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Disponible en location
76 min
France, 2018

Production : Studio Orlando, Les films Hatari, Les films du Bélier
Français
Anglais


Essais



Résumé


Janvier 2016. L’histoire amoureuse qui m’avait amené dans le village d’Alsace où je vis est terminée depuis six mois. À 45 ans, je me retrouve désormais seul, sans voiture, sans emploi ni réelle perspective d’avenir, en plein cœur d’une nature luxuriante dont la proximité ne suffit pas à apaiser le désarroi profond dans lequel je suis plongé. La France, encore sous le choc des attentats de novembre, est en état d’urgence. Je me sens impuissant, j’étouffe d’une rage contenue. Perdu, je visionne quatre à cinq films par jour. Je décide de restituer ce marasme, non pas en prenant la caméra mais en utilisant des plans issus du flot de films que je regarde.

L'avis de Tënk


De courtes scènes, à peine plus de deux secondes parfois, illustrent le monologue de Frank Beauvais sur une année de sa vie, tourmentée par “l’ivresse de la solitude” et parsemée de plusieurs bouleversements aussi bien personnels que nationaux. Le cinéaste revient ici sur cette période, où la consommation boulimique de films en tout genre devient une forme de “cinéfolie” toxicomanique. Nous voilà parti·e·s avec lui dans ce tunnel éclairé par un texte à la première personne, d’une bouleversante clairvoyance sur sa propre personne, taillé finement à la colleuse-monteuse. Les extraits filmiques, flashs d’autres vies que la sienne, se fondent ensemble et s’agglomèrent pour former une masse floue et pourtant si réelle, comme un rêve éveillé sous anxiolytiques. Du fond de la campagne alsacienne, “Sisyphe au pays du bretzel”, comme Beauvais se qualifie, tente d’entrapercevoir la lumière qui l’attend au bout, mais celle-ci semble polluée du bruit des bottes d’un État policier toujours plus à la dérive.

Aurélien Marsais
Programmateur, producteur

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