ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR

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Gérard Bitton et Michel Munz parlent volontiers argent au cinéma. Le titre de leur précédent film (en 2002) était : Ah ! si j’étais riche. Celui-ci, Erreur de la banque en votre faveur. Ils y content les petits méfaits et les gros crimes dans l’ombre commis par les grandes banques, évoquent le délit d’initiés, bref, parlent de mauvaises actions. Ils auraient pu le faire dans le ton du drame le plus noir, mais eux, leur fond de commerce, c’est la comédie.

C’est par la comédie que, d’abord tandem de scénaristes, ils se sont fait connaître au cinéma. La Vérité si je mens, c’est eux. Leur première réalisation, Le Cactus (2005), était une comédie, tout comme la suivante, Ah ! si j’étais riche. Troisième film qu’ils écrivent et mettent en scène ensemble, Erreur de la banque en votre faveur a été écrit et réalisé avant la crise économique et sociale qui, via les banques, a frappé le monde. Le film est entré, au moment de sa sortie, en curieuse résonance avec l’actualité brûlante. Un hasard ? Pas tout à fait. Ce qui fait écrire Gérard Bitton et Michel Munz c’est, disent-ils, «repérer un aspect qui nous semble particulièrement saillant de la société dans laquelle nous sommes, un phénomène, qui à nos yeux, combine une sorte d'intérêt général avec un fort potentiel comique ». D’où la banque. « Nous nous y sommes intéressés en pressentant qu’il s’y passait quelque chose de décisif, la formation d’un nuage sombre lourd de menaces. Ces prédictions ne demandaient aucun talent d’oracle tant il était évident pour tous les acteurs de la scène financière que la bulle allait exploser »

Les personnages principaux du film ne sont cependant pas les cyniques banquiers pointés du doigt. Ce sont deux prolos, un maître d’hôtel sous peu au chômage et un cuisinier de bistrot populaire, qui font avancer l’histoire. Ils sont campés par Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin.

 
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« Tout a commencé grâce à un banquier qui nous a invités à déjeuner et nous a fait pénétrer pour l’occasion dans un salon privé, derrière les guichets. Là, un repas nous a été servi par un maître d’hôtel stylé. Un personnage fascinant, racontent Gérard Bitton et Michel Munz. Il nous est apparu que ce personnage pouvait être le pilier d’une histoire d’initiés, à la fois au cœur de cet univers secret et en même temps totalement étranger  ».

C’est le scénario terminé que les cinéastes qui, disent-ils, n’écrivent jamais pour des comédiens, ont songé à Gérard Lanvin. Jean-Pierre Darroussin, qui apparaissait déjà dans Le Cactus et tenait le rôle principal de Ah ! si j’étais riche s’est imposé tout naturellement à leurs yeux. Les deux comédiens s’étaient côtoyés en 1981 sur le plateau de Est-ce bien raisonnable ? . Mais c’est en 1989, avec Mes meilleurs copains, qu’ils ont été totalement partenaires. Erreur de la banque en votre faveur marque donc leurs vraies retrouvailles à l’écran, vingt ans après, même si leurs deux noms se sont retrouvés aux génériques de quelques films, comme Mon homme, de Bertrand Blier (1996) ou Le Goût des autres, d’Agnès Jaoui (2000).

Michel Munz possède un trait commun avec John Carpenter. Comme lui, il aime écrire la musique de ses films. Il l’avait fait pour les deux précédents. Il réitère avec celui-ci. Et il a travaillé à la partition comme aurait pu le faire Wagner : en dotant d’un thème chaque personnage. «Il y a, explique-t-il, le thème de Julien, sorte de tango électro à la fois chic et populaire. Pour Etienne, c’est une valse désenchantée. J’essaie que la musique ne soit pas pléonastique. Dans la scène où les voisins de Julien lui ont préparé une petite fête, j’ai écrit une élégie ». « D’une manière plus générale, ajoute-t-il, nous avons toujours prêté une attention particulière au son de nos films, le tempo d’une scène étant à nos yeux (et à nos oreilles) aussi important que ce qui se passe à l’image ».

Le film est très caricatural, c'est son défaut mais il a d'autre qualité notamment la prestation fabuleuse de Gérard Lanvin qui nous fait un véritable sans faute, Daroussin est plutôt bon (ce n'est pas toujours le cas) et ces demoiselles sont charmantes. Sinon ...

Enfin une comédie française plaisante à regarder ! C'est qu'elles sont rares, ces comédies bien écrites, bien ficelées, et rondement menées. Il faudra penser à remercier Michel Munz et Gérard Bitton pour cette Erreur de la banque en votre faveur, un film tombant à pic ...

Les personnages sont vraiment attachants. Cette comédie ne tombe jamais dans la caricature quand il s'agit des personnages et de leur relations. Pour ce qui est des arcanes boursières, c'est moins vrai mais ce n'est qu'un prétexte et ça reste crédible. Du coup, au moment du ...