JARHEAD

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Samuel Fuller affirmait que pour représenter la guerre d’une façon réaliste, il faudrait montrer 10% d’action et 90% d’attente, ce qui n’est pas très cinématographique. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles la première guerre du Golfe a été si peu couverte par le cinéma, et ce film de Sam Mendes représente une des rares exceptions. Il est adapté du livre autobiographique d’Anthony Swofford qui retrace son propre parcours emblématique d’engagé volontaire. Entraîné pour être tireur d’élite, il n’a jamais tiré un coup de feu pendant son service.

D’une façon qui rappelle Full metal Jacket de Stanley Kubrick, le film suit d’abord l’entraînement intensif du soldat joué par Jake Gyllenhaal, jusqu’à son arrivée au Koweit où l’incertitude et l’attente constituent l’essentiel du quotidien des militaires, que la frustration de ne pas engager le combat finit par rendre fous.

Aux côtés de Gyllenhaal, Jamie Foxx joue un sergent droit dans ses bottes, tandis que Peter Sarsgaard, dans un rôle psychologiquement complexe, arrive presque à éclipser le personnage principal.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FULL METAL JACKET (La guerre (celle du Vietnam), et comment elle affecte un soldat en particulier.) ou encore LES ROIS DU DÉSERT (Un des rares films à traiter de la première guerre du Golfe.).

Pour représenter de façon convaincante le Koweit, la production a trouvé des conditions propices en Californie à Imperial valley, près de la frontière mexicaine. Les acteurs y ont été entraînés avant le tournage. Les étendues désertiques ont été choisies pendant l’été, mais les prises de vue ont eu lieu en hiver à une époque où les pluies ont fait pousser des plantes qu’il a fallu effacer numériquement en post production.

Le tournage a duré cinq mois, ce qui correspond au temps passé par les personnages dans le désert. Pour ajouter au réalisme, Sam Mendes a tourné autant que possible dans l’ordre chronologique. La séquence des puits de pétrole en feu a été tournée sur un plateau aux studios Universal, avec des lampes à la place des puits de pétrole, qui ont été plus tard été rajoutés en images de synthèse par ILM. Le seul effet pratique était la mélasse dont les acteurs étaient enduits pour simuler le pétrole brut.

En quête de spontanéité, Sam Mendes a encouragé les acteurs à improviser au maximum, notamment au cours de la scène des interviews. Certains étaient à l’aise, d’autre non, comme Lucas Black, parce qu’il a l’habitude de travailler d’après le scénario. Un autre exemple d’astuce utilisée par Sam Mendes pour obtenir des réactions réalistes a lieu lorsque Jake Gyllenhall doit accomplir sa corvée de latrines.  Le seau qu’il doit vider contenait de vrais excréments, et sa réaction a été gardée.

Quelqu’un a compté le nombre de fois où le mot fuck a été prononcé dans le film, et le total se monte à 278. Jarhead a été tourné en 35mm et monté par Walter Murch, le monteur d’Apocalypse now. Sam Mendes avait l’habitude de travailler avec le directeur de la photo Conrad Hall, qui est mort un an avant la production. Pour le remplacer, le réalisateur a fait appel pour la première fois à Roger Deakins, un habitué des frères Coen. Afin de traduire l’état mental des protagonistes, qui n’ont que du temps à tuer dans un désert de sable et de chaleur, le directeur de la photo a représenté un Koweit riche en contraste mais pauvre en couleurs. 

"J'ai même pas tiré une seule balle..." Voilà ce que ressent le personnage de Swofford une fois la mission accomplie, il s'est engagé dans les marines par bêtise, il aurait préféré la fac, et finalement une fois sur le terrain, la pulsion de tuer est au garde à vous. ...

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