BULLHEAD

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Jacky, trente-trois ans, est éleveur de bétail en Belgique dans la province flamande. Jacky est un mastard qui passe ses journées à absorber des pilules et à s’inoculer des doses massives de stéroïde ce qui a pour conséquence de lui procurer une musculature spectaculaire et une silhouette impressionnante. C’est un homme renfermé et imprévisible, qui peut même devenir violent. Son métier ne lui rapporte visiblement pas assez et il flirte avec la mafia flamande qui trafique des produits et des hormones interdites pour doper le bétail et améliorer leur rendement.

Pour une raison que nous finirons par découvrir il persiste à s’infliger le même traitement hormonal que les bœufs qu’il élève. Alors qu’il est sur le point de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre, un agent fédéral est abattu par la mafia locale. La police met les bouchées doubles et la situation devient dangereuse pour Jacky qui fait partie des suspects. 

Film noir, étonnant mélange entre le western et le polar, Bullhead est le premier long métrage de son auteur et réalisateur Michaël R. Roskam, un des cinéastes les plus prometteurs de sa Belgique natale. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA HORSE (Un autre polar rural. Le trafic de drogue ne se fait pas à la grande ville mais en Normandie, dans une ferme de la France profonde, dirigée d'une main de fer par Jean Gabin.) ou encore THE MACHINIST (Pour la folle transformation physique de Christian Bale, qui a perdu 30 kilos et en a ensuite gagné 45 pour jouer dans "Batman Begins".).

Nominé aux Oscars en 2012 dans la catégorie meilleur film étranger, Bullhead – sorti en Belgique et au Québec sous le titre de Tête de bœuf - va avoir un accueil critique et public qui vont permettre au talentueux Michaël R. Roskam de monter son projet suivant aux Etats Unis et de mettre en scène en 2014 Quand vient la nuit avec Tom Hardy, Noomi Rapace et James Gandolfini, Monsieur Tony Soprano en personne dont ce sera hélas le dernier rôle. Michaël R. Roskam reviendra en Europe pour signer en 2017 Le fidèle. Fidèle, il l’est car dans les trois films que je viens de citer, Matthias Schoenaerts, le Jacky que vous venez de voir, y tient chaque fois un rôle important.

Précisons qu’il a lui-même été récompensé dans cinq festivals prestigieux comme meilleur acteur pour son rôle dans Bullhead. Il sera également récompensé en tant que meilleur espoir masculin par un César pour son rôle dans De rouille et d’os de Jacques Audiard en 2013. La même année, Marion Cotillard conseille à Guillaume Canet de l’engager pour son film américain Blood ties, Les liens du sang où il joue aux côtés de James Caan et Clive Owen. En 2014, il donne la réplique à Kate Winslet dans Les jardins du roi d’Alan Rickman.

Il enchaine ensuite une douzaine de longs métrages jusqu’à ce que Steven Soderbergh l’engage pour jouer aux côtés de Meryl Streep, Gary Oldman et Antonio Banderas dans un film qui traite du scandale des Panama Papers intitulé The laundromat en 2019. Belle filmographie pour un acteur qui n’avait pas hésité à se surentraîner et prendre trente kilos de muscles pour son rôle de Jacky dans Bullhead.

"Bullhead" est avant tout la révélation de deux diamants bruts. D'un côté, le belge Michael R. Roskam, qui fait preuve d'une maîtrise étonnante pour un premier film, digérant parfaitement ses influences. De l'autre, Matthias Schoennaerts, comédien tout juste aperçu dans ...

Film d'une grande intensité, qui explore sous toutes ses coutures la notion de brutalité. Par le bais de l'injection d'hormones, le protagoniste s'animalise progressivement avec une conviction impressionnante. Le regard torve, il porte sa carcasse hypertrophiée sans vraiment ...

Ce premier film est une bombe à retardement qui fera tic-tac dans vos cerveaux bien au-delà des 120 minutes de projection. On a tout d'abord ce polar au scénario sortant vraiment des sentiers battus, tendu comme un string, marié à un drame social. On a ensuite cette réalisation ...