NINA

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La vie de cette femme-là méritait bien en effet un film… Nina, c’est Nina Simone, immense artiste de la chanson américaine, inspirée par le jazz et le gospel, militante des droits civiques de la communauté Noire. Une carrière, marquée par d’immenses succès et des éclipses, une vie personnelle parfois chaotique ont construit une mythologie à laquelle le long métrage de Cynthia Mort rend hommage, en offrant à la comédienne Zoé Saldana l'occasion d'une véritable performance.

L’actrice est en effet méconnaissable sous les traits de Nina Simone, ce qui d’ailleurs lui a valu de sévère critiques. La principale concernait son physique, jugé trop esthétique pour vraiment correspondre à celui de son modèle qui répétait souvent : « j’ai la peau noire, de longs bras et les cheveux laineux mais j’ai le dos solide »…

Reste l’essentiel : Nina le film est un hommage sincère à l’interprète de "My baby just cares for me", un de ses plus grands tubes dont le succès ne lui profita jamais vraiment, comme vous allez maintenant le découvrir…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TINA (Deux chanteuses afro-américaines, deux carrières qui ont connu des hauts et des bas, deux destins exceptionnels et deux vraies performances de comédiennes...) ou encore BIRD (Difficile parfois de vivre son propre génie sans se laisser rattraper par les démons d'une vie complexe... Charlie Parker comme Nina Simone en ont fait la douloureuse expérience...).

Bon autant se l’avouer, l’accueil réservé au film Nina a été des plus frais. La propre fille de la chanteuse s’est fendue de commentaires peu avenants sur la performance de Zoe Saldana : "J’adore son travail mais je connais beaucoup d’actrices qui incarneraient ma mère mieux qu’elle" a-t-elle déclaré. D’autres stars afro-américaines y sont également allé de leurs critiques à l’image de Jada Pinkett-Smith, la femme de Will Smith, qui regrettait que Mary J Blidge n’ait finalement pu décrocher le rôle. Le propre parcours de vie accidenté de la star du R&B correspondait mieux selon elle au destin cabossé de Nina Simone…

Le résultat de cette bronca a fini par faire du tort au film qui, en 2014, n’a pas réussi à trouver de distributeur lors de sa présentation au Marché du Film durant le Festival de Cannes. Pareilles critiques avaient accueilli la sortie mouvementée de Tina de Brian Gibson en 1993. Angela Bassett (qui n’a aucun lien de famille avec Joe Cocker, hé hé…) y interprétait une Tina Turner criante de vérité, de son enfance à sa gloire des années 80 et 90 en passant par sa relation passionnée et violente avec Ike… Dans Get on up de Tate Taylor en 2014, Chadwick Boseman, (future star de Black Panther), redonnait vie à un James Brown criant de vérité, au sens propre comme au figuré. Produit par Mick Jagger, le film n’avait pas attiré les foules ni les fans du parrain de la Soul dans les salles… On souhaite donc bon courage à d’autres projets du même genre actuellement toujours dans les cartons, comme ceux consacré à Whitney Houston, Michael Jackson ou Prince !

En France bizarrement, ce genre d’initiative musicalo-cinématographique est mieux accueillie : Cloclo sur la vie de Claude François, Gainsbourg, vie héroique sur celle de Serge Gainsbourg, La Môme racontant l’épopée d’Edit Piaf ont été de vrais succès publics. Seul le Dalida de Liza Azuelos n’a pas réussi son pari, risqué il est vrai, de satisfaire les fans de l’interprète de "Bambino"…

" Je pensais que je devais être de la même couleurs partout" avait dit Nina Simone dans le documentaire The Legend. Bien que les calomnies autour de la peau trop claire de l'actrice jouant la diva est plombé le film, l'actrice est là, simone est là. Ce n'est pas pour sa couleur ...