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Quand la violence est la seule vie que vous connaissez, l'amour peut-il être une échappatoire?
Quelque part à Manille, un gangster s'enfuit avec une prostituée dont il tombe brusquement amoureux. Et les problèmes commencent... Un opéra punk noir filmé en quelques jours dans les bas fonds de la ville par Khvan de la Cruz, l’enfant terrible du cinéma philippin (poète, musicien, 47 longs métrages et 112 courts à son actif depuis 1994 !). Visuellement somptueux (photo de Chris Doyle, chef op de Wong Kar-wai), quasiment sans dialogues, hanté par une bande son ensorcelante composée par Khavn lui-même et Brezel Göring (Stereo Total), un trip flamboyant.
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Un cinéma novateur ça existe encore! C’est ce s’on se se dit aussitôt le film commencé : le réalisateur s’autorise tout mais ce n’est pas n
Un cinéma novateur ça existe encore! C’est ce s’on se se dit aussitôt le film commencé : le réalisateur s’autorise tout mais ce n’est pas n’importe quoi : il possède une grande maîtrise de la caméra et du cadre.
Une histoire d’amour entre un criminel et une pute, voilà comment le film présente les choses, il n’a pas l’air d’un criminel, elle n’a pas l’air d’une pute. Surtout elle, habillée presque sagement, comme tout le monde, cheveux mi-longs et frange brune.
On ne peut reprocher qu’une chose au film : de privilégier la forme au fonds ; on s’en rend compte au début du film, ensuite on est immergé…
Mais quelle beauté! Du crime ou des crimes on verra du sang sale, mêlé à la terre et la poussière, sur le sol ; du sexe, ce plan sublime du sperme coulant de la bouche de la prostituée, son visage de profil, un profil de madonne souillée ou aimée (on ne saura pas mais est-ce que ce n’est pas la même chose à la différence que dans un cas il s’agit du client et d’un job, dans l’autre celui de l’être aimé) sur lequel le réalisateur s’apesantit.
Je ne sais pas si le film déborde de références mais le spectateur, médusé, pense à plein de références cinéma, cinéphiles, à commencer par la nouvelle vague, cette manière de filmer novatrice et la prostituée ressemble à Anna Karina, le cinéma de Khavn est une nouvelle vague en soi, une vague qui emporte tout… Avec quelle énergie!
Le film se passe de nuit dans sa première partie, la plus large, la plus riche ; soudain, le film se passe de jour dans sa seconde partie, celle qui mènera au deuil, une fin romantique et poétique entachée de réalité, le chagrin de l’homme, le règlement de compte sordide, cette scène baroque au cimetière où la femme est emportée en robe de dentelle crème dans un au-delà indéterminé.
... 21e édition de l’Etrange festival (...) notre coup de cœur du festival à savoir : Ruined Heart (...) un cocktail simple de violence et
... 21e édition de l’Etrange festival (...) notre coup de cœur du festival à savoir : Ruined Heart (...) un cocktail simple de violence et de sexe, sur fond de musique indie… Quasi aucun dialogue audible, pas de narration vraiment logique, Ruined heart se veut être un film libre.
Liberté dans la narration grâce à son montage déstructuré, avec des allers retours dans le temps, amenant une dimension poétique immédiate. Les personnages communiquent par les regards, les gestes, dans les situations dans lesquelles ils évoluent (un bus, un parc de jeux, une chambre…) donnant l’impression qu’on se trouve à l’intérieur de leur monde psychique pour une expérience des plus originales. Cependant, le point faible de ce dispositif reste la dramaturgie car il n’y en a pas vraiment. Mais le spectateur est prévu dès le titre comme le film se nomme « Ruined Heart : Another love story between a criminal & a whore », on sait que les personnages sont des archétypes, que l’histoire jouera avec ces codes : un criminel qui va protéger une prostituée en tombant amoureux d’elle…
De l’expérience Ruined Heart, on ne peut absolument pas dissocier la musique de l’image, chaque chanson ou thème plongeant dans une ambiance tout à fait particulière, à la fois noire et romantique, tout à tour organique, sexuelle ou encore enfantine…Chaque séquence sera accompagnée par un thème, sans temps mort. C’est simplement la BO de l’année. Parfois les paroles sont en français (le magnifique « Cœur brisé »), ce qui est original pour un film philippin coproduit avec l’Allemagne dont le personnage principal est japonais… Le score produit et composé en majorité par Stereo total (groupe allemand) vaut à lui seul le fait de voir le film, lui donnant son rythme, des couleurs, des tonalités uniques. La chanson titre « Ruined heart » est elle composée par Khavn le réalisateur.
Ok pour la musique mais l’image n’a rien à envier… Le traitement visuel de monsieur Christopher Doyle, directeur de la photo des meilleurs Wong Kar Wai (Chungking express, Les anges déchus…) reste toujours aussi hallucinant. Il n’a rien perdu de son génie photographique, son savoir faire pour animer des corps dans un cadre, pour jouer avec la lumière et les couleurs. Du générique de début représentant des tatouages sur un corps inerte, aux courses dans les ruelles sombres de Manille, en passant par la caméra embarquée sur le bras plâtré de Tadanobu Asano, les idées fourmillent pour faire naître cette énergie, cette vie dans la mise en image, qui rappelle tant les premiers Wong Kar Wai dans le création d’une poésie de la frénésie. On sent que le film est filmé sûrement en Reflex, qu’il n’y pas de moyens énormes, mais quelle liberté et quelle beauté. Aussi le plan de Manille à l’envers rappelle celui de Happy together ou l’on voit Hong Kong dans le même cadre renversé.
Ruined Heart, ça cause pas beaucoup, mais c’est incarné par une gueule et quelle gueule : Asano Tadanobu. L’acteur japonais dégage une prestance de dingue, une animalité, il est à la fois viril et doux. Il commence une carrière à Hollywood, espérant qu’il trouvera des projets à sa hauteur, et on pourra le voir dans le prochain Kurosawa Vers l’autre rive, dans un rôle diamétralement opposé (...)
un film libre, affranchi.
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