Bruce LaBruce - Porno-romantique
VIDEO | 2014, 10' | Le cinéaste canadien revient sur vingt-cinq ans d'underground et de romantisme punk, rappelant1
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On a retrouvé Montgomery Ward, un prostitué homosexuel, mort dans un jaccuzzi de Los Angeles. Quelles circonstances l'ont mené là ?
On a retrouvé Montgomery Ward, un prostitué, mort dans un jaccuzzi de Los Angeles. Quelles circonstances l'ont mené là ? Quelle influence sa rencontre avec l'écrivain allemand Jürgen Anger venu écrire un livre sur la scène pornographique et les gars de Santa Monica boulevard a-t-elle eu sur son destin ? Un mouvement de manivelle en arrière et c'est toute sa vie qui défile.
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L'ombre du classement X a frôlé Hustler White et a bien failli l'occulter pour notre plus grand malheur, n'était l'intervention outragée d'u
L'ombre du classement X a frôlé Hustler White et a bien failli l'occulter pour notre plus grand malheur, n'était l'intervention outragée d'un Jack Lang («retour à l'ordre moral», etc.) et la décision politiquement avisée de notre ministre de la Culture Catherine Trautmann qui a refusé de se ranger aux lubies de la puritaine Union nationale des associations familiales, dont le représentant à la commission de classification des films, Pierre Frantz, n'a apparemment pas trouvé ce déballage de fesses gay body-buildées à son goût. Il est vrai que les auteurs, Bruce LaBruce et Rick Castro, doublette de folles tordues underground, canadiennes de surcroît, n'y sont pas allés avec le dos de la cuiller, envisageant L.A. comme une Sodome moderne et le film comme un additif aux listings sadiens.
C'est de la chantilly rehaussée de sang, une tentative réussie de mélanger les ingrédients du glamour hollywoodien avec ceux du porno, recette encore épicée d'incursions body-art jusqu'à flirter au passage avec les confins scabreux du snuff movies. C'était beaucoup pour l'âme effarouchée de monsieur Frantz mais c'est exactement ce qu'il nous faut pour la rentrée.
Hustler White raconte un coup de foudre. Un écrivain, Jürgen Anger (LaBruce en personne) débarque à Los Angeles, dictaphone aux lèvres avec l'intention de consigner à chaud ses impressions sur la ville à haute densité mythologique. Dans ses pérégrinations, bavassant sur tout ce qui bouge avec un aplomb d'impeccable idiote, il tombe en arrêt sur la silhouette d'un tapin latino, Monti Ward (le top model Tony Ward) qui vient juste de rouler sur le pied d'un collègue à bord d'une bagnole volée. Jurgen, plus libellule fébrile que de raison, se jette ventre à terre sur le tee-shirt (sale) délaissé par Monti dans sa fuite et n'aura de cesse dès lors de remettre le grappin sur son pulpeux propriétaire. Ce qui s'avère ne pas être si simple sous les arcanes du film où, attention!, un giton peut en cacher un autre.
Cette idylle n'est pas un simple prétexte pour déclencher la montée en puissance sexy du film, elle fonctionne plutôt comme un ligne mélodique continue, une sorte de vibration lyrique, contrariée ou prolongée par des motifs adjacents, plus ou moins hard, plus ou moins sophistiqués.
Ainsi, discrètement mélancolique, Hustler White divague: yodle country homo, séance de lacération au rasoir, blondinet sursodomisé à dix, séance de ramonage au pied-bot (!?), strangulation SM, transvestisme piercé et tatoué, chosification généralisée, le catalogue de l'inversion est parcouru d'un doigt compulsif et les créatures de rêve, arrachées aux pages inoffensives d'Honcho magazine, en basculant dans la réalité, sont aussitôt rattrapées par d'autres phantasmes et tombent tête la première, dans la volupté ou la douleur, comme crevant les planchers successifs d'un gigantesque bordel.
Esthétiquement, Bruce LaBruce et Rick Castro, avec les moyens du bord, pratiquent un cinéma d'une grande richesse formelle, habité par une joie de filmer qui ne se rencontre plus si fréquemment sous les latitudes outre-Atlantique. Empruntant avec une même désinvolture aux expérimentaux (la Factory, Kenneth Anger") et aux classiques (Sunset Boulevard, Qu'est-il arrivé à Baby Jane?"), ils ont fini, à force de références, d'images collectées, par créer un style éclaboussant. Hustler White avec ses poupées gonflables vivantes, ses compositions de nus harnachés, ses colifichets, ses breloques trash et les cheveux teints de son héros énamouré passera peut-être pour un film de ghetto.
Un film en tout cas qui semble vouloir, par les seules armes de la frivolité combative, tenir le sida en respect et hors champs. Alors non, Hustler White n'appartient à aucun ghetto, c'est, au plus près de son horizon rêveur (la vie est un long porno tranquille) une épatante utopie.
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