LE DERNIER SAMARITAIN

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Bruce Willis est bien Le dernier boy scout comme en témoigne le titre en VO et sa dernière réplique dans le film : « Toujours prêt ! » Toujours prêt, en effet, à prendre des torgnoles, à en donner, et à balancer de bonnes vannes ! Ce film d’action avec un grand A, et bourré d’humour noir, est le sixième film de Tony Scott, le petit frère de Ridley, six ans après le triomphal Top gun qui fit de Tom Cruise une star.

Le Dernier samaritain, lui, repose tout entier sur Bruce Willis, dans le rôle d’un privé alcoolo, cynique et « en rupture de fierté », comme il le dit à son épouse, pas loin de son personnage destroy de John McLane dans la trilogie Die Hard. Une petite réplique de Bruce, qui finit en marcel déchiré et taché de sang comme d’habitude, pour comprendre l’esprit de ce polar plein d’ecchymoses et d’explosions ? « J’ai forniqué avec un écureuil et il en est mort ». Voyez le genre…

Sorte de synthèse de Piège de cristal et de l’Arme fatale pour le duo blanc-black, le black étant interprété par Damon Wayans, révélé entre autres par Colors de Dennis Hopper en 1988, Le dernier Samaritain est, pour beaucoup, bien plus qu’un simple polar : un film charnière mais ça, on vous l’explique après… « Personne ne t’aime. Tout le monde te hait, espèce d’enfoiré » se dit Bruce à lui-même en se regardant dans le rétro de sa voiture pourrie. N’importe quoi, Bruce, on t’adore !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE JOURNÉE EN ENFER (DIE HARD 3) DE JOHN MCTIERNAN ou encore KISS KISS BANG BANG DE SHANE BLACK .

Considéré à l’époque comme un sous-croisement de Piège de cristal (à cause de la présence musclée et second degré de Bruce Willis) et L’Arme fatale (pour le tandem central), Le dernier samaritain est un film charnière à cause de son scénariste : Shane Black, plume-star de la fin des années 80 et du début des années 90, qui avec, L’Arme fatale en 1987, inventa une nouvelle forme de polar, le polar Buddy movie, à la fois sombre et drôle.

Au départ, il y eut donc le script de L’arme fatale vendu 250.000 dollars, par Black, un jeune inconnu de 22 ans ! Quatre ans plus tard, pour le scénario du Dernier samaritain, Black, devenu scénariste star, touchera plus d’un million et demi de dollars, un record pour l’époque. Puis, il empochera carrément quatre millions pour avoir écrit et produit Au revoir à jamais en 1996, encore un thriller reposant sur un duo, cette fois-ci Geena Davis-Samuel L. Jackson.

Son secret pour les blockbusters ? Un cinéma d’action qui obéit à la réplique qu’il mit dans la bouche de Joe Hallenbeck-Bruce Willis dans Le dernier Samaritain : « balancer quelque chose de cool avant de frapper un mec ». Plus quelques obsessions qui sont maintenant devenus des clichés du polar d’action : un héros hanté par son passé (dans L’arme fatale, Mel Gibson est un ex-officier des Forces Spéciales en deuil, dans Le dernier samaritain, Bruce Willis est un ancien superflic qui a perdu sa fierté), ou une intrigue comprenant le kidnapping de la fille du héros. Des récurrences thématiques ou narratives qui peuvent paraître banales mais qui, chez Black, viennent de son amour pour les romans policiers de gare, peuplés de flics dépressifs, de détectives privés mélancoliques, et de gangsters à laquelle Kiss Kiss Bang Bang, le premier film qu’il a réalisé lui-même, en  2005, rend ouvertement hommage. 

J'ai récemment revu Last Action Hero, un des grands classiques de ma jeunesse, et je me suis souvenu que, quand j'étais petiot, je me disais que ce serait vachement cool si les films Jack Slater existaient en vrai (je n'avais pas saisi toute l'ironie du film à l'époque). Eh ...

Désolé Tony, mais tu l'avais bien cherché: http://www.senscritique.com/film/Domino/critique/1862152 . Mais je t'aime bien quand même, et maintenant que mon coup de gueule est sorti, je vais parler d'un film qui reste pour moi un véritable réservoir à punchlines, et une ...

Je ne peux me résoudre à rester stoïque alors que le bougon profite gentiment de la triste nouvelle pour blaguer et appuyer toute la médiocrité de Tony Scott due à ses critères forcément beaucoup trop éloignés de ce bon vieux réalisateur d'actioners option buddy movie ...