HAROLD ET MAUDE

en VOD

Harold est un jeune héritier dépressif, Maud une vieille dame indigne, Harold et Maude est un grand film excentrique qui eut quelques retards à l’allumage, lors de sa sortie en 1971, avant d’être plébiscité par le jeune public et conspué par la censure.

Harold est incarné par Bud Cort, un homme-enfant de 23 ans, à l’époque star montante du nouvel Hollywood et Maude est jouée par une femme qui, comme actrice et scénariste, avait marqué la comédie américaine classique, il s’agit de Ruth Gordon, elle avait alors 74 ans.

C’est une histoire d’amour et un film d’initiation entre deux survivants qui, pour leurs loisirs, fréquentent les enterrements. Un film d’humour noir, un film peace and love, avec une bande originale composée et chantée par un certain Cat Stevens. Vous devez savoir que vous allez pleurer et rire…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN ÉTÉ 42 (1972) DE ROBERT MULLIGAN (Parmi les films de déniaisement le plus délicat sans doute: pendant la guerre un adolescent vit une histoire tendre et longtemps chaste avec la femme d'un soldat parti au front.) ou encore LE LAURÉAT (1967) DE MIKE NICHOLS (Dans le contexte de la libération sexuelle et de la contre-culture américaine ce film formule un fantasme jadis inimaginable à Hollywood: le déniaisement d'un jeune étudiant par une femme mûre.).

La contre-culture américaine elle s’est exprimée dans quelques films marquants, on pense tout de suite à « Easy rider » de Dennis Hopper (1969), « Macadam à deux voies » de Monte Hellman (1972), « Vol au-dessus d’un nid de coucou » de Milos Forman (1975) pour ne citer que ceux-là. Il s’agissait de montrer que l’Amérique avait d’autres rêves. « Harold et Maude » est un peu une synthèse comme disait Audiard. Le film tourne l’armée en dérision, l’église, la police et tous les conservatismes. C’est à la fois un film anarchiste dans sa formulation, romantique dans son propos et gothique dans son style. On peut y voir les réminiscences du « Docteur Folamour » (1964) de Kubrick, de « Mash » de Robert Altman sorti un an auparavant. Et il influencera bien des films postérieurs de « La famille Addams » à la célèbre série « Six feet under ».

Bud Cort était la vedette du film, poussé par son mentor Robert Altman. Il voulait comme partenaire Greta Garbo mais il semblait impossible de faire sortir la star de sa retraite. Finalement après qu’on ait envisagé bien des vieilles actrices, de Peggy Ashcroft à Edwige Feuillère, ce fut Ruth Gordon. On a oublié que cette vieille dame indigne fut une actrice des années 30, une pétroleuse qui se maria avec le fameux scénariste Garson Kanin, de 16 ans son cadet, et qu’elle écrivit avec lui  « Madame porte la culotte » et « Mademoiselle gagne-tout » de George Cukor avec Spencer Tracy et Katharin Hepburn entre 1949 et 1952. On la verra encore sur le tard dans « Rosemary’s baby » de Polanski en 1969 qui lui vaudra un oscar.

« Harold et Maude » film à un million de dollars c’est-à-dire peu de choses, fut tourné dans la région de San Francisco. Hashby voulut pousser l’histoire entre la vieille dame et le jeune homme jusqu’à une scène d’amour mais la Paramount lui interdit formellement. Cat Stevens composa deux chansons originales pour le film, en plus des titres qui figurent sur deux albums « Mona bone Jakon » et « Tea for tillerman ». Il n’était pas encore converti à l’Islam sous le nom de Yusuf Islam. Le film fut un peu censuré pour sa verdeur de langage et choqua bien des distributeurs étrangers. A l’arrivée c’est une histoire d’amour et une oeuvre métaphysique dont la réputation ne cessa de grandir avec le temps. Hal Ashby, Mormon de culture, monteur de formation, avec ce second film devint un phare d’une autre vision du monde. Il tourna encore des films marquants « En route pour la gloire » sur la vie de Woodie Guthrie et « Bienvenue mister chance » dernier film de Peter Sellers. Quand on dit année 70 on dit souvent Hal Asbhy.

Harold et Maude est sans conteste un culte au Etats-Unis, pour des générations diverses et variées. Belle expérience donc de le voir en plein-air dans le square d'une bourgade américaine, entourée de gosses et de vieux qui rient aux éclats. Harold et Maude est le film par ...

C'est tellement facile de s'en prendre à un film - aussi facile que de s'en prendre à n'importe quoi d'autres - il est toujours beaucoup plus compliqué d'aimer les choses - au sens très large, vraiment, prenez la vie ! - que de s'en moquer, que de les mépriser, que d'en trouver ...

Je me suis demandé pendant un bon moment ce que je faisais devant ce film. Autant Harold et ses faux suicides me distrayait au point qu'un éclat de rire m'a échappé durant son immolation, autant Maude avec sa bonne humeur survoltée et ses leçons de vie mièvres m'énervait. ...