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Le réalisateur tchadien, Mahamat-Saleh Haroun va à la rencontre des rescapés du régime de Hissein Habré, l'ancien dictateur responsable de plus de 40 000 morts.
En 2013, l’arrestation au Sénégal de l’ancien dictateur tchadien, Hissein Habré, marque la fin d’un long combat. On estime le nombre des morts imputables à son régime à quarante mille. Pendant huit ans, les Tchadiens ont vécu au rythme des arrestations arbitraires, de la torture, des viols… Installé en France après s'être exilé à l'âge de 17 ans, le cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun ("Un homme qui crie", "Daratt"…) a souhaité donner la parole à ceux qui ont survécu à ces horreurs et qui n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer. Emprisonné lui-même durant quatre ans, Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes du régime de Hissein Habré, tel un alter ego du réalisateur, sert de fil conducteur au récit, dialoguant avec les victimes et organisant parfois, avec leur accord, des confrontations entre eux et leurs anciens bourreaux. Grâce à leur courage et leur détermination, les victimes ont créé un fait sans précédent dans l’Histoire de l’Afrique, celui de traduire en justice un ancien chef d’État, depuis condamné à la prison à perpétuité.
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" Ce film concis et salutairement choquant est un documentaire au sens le plus strict du terme. Mahamat-Saleh Haroun a recueilli la parole
" Ce film concis et salutairement choquant est un documentaire au sens le plus strict du terme. Mahamat-Saleh Haroun a recueilli la parole des victimes du régime d’Hissène Habré, responsable de l’assassinat de 40 000 Tchadiens et de la détention et de la torture de milliers d’autres entre 1982 et 1990. Ce massacre accompli au vu et au su des puissances tutélaires du régime, les Etats-Unis et la France, a laissé derrière lui des centaines d’infirmes, victimes des sévices infligés par les séides du pouvoir.
Mahamat-Saleh Haroun a tourné au Tchad à la veille de l’ouverture, en juillet 2015 à Dakar, du procès d’Hissène Habré, devant un tribunal constitué par l’Union africaine. Les victimes racontent l’horreur de la torture, des prisons surpeuplées, de la faim et de la soif. L’une d’elles est confrontée à son bourreau, un gendarme devenu criminel, qui ne regrette rien. Dans leurs paroles qui disent les vies brisées, les séquelles irréparables, sur leurs visages souvent mutilés, on entend et on lit un chapitre d’histoire que nous avons délibérément ignoré."
L'ancien dictateur tchadien Hissein Habré a été condamné à la prison à perpétuité, en mai dernier, pour crimes contre l'humanité. Une victo
L'ancien dictateur tchadien Hissein Habré a été condamné à la prison à perpétuité, en mai dernier, pour crimes contre l'humanité. Une victoire pour les victimes de son régime. Quarante mille personnes seraient mortes entre les mains de ses services de sécurité entre 1982 et 1990. Ancien ami de la France et des Etats-Unis, Hissein Habré s'était réfugié au Sénégal en décembre 1990. A l'abri, croyait-il, de la justice. La détermination des survivants l'a emporté. Durant une décennie, ils n'ont jamais baissé les bras, étayant leur argumentaire et aboutissant à la création, à Dakar, d'un tribunal mis en place pour l'occasion. Une première sur le sol africain pour juger un dirigeant africain.
C'est à leur courage et à leur constance que le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun rend hommage. Ainsi de Clément Abaïfouta, président de l'Association des victimes des crimes du régime de Hissein Habré. La vie de cet étudiant en littérature bascule en 1985, quand il est arrêté. Employé comme fossoyeur par ses geôliers pour enterrer les corps des prisonniers décédés en détention, il sillonne désormais le pays et fédère la parole des survivants. Pour éviter que le souvenir des disparus ne s'éteigne. Mahamat-Saleh Haroun ne montre jamais le bourreau. Mais son empreinte plane sur le film, comme son ombre sur un pays meurtri. Même la beauté des cieux tchadiens en semble ternie.
Mahamat Saleh-Haroun écoute les victimes. Les mots sortent péniblement de ces corps abîmés, mutilés. Certains acceptent d’être confrontés à
Mahamat Saleh-Haroun écoute les victimes. Les mots sortent péniblement de ces corps abîmés, mutilés. Certains acceptent d’être confrontés à leur bourreau qui était souvent leur voisin. Il s’ensuit de laborieuses et méritoires palabres que filme le cinéaste pour arracher un pardon demandé et consenti du bout des lèvres. Le passé est le passé, plaident ceux qui n’ont pas la conscience tranquille, se décrivant toujours, ici comme ailleurs, comme de simples exécutants.
De retour d’exil, Mahamat-Saleh Haroun accomplit une œuvre d’humanité. Avec sa caméra, il noue la culpabilité refoulée avec le désir de vengeance, converti en besoin de justice. Ce chemin-là, fragile, est capital.
En mai 2016, Hissein Habré a été condamné à la prison à perpétuité, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre, tortures et viols.
Le 30 mai 2016, l’ex-dictateur, qui s’était réfugié au Sénégal, a été condamné à la prison à perpétuité. L’épilogue d’un long combat judicia
Le 30 mai 2016, l’ex-dictateur, qui s’était réfugié au Sénégal, a été condamné à la prison à perpétuité. L’épilogue d’un long combat judiciaire mené par une association de victimes, présidée par Clément Abaïfouta. C’est celui-ci qui conduit Mahamat-Saleh Haroun auprès d’anciens détenus, revenant, parfois au travers de confrontations avec leurs bourreaux d’hier, sur les horreurs endurées dans les geôles du régime, où près de 40 000 personnes ont trouvé la mort. Les témoignages face caméra sont édifiants, souvent insoutenables. La police politique de Hissein Habré, appelée Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), pratiquait toutes sortes de tortures, décrites ici par le menu. « C’est là-bas que j’ai vu que l’enfer pouvait exister sur terre », lâche l’un des survivants rencontrés.
Ce qui frappe, aussi, c’est le courage et la dignité de toutes ces femmes et de tous ces hommes condamnés à vivre au quotidien avec des séquelles, tant psychologiques que physiques, et qui se sont longtemps heurtés au déni de la société tchadienne. Dans une allusion au poème l’Ennemi, de Charles Baudelaire, Clément Abaïfouta évoque, en des termes particulièrement éloquents, le poids des quatre années de détention au cours desquelles il fut méthodiquement brisé : « Rassembler ma vie avec un râteau ? Est-ce que je le pourrais ? (...) Non, je ne peux pas. »
C’est pour canaliser son désir de vengeance, éviter qu’il ne le détruise à sa sortie de prison, que Clément Abaïfouta a créé l’Association des victimes des crimes du régime de Hissein Habré (AVCRHH). Le film s’achève d’ailleurs sur des images du procès tant attendu. Le rythme relativement lent de ce documentaire participe à lui donner toute sa force, sa solennité. Chaque mot est pesé, chaque plan choisi avec soin. On n’en ressort pas indemne.
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