ZARAFA

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Sous un baobab, un vieil homme raconte une histoire aux enfants qui l’entourent. Celle de l’amitié indéfectible entre Maki, un enfant de dix ans et Zarafa, une girafe orpheline, cadeau du Pacha d’Égypte au roi de France Charles X. Hassan, prince du désert, est chargé par le Pacha de conduire Zarafa jusqu’en France, mais Maki, bien décidé à tout faire pour contrarier cette mission et ramener la girafe sur sa terre natale, va les suivre au péril de sa vie. Au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées, ils vont vivre mille et une péripéties et croiser la route de l’aéronaute Malaterre, des étranges vaches Mounh et Sounh et de la pirate Bouboulina.

Coréalisé par Rémi Bezançon, à qui l’on doit Le premier jour du reste de ta vie, entre autres films en prises de vues réelles, et Jean-Christophe Lie qui signait ici également son premier long métrage d’animation, Zarafa s’inspire d’une histoire vraie que Bezançon a souhaité transformer en conte, sans mièvrerie et pourtant loin de la pure vérité historique. Rémi Bezançon affirme par ailleurs, que les prises de liberté du scénario par rapport aux faits tels qu’ils se sont déroulés dans la réalité, passent sans problèmes grâce à la présence du conteur qui relate l’aventure à des enfants.
Les voix des personnages principaux de Zarafa sont celles d’acteurs de renom tels Thierry Frémont, François-Xavier Demaison, Ronit Elkabetz, Mohamed Fellag ou encore Roger Dumas. Et chose rare pour un film d’animation, Zarafa a été tourné en Cinémascope. A votre tour de succomber à la girafomania.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AZUR ET ASMAR (Ce film d'animation de Michel Ocelot raconte aussi une histoire qui puise ses racines en Orient.) ou encore LES MONDES DE RALPH (François-Xavier Demaison prête là aussi sa voix à un personnage de dessin animé.).

La girafomania n’est pas une légende, nous dit le coréalisateur de Zarafa, Rémi Bezançon. On ne l’a pas inventée pour les besoins cinématographiques. Elle a pris une ampleur folle au moment de l’arrivée de la vraie Zarafa en France. D’ailleurs ce terme a vraiment existé. On s’en est amusé à l’écran. On a inventé des chaussures à talons très mode avec les pattes de la girafe, une robe, un vélo en girafe. Et Bezançon d’ajouter : J’adore jouer avec la réalité et l’imaginaire. Toutefois, il faut quand même se replonger dans le contexte de l’époque et envisager l’étonnement du public qui a vu débarquer cet animal sur notre sol. Jusque-là, personne en France n’avait vu de girafe, un spécimen complètement extraordinaire, très grand, avec ce long cou et ces couleurs très vives. Lors de son arrivée, Zarafa a fait la une des magazines. Dans le film, on ne traite pas ce côté monstrueux car c’est encore un bébé. Elle est très mignonne et le reste lorsqu’elle grandit.
Toujours à propos de la girafomania qui s’est emparée de la France sous la Restauration, Jean-Christophe Lie raconte qu’il la trouve pour le moins surprenante, voire absurde. Le coréalisateur de Zarafa avec Rémi Bezançon, pense que tout comme la question de l’esclavagisme, également abordée dans le film, elle échappera sans doute au jeune public qui, lui, s’intéressera plus à l’enfermement de Zarafa au Jardin des Plantes. Par ailleurs, Jean-Christophe Lie admet avoir fortement souhaité montrer le Paris de l’époque sous son vrai jour, à savoir, et vous l’aurez certainement remarqué, sale, pluvieux et gris. Par conséquent, dit-il, j’ai choisi de renforcer la matière dans les décors, et de rendre le trait charbonneux.
L’une des questions primordiales que s’est posé Jean-Christophe Lie en amont de la réalisation de Zarafa, tournait autour du Cinémascope. Son acolyte et instigateur du projet, Rémi Bezançon avait été très clair à ce propos, et ce dès le départ, en lui disant : On fait ce film en Scope ou on ne le fait pas. Bezançon voulait des grands espaces, des cadres de western avec de grands paysages. D’abord enthousiaste vis-à-vis de ces belles idées, Jean-Christophe Lie s’arrêta soudain devant ce qu’il considéra être un obstacle de taille. Une girafe en scope. Mais comment s’y prendre pour s’en sortir à la verticale ?  Peut-on la cadrer facilement en présence des autres personnages ? Comment faire bouger toutes les taches de son corps ? Finalement, sa locomotion s’est avérée, toujours selon Jean-Christophe Lie, très intéressante à animer, notamment de par la grâce absolue de l’animal, avec son côté longiligne et ses déplacements tout en finesse.

Un dessin animé haut en couleurs sans aucun artifice qui nous plonge dans un voyage initiatique bien plaisant. Zarafa, sans aucune prétention, vient compenser un manque qu'on trouve dans la plupart des animations d'aujourd'hui : l'art de raconter une histoire. On suit avec ...

On ne va pas se mentir, au premier abord, Zarafa ne paye pas de mine. Je dois bien vous avouer qu'à la base, j'étais moi-même assez peu enthousiaste a l'idée de me lancer dans le film mais n'ayant que ça sous la main (bon j'avais aussi Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, ...

Oui, c'est d'abord et avant tout un film pour enfant. On ne trouvera sans doute pas dans Zarafa une double lecture qui pourrait combler autant les adultes que leur progéniture. Sans doute. Mais l'adulte féru d'histoire appréciera tout de même, malgré quelques erreurs ou choix ...