KING KONG

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De tous les films de Peter Jackson, King Kong est probablement son plus personnel. Il n’a jamais caché que l’original de Cooper et Schoedsack avait déclenché sa passion pour le cinéma, et il rêvait d’en réaliser un remake. Le succès planétaire du Seigneur des anneaux lui a permis de réaliser son rêve, et le résultat est à la hauteur des attentes.

On a reproché au film sa longueur, mais c’est justement en ne montrant le monstre qu’au bout d’une heure, qu’il fait monter la tension, tout en montrant des images inédites, notamment la dramatique évocation de New York en pleine crise économique.

Non seulement le film de Peter Jackson est fidèle à l’original, mais il est possible d’affirmer qu’il l’a amélioré, et pas uniquement en utilisant des effets spéciaux inimaginables dans les années 30.  Il y a aussi apporté une forme de sentiment qui manquait au premier, dans le sens où la relation entre la belle et la bête est cette fois réciproque : Ann Darrow, interprétée par Naomi Watts, manifeste une réelle affection pour Kong, jusque dans la dernière scène qui en devient bouleversante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BELLE ET LA BÊTE (Un conte qui permet de faire la différence entre la perception de la monstruosité et ce qu'elle peut cacher) ou encore GODZILLA (Un monstre perturbe la ville qui l'a elle-même fait venir.).

A l’origine, Peter Jackson voulait réaliser King Kong juste après Fantômes contre fantômes en 1996, et il y a travaillé pendant neuf mois avant de se voir refuser le feu vert, parce que le film aurait été concurrencé sur son propre terrain par le Godzilla de Roland Emmerich. Le succès massif de la trilogie du Seigneur des anneaux a fini par laisser le champ libre à Jackson, tout en lui assurant un colossal supplément de moyens aussi bien financiers que techniques. A l’époque, le film a battu le record du nombre de plans à effets spéciaux. Il en contient environ 2400, ainsi que 800 plans de maquettes. 

Entre autres plaisirs, Jackson a eu la possibilité d’inclure dans son film une attaque d’insectes géants, qui compensait l’absence dans le film original d’une scène mythique, dite des araignées, dont tout le monde parlait, mais que personne n’avait jamais vue. Le cinéaste a représenté les insectes en s’inspirant des weta, une espèce propre à la Nouvelle Zélande. Ce sont eux qui ont donné leur nom à la compagnie d’effets spéciaux de Richard Taylor qui assure les effets de tous les films de Peter Jackson.

L’un des principaux atouts de King Kong reste l’apport d’Andy Serkis, qui a développé à cette occasion sa fameuse technique de performance capture. Elle consiste à utiliser toutes les capacités d’un acteur pour donner vie à une créature virtuelle réalisée en image de synthèse.  Plus que toute la technologie, c’est le langage gestuel de l’acteur, acquis à l’issue d’un patient travail d’étude et de documentation, qui anime véritablement la créature. Serkis développera cette technique en lui faisant franchir des paliers de plus en plus complexes au fil de ses collaborations suivantes, mais c’est véritablement King Kong qui a posé les bases d’une méthode qui fait dorénavant école. Le travail était d’autant plus intense que l’acteur a dû tourner deux fois : une première fois revêtu d’un costume pour donner hors champ la réplique à Naomi Watts, et une seconde fois dans le studio spécialement équipé pour la performance capture. 

Si je dois donner une réelle définition d’un bon remake révolutionnaire, c’est bien à cette production centrée sur le primate géant le plus réputé du cinéma que je choisirais pour le faire. En 1933, je n’étais malheureusement pas né pour connaître la surprise ...

King kong est l'oeuvre que Jackson à toujours voulu refaire, son challenge, son Everest à lui. Il désirait déjà à l'époque de Bad Taste refaire ce film même si ce n'était que le rêve d'un petit wannabe cinéaste de Nouvelle-Zélande qui cuisait des masques de monstre ...

Il est temps de cesser de se voiler la face, j'aime ce film. Le récent Pacific Rim vient de violemment me le rappeler, et ce serait être de mauvaise foi que de me contenter d'un mutisme sécuritaire et d'une note à peine assumée en satisfaisant discrètement mon attrait pour ...