LE MONDE MAGIQUE DE SALMA

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Le Jour des morts au Mexique est une fête particulièrement importante. Célébrée le 2 novembre et parfois pendant plusieurs journées à cette période, elle figure au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Lors de ces festivités des autels sont dressés pour recevoir diverses offrandes destinées aux défunts. C’est dans ce contexte festif propice aux histoires de fantômes que se déroule Le Monde magique de Salma.

Ce film d’animation mexicain qui est la première réalisation de Carlos Gutierrez Medrano, qui jusque-là avait produit de nombreux courts métrages, se penche sur l’origine de la légende du Jour des morts. L’héroïne en est une adolescente orpheline qui va tenter d’en savoir plus sur ses parents disparus grâce à un livre aux pouvoirs magiques.

La jeune Salma, accompagnée de ses deux frères adoptifs, va mener sa quête dans un univers d’outre-tombe peuplé de créatures tantôt sympathiques tantôt maléfiques. Au fil de cette aventure riche en action l’adolescente sera amenée à réfléchir sur la place du souvenir, l’importance du présent, le vivre ensemble. Et, selon son réalisateur, ce film s’adresse à chacun des membres de la famille.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COCO (Une histoire qui se situe elle aussi le Jour des morts au Mexique) ou encore LES NOCES FUNÈBRES (Un voyage au pays des morts mis en scène par Tim Burton).

Indéniablement, Le Monde magique de Salma partage avec Coco, le film de Pixar sorti en 2017, plusieurs points communs. Un même univers : les festivités du Jour des morts, un personnage principal qui cherche à élucider un mystère autour de parents décédés etc. En fait, Le Monde magique de Salma a été mis en chantier en 2009 par Metacube, une société mexicaine, mais comme la réalisation d’un film d’animation est longue et que les moyens assez limités des producteurs ne permettaient pas d’avancer rapidement le travail s’est prolongé dans les studios mexicains. Si bien que Le Monde magique de Salma n’est sorti qu’en 2019, deux ans après Coco, et les producteurs ont craint que les spectateurs ne pensent que leur film avait copié Coco.

Entièrement conçu au Mexique donc, ce film d’animation puise son inspiration dans divers éléments de la culture mexicaine. Pour leurs décors, les créateurs ont pensé à des lieux célèbres comme la grande place de Guadalajara. Le train a été dessiné d’après un vieux modèle illustre remontant à la révolution mexicaine. Quant au maire, il a été inspiré par l’artiste José Guadalupe Posada qui a créé dans les années 1910 le personnage de Catrina, ce squelette féminin élégamment vêtu et souvent coiffé d’un chapeau à plumes, devenu une figure populaire emblématique de la fête des morts.

Si les frères adoptifs de Salma, se prénomment Pedro et Jorge, c’est en hommage à Pedro Infante et Jorge Negrete, deux immenses stars du cinéma mexicain des années 1940 et 1950. Ces deux comédiens sont morts jeunes et restent extrêmement populaires au Mexique. Pedro Infante a tourné dans plus de soixante films en à peine 15 ans de carrière avant de perdre la vie dans un accident d’avion à 39 ans. Quant à Jorge Negrete, célèbre autant pour ses talents de chanteur et sa voix de baryton que ses rôles à l’écran, souvent de « cow-boy chantant », il a été emporté par la maladie à une quarantaine d’années et en 1953 plusieurs milliers de fans ont assisté aux funérailles de ce monstre sacré.