AMY

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Elle est née le 14 septembre 1983 et est décédée le 23 juillet 2011. Amy Winehouse est aussi connue pour sa voix profonde et blues que pour sa fin tragique, presque pathétique. Elle est morte seule, chez elle, des suites d’un alcoolisme tenace. Les plus cyniques diront : si ce n’avait pas été l’alcool, ç’aurait été autre chose, l’héroïne, la méthadone, le crack. En France, on n’a jamais vraiment connu Amy Winehouse sans les frasques, lorsqu’elle était une chanteuse talentueuse et lumineuse. Après tout, le titre qui l’a consacrée star dans le monde entier racontait son refus obstiné d’aller en cure de désintox. "Rehab" reste l’un des grands hymnes des années 2000.

C’est à l’initiative d’Universal UK qu’Amy voit le jour. C’est un documentaire, non hagiographique, qui pendant une heure revient sur ses débuts, avant la gloire mondiale que lui a apportée son album "Back to Black". La deuxième heure, elle, parle de la déchéance étroitement liée au succès. Un succès dont elle avait peur, qui l’avait privée de sa liberté, de ses anciens amis, qui avait rendu son entourage pressant et qui lui avait apporté son lot de mauvaises fréquentations, les drogues et l’alcool.

Pour mener à bien le film Amy, Universal UK a sollicité l’expertise de l’un des documentaristes les plus révérés des années 2000 : le Britannique Asif Kapadia. Quelques années auparavant, en 2012, son docu-biopic Senna, décrivant le destin hors-norme et funeste du coureur automobile brésilien Ayrton Senna, avait reçu le BAFTA du meilleur documentaire. Avec Amy, c’est une autre étoile filante dont il retrace le parcours fulgurant et tire un portrait poignant. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MARLEY (De la même manière qu'Amy, Marley, documentaire sur Bob Marley, refuse le jeu de l'hagiographie. Un film très complet sur un musicien majeur.) ou encore THE ROSE (The Rose de Mark Rydell est une fiction retraçant le quotidien d'une star de la chanson dévorée par les frasques et victime d'un entourage profitant d'elle. Inspiré par le destin de Janis Joplin.).

C’est à l’aide de plus d’une centaine d’entretiens avec les amis et les membres de la famille d’Amy Winehouse qu’Asif Kapadia a pu établir le récit de la vie de la chanteuse. Et aussi, à l’aide de vidéos jamais vues et d’enregistrements gardés cachés jusque-là. Le réalisateur explique que sa méthode de travail sur Amy n’était pas si éloignée de celle d’un détective ou d’un journaliste. "Il m’a fallu trouver des gens, leur parler, faire en sorte qu’ils me fassent confiance, explique-t-il. Passer du temps à écrire des mails, ou des SMS, juste pour qu’on m’octroie cinq minutes. Cinq minutes pour qu’ils comprennent que je ne voulais pas l’attaquer ou l’humilier ou vendre une histoire aux tabloïds." Le but étant de faire un film définitif, qui expliquerait ce qui s’est vraiment passé.

Si Asif Kapadia s’est entiché du projet qu’on lui proposait, c’est parce qu’il a ressenti une connexion étrange à Amy Winehouse. Bien sûr, il avait une image d’elle pas très reluisante, comme tout le monde, au point de ne pas être vraiment étonné lorsqu’elle est morte. Mais s’intéresser à Amy Winehouse lui permettait surtout de faire un film dans son propre pays, dans sa ville natale. "Je vis très près de là où Amy a vécu, raconte-t-il. Je me suis dit que ce serait intéressant de consacrer un film à quelqu’un avec qui j’aurais pu aller à l’école." Alors qu’il n’est âgé que de dix ans de plus qu’Amy, il explique avoir découvert qu'il était allé en cours avec des copains de la chanteuse et avoir des amis qui ont traîné avec elle, sans jamais l’avoir croisée de sa vie.

Présenté en Séance de minuit au Festival de Cannes en 2015, Amy a eu, par la suite, une très belle carrière publique, alignant les records. Il est devenu le documentaire le plus lucratif en salles sur le territoire anglais, son pays d’origine. En France, son distributeur s’est réjoui qu’il signe l’un des meilleurs démarrages de tous les temps pour un documentaire, avec notamment une moyenne de 400 spectateurs par écran lors de son premier jour d’exploitation. Aux Etats-Unis, en cumulant plus de 8 millions de dollars de recettes, Amy devient l’un des docus les plus rentables de l’histoire.

Après avoir vu ce film, le père d'Amy, Mitch Winehouse, a appelé au boycott, et on comprend facilement pourquoi. Sans le dénoncer clairement, le film le rend plus ou moins coupable, lui et ses proches, d'avoir entraîné Amy dans sa chute en la laissant, continuer ses concerts, ...

N’aurions-nous pas aimé que la chanteuse de jazz britannique ait écouté le conseil qu’elle avait donné à sa mère ? Malheureusement elle ne l’a pas fait et a perdu sa carrière et surtout sa vie en sombrant dans la drogue, l’alcool, une célébrité sans limite, mais ...

Ce documentaire ne retrace pas le parcours de Amy Winehouse dans son intégralité mais tente de cerner le personnage, d'en déchiffrer les codes et les limites et d'expliquer l’inexplicable. Ce n'est pas un biopic de l'enfance jusqu'à la mort mais un hommage posthume de sa ...