En confiant le pilotage des images à un, puis deux étudiants de cinéma, dont nous ne voyons pas les prises brutes, mais une version montée, mixée, postproduite, il refuse de céder ce à quoi, en cinéaste de série B finalement assez peu conceptuel, il tient par-dessus tout : la mise en scène.
Cela crée un décalage étrange : le film que nous voyons, prétendument celui d’une jeune fille éplorée qui a monté les images de son copain cameraman pour témoigner de l’apocalypse, est pourtant cadré et découpé comme un film d’horreur, avec musique qui fait peur et effets de surgissement dans le cadre qui font sursauter à répétition, absolument mis en scène par Romero, qui n’entend pas renoncer à sa place – même au profit d’un de ses personnages.
C’est donc moins dans sa façon de jouer sur les registres d’énonciation (fausses actus, faux docs, faux films) que sur son versant le plus classiquement cinématographique que le film trouve sa force. Un enfant transformé en poupée cannibale qui se jette sur sa sœur avant d’être épinglé au mur d’un coup de tir à l’arc, un jeune homme inquiétant qui conserve sa famille de zombies dans une piscine comme on élève des pirhanas dans un aquarium, deux personnes âgées démunies qui cachent et protègent leurs aïeuls après mutation : Romero se montre toujours aussi inspiré dans le registre de la cruauté poétique. La famille et la maison y sont plus que jamais le terrain d’élection de pulsions anthropophages, et l’apprentissage des héros consiste plus que jamais à renoncer progressivement à tous les leurs (parents, amis, amants). Un seul refuge : une panic room fermée à quintuple tour, où le monde n’a plus droit de cité que sur les écrans de contrôle de caméras de surveillance. La dernière des images donc, automatique, qu’aucun regard ne détermine… Pour Romero, le comble du désastre."
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