SOUS SURVEILLANCE

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S'il y a un acteur hollywoodien qui a toujours revendiqué ses opinions politiques, c'est bien Robert Redford. On ne compte plus les films où il a joué ayant un propos militant marqué, des Hommes du président (sur les coulisses du Watergate) à Nos plus belles années (avec en toile de fond le blacklisting à Hollywood pendant le Maccarthysme) ou Les 3 jours du Condor, thriller revenant sur les méthodes barbouzardes de la C.I.A). Le goût pour l'activisme de Redford est cependant encore plus flagrant lorsqu'il passe derrière la caméra.

Elle s'est même amplifiée lorsque Redford réalisateur enchaîne coup sur coup Lions et agneaux pour aborder la politique américaine sur les fronts afghans et irakiens, La conspiration - pour raconter les zones d'ombres de l'assassinat de Lincoln et Sous surveillance, portrait du Weather underground, un groupe d'activistes américains forcés à la clandestinité depuis la fin des années 60.


Sous surveillance marque pour autant une nouvelle étape dans la carrière de Redford : ce film est moins polémique que mélancolique quand il explore ce qu'il reste du radicalisme de certaines factions crées en réaction à la guerre du Vietnam, dans les USA des années post-11 septembre. En résulte une chronique amère à la fois sur des sixties bien moins peace and love que ce que l'on croyait et sur la manière dont la pureté de certaines idéologies a évolué pour paradoxalement transformer en terroristes domestiques ceux qui se voyaient en héros du peuple.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INFANCIA CLANDESTINA (Ce film argentin suit une famille d'activistes péronistes forcée de vivre cachée dans les années 70.) ou encore A BOUT DE COURSE (Sidney Lumet s'est d'évidence inspiré du parcours de membres du Weather Underground pour cette chronique de la clandestinité d'une famille dont les parents ont été activistes.).

Le Weather Underground a vraiment existé. Il se forme en 1968 autour d'étudiants gauchistes sur le campus d'une université du Michigan. Initialement conçu pour militer pour la démocratie et condamner l'engagement américain au Vietnam, ce mouvement se radicalise vite, affichant clairement son but : créer une révolution souterraine pour renverser le gouvernement de Richard Nixon.

Une série d'action baptisée The days of rage, durant lesquelles ils martelaient une déclaration d'état d'urgence appelant le peuple à prendre le pouvoir, rendit les membres du Weather underground aussi populaires que d'autres mouvements comme les Black Panthers. Ils seront considérés comme une menace lorsqu'ils passent à l'action en pilotant des attentats à l'explosif contre des banques ou des bâtiments gouvernementaux. Avec l'accord de paix au Vietnam signé en 1975, le mouvement se déchire, mais décide de persister, qui à sombrer dans l'illégalité, jusqu'à provoquer dans un braquage la mort d'un officier de police noir. Le Weather Underground est alors dissous, les membres qui ne sont pas arrêtés étant forcés de vivre dans la clandestinité pendant de nombreuses années.

Dès la fin des années 70 , plusieurs projets de films ont été lancés autour du Weather Underground,  peu se sont concrétisés, à l'exception, même si le mouvement n'y est pas clairement cité, d'A bout de course, où Sidney Lumet suit une famille d'anciens membres cachant leur appartenance et de The Weather Underground, documentaire nommé aux Oscars en 2004. Robert Redford s'en est d'ailleurs servi comme base de références pour Sous Surveillance. On estime qu'une centaine de membres du mouvement vivent encore dans la clandestinité. Aucun n'est sorti du silence pour se prononcer sur le film de Redford...

Mon indulgence pour les enquêtes journalistiques et les castings hollywoodiens me perdra. Il semble évident que "The company you keep" n'est pas un grand film, il suffit de voir son dénouement niais et politiquement correct pour le comprendre. Les invraisemblances et les maladresses ...

Sur une base de thriller très classique (un fugitif traqué par le FBI), le film se charge au fur et à mesure de mélancolie et devient une sorte de rétroviseur dans lequel l'acteur et réalisateur Robert Redford se regarde avec lucidité et tendresse. Le film est un puzzle ...

C'est l'histoire d'un garçon qui commence dans Charlie's Angels 2, continue dans l'Oeil du Mal, persévère dans Transformers, bref, un futur Gérard Butler, reconnu par le grand public, mais ennuyeux. On avait pas compris (du tout!) sa performance bosniaque/boiteuse/suicidaire ...