SNOW IN PARADISE

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Après quinze années passées comme monteur, Andrew Hulme se lance comme réalisateur en 2014 avec Snow in Paradise. Un drame londonien aux accents de film noir qui suit un jeune homme, Dave, qui se retrouve en enfer à cause de la drogue, cette fameuse poudre blanche qui ressemble à de la neige.

En seulement vingt jours de tournage, le réalisateur britannique a bouclé son film. Cette énergie et cette urgence donne une tension dramatique au film qui fut sélectionné au festival de Cannes à Un Certain Regard. Snow in Paradise est l’histoire de l’amitié entre Dave et son ami Tariq, qui disparaît après un trafic de drogues. Dave va alors se perdre dans la toxicomanie avant de se tourner vers l’Islam.

L’acteur principal Frederick Schmidt a été repéré grâce à un casting sauvage au nord de la City, à Londres. Il avait déjà joué un délinquant dans le film de prison Les Poings contre les murs. Dans Snow in Paradise, il est d’une intensité saisissante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ANIMAL KINGDOM (Le film de David Michôd observe la longue descente aux enfers d'un jeune homme en perte de repères qui devient un criminel pour être accepté dans sa famille.) ou encore SWEET SIXTEEN (Accent cockney, trafic de drogue et problèmes familiaux, les thématiques de Ken Loach ont imprégné Snow in Paradise.).

Snow in Paradise  est tiré d’une histoire vraie, celle de la vie de l’un des deux scénaristes du film, Martin Askew. Ce dernier a vécu une adolescence difficile, son entourage étant majoritairement en prison, perdu dans la drogue ou mort assassiné. Lui même ex-truand, il a réussi à s’en sortir grâce à l’Islam comme Dave dans le film. Il incarne aussi dans le film oncle Jimmy, le personnage qui fait basculer Dave dans une vie proche de l’enfer, car le réalisateur n’arrivait pas à trouver un acteur plus juste que le scénariste.

En tournant à Londres et en filmant de manière réaliste, frôlant parfois le genre du documentaire social, le réalisateur Andrew Hulme s’inscrit dans une lignée des grands réalisateurs britanniques tels que Mike Leigh or Ken Loach. Snow in Paradise, comme Sweet Sixteen de Ken Loach observe la déchéance d’un voyou qui tombe dans la criminalité, et perd ce qu’il a de plus cher. Andrew Hulme amène un élément nouveau à son film, l’Islam, perçue comme une des seules ressources saines vers laquelle le personnage principal peut se tourner.

Snow in Paradise en se tournant vers l’univers de la drogue et la perte de repères d’un jeune homme, fait écho au récent film Australien Animal Kingdom réalisé par David Michôd en 2010. Les deux films sont portés par un acteur inconnu qui est bluffant, l’image est souvent teintée d’un bleu glacial et de couleurs métalliques, et les scènes d’action sont très efficaces. Deux premiers longs métrages avec une puissance de frappe qui ne peut laisser le spectateur indifférent.

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