UN PROFIL POUR DEUX

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Si Marivaux ou Labiche étaient encore parmi nous, nul doute qu’ils auraient été amusés par ce qu’on appelle les nouvelles technologies et qui, le temps passant, sont d’ailleurs de moins en moins nouvelles. Maîtres du vaudeville, les deux auteurs se seraient évidemment engouffrés dans la brèche internet, y trouvant une source d’inspiration quasi infinie !

Stéphane Robelin s’inscrit dans la veine de ses glorieux aînés avec Un profil pour deux, le film qui va suivre. Pierre Richard y interprète un veuf, reclus dans son appartement, initié par un jeune homme aux multiples possibilités du web et qui va, par hasard comme chacun d’entre nous, aboutir sur un site de rencontres…

Tombant sous le charme d’une jolie jeune femme elle-même séduite par sa prose, il va poster la photo du garçon lui ayant appris à se servir d’un ordinateur, garçon évidemment moins âgé que lui… Et là, les choses vont se gâter, pour votre plus grand plaisir !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CYRANO DE BERGERAC (Les histoires d'amour sont parfois compliquées, surtout quand on se fait passer pour un autre pour séduire l'être aimé...) ou encore VOUS AVEZ UN MESSAGE (Internet aura décidément tout révolutionné : même la comédie romantique, qu'elle vienne d'Hollywood ou de chez nous !).

Yaniss Lespert (le petit frère de Jalil), Fanny Valette, Gustave Kervern ou Macha Meril complètent le casting de ce 3e film de Stéphane Robelin qui, en 2011 avait signé une autre charmante fable sur le temps qui passe et la sexualité des seniors avec Et si nous vivions tous ensemble, dans lequel Jane Fonda, Guy Bedos, Claude Rich, Géraldine Chaplin et déjà Pierre Richard cohabitaient dans un joyeux capharnaum… Six ans plus tard, l’éternel Grand blond fait donc partie de la nouvelle aventure cinématographique du réalisateur. L’occasion pour le public, et surtout la nouvelle génération, de redécouvrir un comédien qui, dans les années 70 et 80 a été une véritable superstar du box-office français, également vénéré en Europe de l’Est et notamment en Russie.

Pierre Richard a enchaîné à l’époque un nombre impressionnant de triomphes, cultivant le principe d’un personnage à mi-chemin entre ceux de Jacques Tati et du mime Marceau. Lunaire, éthéré, onirique : bien des qualificatifs ont été accolés aux héros incarnés par l’acteur. Lui préfère parler de burlesque et de réaction à une société alors en pleine mutation qui ne plaisait guère à ce fils d’industriel du Nord, rejeté par les siens une fois connue sa vocation de saltimbanque…

En 1970, il s’offre lui-même le film qui va forger sa légende et son succès en réalisant Le distrait, satire corrosive du monde de la publicité. Un succès immédiat qui va se prolonger sur grand écran avec des classiques comme Le grand blond avec une chaussure noire d’Yves Robert, (et sa suite Le retour du grand blond), La moutarde me monte au nez, La course à l’échalote de Claude Zidi, Le Coup du parapluie de Gérard Oury et bien entendu La Chèvre, Les Fugitifs et Les compères de Francis Veber avec Gérard Depardieu. La machine se grippera ensuite : lassitude, échec, style d’humour en évolution : Pierre Richard tourne toujours mais moins, se consacrant à la scène, avant d’être à nouveau convié devant les caméras grâce notamment à Pierre-François Martin-Laval au milieu des années 2000…

Après ses grands succès des années 70 et 80, combien de bons films a fait Pierre Richard ? Honnêtement, pas beaucoup, sinon presque aucun, ce qui est franchement dommage pour un acteur aussi sympathique que lui. Et puis, on trouve cette petite coproduction franco-germano-belge ...

Un véritable petit bijou ! J'avoue avoir été attirée par le casting... enfin c'est un bien grand mot, hum... je veux dire par Yaniss Lespert (non non, je n'ai pas du tout les joues cramoisies). C'est réellement magnifique par plein d'aspects différents que je vais énumérer ...

Internet et les sites de rencontre permettent de s'exprimer, et de faire sa cour, tout en se faisant passer pour un autre ? Stéphane Robelin renoue avec un thème remontant à l'Antiquité (les dieux et leurs métamorphoses amoureuses...) et, cinq ans après "Et si on vivait tous ...